(BFM Bourse) - L'indice phare tricolore est venu échouer en séance hier de façon très précise sur les 4 600 points que nous mettions sous surveillance depuis de nombreuses séances. Un message de prudence est dès lors délivré (voir plus bas, partie technique). Sous un flot massif d'incertitudes concernant les conséquences à moyen et long terme de la pandémie en cours, les investisseurs, très peu mobilisés, ont permis toutefois au CAC 40 de surnager depuis le 7 avril, dans une bande horizontale bien définie entre 4 350 et 4 600 points. Dans l'immédiat, c'est avec des rendez-vous importants, monétaires, micro et macroéconomiques, pour les deux dernières séances de cette semaine écourtée, qu'il vont devoir composer.
Les marchés vont en particulier prendre connaissance des diagnostics et prévisions des grandes banques centrales (ce mercredi pour la Fed et demain pour la BCE), sans espérer de nouvelles actions purement monétaires majeures: toutes les vannes sont en effet ouvertes à fond !
Le bilan du coronavirus SARS Cov-2, responsable de l'épidémie de Covid19 est désormais, à l'échelle mondiale, de plus de 3 110 000 de cas confirmés, et de plus de 217 000 morts, selon les données compilées par l'Université Johns Hopkins, qui fait autorité en la matière. La propagation incontrôlable du virus à l'échelle de la planète rend encore indéchiffrable les conséquences sur l'activité économique. Les quatre principales puissances économiques de la Zone Euro (Allemagne, France, Italie, Espagne) sont particulièrement touchées. En particulier, 27 359 décès sont à déplorer en Italie, 23 822 en Espagne et 23 660 en France.
L'épicentre est toujours centrée actuellement sur les Etats-Unis, où plus d'1 million de cas sont confirmés. Plus de 58 000 décès ont été recensés sur le sol américain, dont plus de 17 600 pour la seule ville de New York. L'inquiétude est d'autant plus forte que le système de santé, observé à l'aune de la puissance économique des Etats-Unis, est finalement fragile.
Au chapitre statistique, l'agenda se densifiait hier: la balance commerciale des biens, dont le déficit s'est creusé sur le mois de mars à -64.2 milliards de dollars, largement sous la cible. Les stocks des grossistes ensuite, en données préliminaires pour le mois de mars, à -1.0% en rythme mensualisé. Enfin, l'indice S&P/CS des prix de l'immobilier (basé sur une vingtaine d'agglomérations représentatives), qui a progressé en février de 3.5%, battant la cible significativement.
Mais l'attention s'est plus particulièrement portée sur la publication du sacro-saint indice de confiance des consommateurs ( Conference Board), en chute libre à 86.9, contre un consensus légèrement moins pessimiste à 88.3. L'indice de la Fed de Richmond, à -53 est également ressorti sous des attentes déjà sombres.
Côté valeurs, les bancaires étaient une nouvelle fois bien orientées, toujours dans le sillage des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu de Deutsche Bank. BNP-Paribas a gagné 6,51% à 29,60 euros, Crédit Agricole 6,14% à 7,258 euros, Société Générale 4,20% à 14,796 euros, et Natixis 4,12% à 2,0960 euros. Même dynamique boursière côté assureurs, à l'image de ses deux principaux représentants sur le compartiment A de la cote: Axa (+5,33% à 15,98 euros) et CNP (+8,61% à 9,15 euros).
Cap Gemini (+7,87% à 85,00 euros) était chaleureusement entouré après la publication de ses résultats du premier trimestre 2020.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont clôturé dans le rouge, à des niveaux de baisse bien différents toutefois, à l'image du Dow Jones (-0,13% à 24 101 points), aidé par Chevron, Exxon ou encore Boeing, ou du Nasdaq Composite (-1,40% à 8 607 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fond, s'est contracté de 0,52% à 2 863 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1.0850$. Le baril de WTI, l'un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 13,50$.
À l'agenda statistique ce mercredi, à suivre en priorité la première estimation du PIB aux Etats-Unis à 14h30 (T1). A suivre également, toujours outre Atlantique, les ventes de logements en cours (16h00), les stocks de pétrole (16h30), la décision de politique monétaire (20h00) et la conférence de presse de la Fed (20h30).
Tokyo est resté en fermé ce mercredi en raison d'un jour férié. Et Paris sera fermée vendredi (1er mai, fête du Travail).
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Voici pour rappel les éléments techniques que nous proposions hier avant l'ouverture du marché.
A très court terme, une marge haussière existe jusque sur les 4 600 points, ce qui revient à imaginer un comblement complet du reliquat du gap baissier du 12 mars. Ces 4 600 points s'affirment progressivement comme un niveau de résistance graphique.
Ce gap est désormais intégralement comblé.
Nous mettions en garde nos lecteurs dans nos précédentes analystes sur la formation d'un piège à la hausse (bull trap) qui s'est déclenché mercredi 15/04. Nouvelle confirmation mardi 21 avril. L'observation des secteurs qui ont participé à la baisse le plus intensément (sur ces deux dates) est particulièrement révélateur de la psychologie de marché. Un bémol toutefois, les volumes n'ont pas été assez puissants pour valider pleinement l'expression du camp vendeur, et donc valider pleinement un retour aux pressions vendeuses initiales.
Les 4 600 points qui se sont progressivement imposé comme un niveau technique de résistance, deviennent désormais un niveau pivot intéressant en deçà duquel une zone de danger existe. A ce stade, la timidité, voire la faiblesse relative des volumes, ainsi que leur décroissance manifeste, déclenche une alerte et fait passer le feu du vert à l'orange. Autre raison du déclenchement de ce "warning": à chaque fois que le CAC semble se "libérer", seule certains secteurs participent à la hausse: il n'y a pas de fédération sectorielle du marché.
Avis négatif proposé à l'échelle de la séance à venir.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 4600.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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