(BFM Bourse) - L'heure est à la consolidation sereine, sous le seuil hautement psychologique des 6 000 points, après la récente avancée nourrie par la "trêve" commerciale entre Washington et Pékin, et de récents chiffres statistiques chinois rassurants.
Pour rappel, l'indice phare français a dépassé subrepticement le seuil psychologique des 6 000 points lundi, une première depuis juillet 2007. Depuis le 1er janvier, la hausse se chiffre à près de +26,50%.
En attendant la signature début janvier d'un accord commercial préliminaire (et partiel) qui reste à coucher sur le papier, Pékin a renoncé dimanche à de nouveaux droits de douane qui auraient dû frapper des produits américains. De son côté, l'administration Trump a suspendu toutes nouvelles surtaxes sur les biens chinois aux Etats-Unis en échange de l'engagement de Pékin à acheter, notamment, davantage de produits agricoles américains (du porc et du soja entre autres).
Les experts de Mirabaud y ajoute même un bémol supplémentaire: "Rappelons qu’environ 380 milliards de dollars d'importations restent sous droits de douane. Alors que la phase 1 comprendrait une entente de principe visant à réduire tous les droits de douane restants « au fil du temps » à mesure que la phase 2 progressera, il est peu probable que de tels progrès puissent être réalisés rapidement, voire pas du tout, étant donné la nature quasi insurmontable des questions de politique industrielle", met en garde John Plassard.
Mais ce sont surtout les bonnes surprises statistiques en provenance de Chine, publiées dans la nuit de dimanche à lundi, qui ont apporté leur lot de soulagement. On rappellera la hausse au-delà des attentes de la production industrielle en novembre (+6,2% en rythme annualisée), contre +4.7% en octobre... Croissance au-delà de la cible également pour la dynamique des ventes au détail en novembre (+8.0% en rythme annualisé), contre un consensus à +7.6%.
La psychologie de marché devrait rester sereine, avec un maintien sur des cours très fermes, mais avec la poursuite de l'engagement d'une phase de respiration, en attendant le très suivi indice IFO de confiance des affaires en Allemagne, première économie de la Zone Euro.
Une prudence alimentée par ailleurs par la question, finalement pas aussi simple du point de vue du calendrier, du Brexit (sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne).
Il faut dire qu'après le soulagement provoqué la semaine dernière par la victoire des conservateurs britannique, Boris Johnson a proposé de bloquer légalement toute possibilité d'extension de la période de transition du Brexit au-delà de 2020. Ce qui implique en l'absence de ratification d'un accord que le pays pourrait finalement connaître une sortie désordonnée le 1er janvier 2021. C'est précisément l'issue que les investisseurs pensaient voir exclue, et le fait que le Premier ministre reconduit jeudi par un scrutin triomphal fasse de cette question l'une des ses priorités n'est pas considéré comme un très bon signal.
Au chapitre macroéconomique, les données définitive de l'excédent commercial pour l'ensemble de l'union monétaire pour le mois d'octobre ont été publiées, en nette progression à 24.50 Milliards d'euros, battant largement la cible, le consensus étant inférieur à la barre des 20 Milliards d'euros. Côté américain, deux thèmes principaux côté statistiques mardi, avec tout d'abord l'immobilier: les mises en chantier de logements et les permis de construire ont tous deux dépassé nettement les attentes le mois dernier. L'industrie ensuite, avec une dynamique de production en hausse de 1.1% en novembre, à comparer à une contraction de 0.9% en octobre. Le taux d'utilisation des capacités de production est quant à lui ressorti à un niveau ferme, dans la cible, à 77.3%.
Côté valeurs, Airbus (+1,76% à 131,50 euros) tirait son épingle du jeu. Après l'arrêt de la production du 737 Max, le constructeur aéronautique européen profite encore des déboires de Boeing.
A suivre Peugeot, avec l'approbation, par les conseil de surveillance des deux groupes, du projet de fusion avec FCA (Fiat Chrysler Automobiles).
De l'autre côté de l'Atlantique, dans des marges étroites mais toujours symboliquement dans le vert, les indices sur actions ont connu une séance de transition mardi, sur des niveaux de cours très fermes, à l'image du Dow Jones (+0,11% à 28 267 points) ou du Nasdaq Composite (+0,10% à 8 823 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grappillé 0,03% à 3 192 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1.1140$. Le baril de WTI, un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 60.40$.
A l'agenda statistique ce mercredi, à suivre en priorité l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne à 10h00, l'indice des prix à la consommation au Royaume-Uni à 10h30, l'indice des prix à la consommation en Zone Euro à 11h00, ainsi que les stocks de pétrole aux Etats-Unis à 16h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Côté graphique, le cadre de la consolidation que nous avions identifié dans nos précédentes analyses sur l'indice (ampleur cumulée des corps des bougies des des 02 et 03 décembre) a été retracé intégralement, dans des volumes de surcroît puissants et croissants sur les trois dernières séances de la semaine passée. Ce cadre est désormais dépassé.
Un coup d'oeil sur la dernière bougie hebdomadaires tracée, dont le corps englobe celui de la précédente, milite désormais pour un maintien des cours en partie haute du trading range identifié. Seul un dépassement net du seuil psychologique (hautement symbolique) des 6 000 points viendrait réalimenter précocement le courant acheteur, dans tous les cas dominateur.
L'indice CAC 40 a connu une timide forme de résistance lundi lors de sa reprise de contact avec ce seuil hautement psychologique. Avis neutre proposé dans l'immédiat.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 6000.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 5725.00 points relancerait la pression vendeuse.

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