(BFM Bourse) - Résilience est bien le maître-mot qui définit le mieux la psychologie de marché actuelle, le CAC continuant de montrer de bonnes dispositions, malgré un bilan du nouveau coronavirus 2019-nCoV qui continue de s'alourdir avec plus de 24 200 personnes infectées, soit davantage que recensé lors de l'épisode du coronavirus SRAS de 2002-2003, et 490 décès (dont deux en dehors de Chine pour le moment).
Il faut dire que les marchés de part et d'autre de l'Atlantique ont été soulagés par les mesures monétaires en Chine. La PBOC, banque centrale chinoise, injecte massivement des liquidités et commence à rabaisser ses taux directeurs, et d'autres initiatives sont pressenties sur le volet budgétaire, pour l'aider à résister au choc du nouveau coronavirus. L'institution monétaire a ainsi injecté quelque 1.200 milliards de yuans (156 milliards d'euros) dans l'économie pour contrer l'impact de l'épidémie.
L'indice CAC 40 a gagné mardi 1,76% à 5 935 points, dans des volumes solides.
Au chapitre statistique, l'indice des prix producteurs pour le mois de décembre en Zone Euro est ressorti à 0.0%, sous les attentes. En revanche côté américain, les commandes industrielles, baromètre d'activité très prédictif, ont bondi en décembre de 1.8%, nettement au-dessus des attentes.
Pour rappel lundi, l'indice PMI baromètre d'activité industrielle ISM (the Institute for Supply Management) attendu ce mois-ci en hausse à 48.5, est ressorti à 50.9. Un score enthousiasmant qui non seulement bat nettement la cible, mais annonce une expansion du secteur, en dépassant la barre des 50 points.
Côté valeurs, les "parapétrolières", qui ont particulièrement souffert depuis le début de l'année, ont très vivement réagi à la hausse, avec un effet Bêta indiscutable, à l'image mardi de Schlumberger (+4,33% à 31,30 euros), CGG (+4,79% à 2,691 euros), ou TechnipFMC (+5,49% à 15,85 euros).
Idem pour le secteur du luxe, particulièrement exposé à la demande chinoise. Christian Dior a gagné 2,57% à 438,20 euros, Kering 2,69% à 569 euros, LVMH 3,49% à 410,69 euros, et Hermes 1,94% à 692 euros.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont pris de la hauteur mardi, dans des volumes relativement épais, à l'image du Dow Jones (+1,44% à 28 807 points) ou du Nasdaq Composite (+2,10% à 9 467 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 1,50% à 3 297 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1.1050$. Le baril de WTI, un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 50.60$. Le point sur la baisse spectaculaire du pétrole depuis le 03 janvier à retrouver ici.
À l'agenda statistique ce mercredi, à suivre en priorité le PMI services en Zone Euro (données finales et synthétiques pour janvier à 10h00), les ventes au détail en Zone Euro à 11h00, et pour les Etats-Unis: l'enquête du cabinet privé en ressources humaines ADP sur l'emploi à 14h15, la balance commerciale à 14h30, ainsi que les stocks de brut à 16h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Concernant le cadre de fond, qu'il convient de rappeler, car il sert de base de travail:
L'appétit des acheteurs reste finalement, à ce stade, insatiable. Comme nous le précisions dans nos précédentes analyses, le décrochage très ponctuel des 02 et 03 décembre n'a aucunement remis en doute la qualité du biais de fond. Il a défini le cadre d'une respiration, qui au final aura été de très courte durée.
Cet épisode, du point de vue de la psychologie de marché, a répondu point par point dans son déroulé à l'épisode qui a suivi le décrochage ponctuel lui aussi, des 1er et 02 octobre. On remarquera dans les deux cas l'inflexion haussière rapide de la moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé) et le caractère imperturbable de la courbe de tendance de fond, la moyenne mobile à 100 jours (en orange).
La croissance formelle des principaux points bas (15/08/19, 03/10/19, 03/12/19, 31/01/20) milite en ce sens.
Le mouvement de rally de fin d'année, est amené à se poursuivre en ce début d'année.
Une fois froidement rappelé ce cadre de fond essentiel, qu'en est il de la situation à court terme ?:
En rompant les 5 860 points vendredi en séance, avec clôture sur les points bas quasiment, accroissement de la volatilité et confirmation par les volumes d'échanges, le CAC 40 a engagé davantage la définition du cadre relativement ample d'une vaste consolidation à venir. Sans avaliser l'hypothèse d'un retournement baissier durable, force est de constater que le curseur a été poussé vers davantage de prudence.
La bougie en long blanc (marubozu) d'école tracée hier, qui montre une mobilisation en un temps réduit du camp acheteur en rappelle d'autres dans l'historique récent de l'indice (11/10 ou 04/12 pour ne citer qu'elles.
Avis neutre cependant à l'échelle de la séance à venir.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 6000.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 5800.00 points relancerait la pression vendeuse.

Le conseil BFM Bourse
Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes
