(BFM Bourse) - L'indice phare parisien, le CAC 40, est parvenu à clôturer à l'équilibre jeudi, surnageant grâce à la poursuite du bal des trimestriels qui a réservé quelques bonnes surprises, sur fond de sentiment de marché angoissant, alors que l'Europe multiplie localement de nouvelles mesures de restriction de déplacement ou de confinement. En France, le Premier Ministre a annoncé hier soir l'élargissement du couvre-feu à 54 départements (+ la Polynésie française). "Le mois de novembre va être éprouvant", a-t-il alerté.
Les investisseurs sont dans l'attente d'éléments concrets pour prendre davantage d'initiatives. Eléments concrets sur le front du stimulus package tout d'abord, alors que Démocrates et Républicains ne parviennent toujours pas à se mettre d'accord sur cette nouvelle enveloppe d'aide aux ménages et aux entreprises, à moins de deux semaines de l'issue de l'élection présidentielle. Il faut dire que la probabilité de voir les deux camps politiques parvenir in extremis à un accord se réduit de jour en jour. La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, en charge des négociations, a beau avoir affirmé mardi que "malgré certains sujets toujours en discussion, le texte était en train d'être rédigé", la position ferme du président républicain du Sénat Mitch McConnell, qui aurait en privé conseillé à son camp de ne rien conclure avant l'élection présidentielle, semble signer la fin de partie sur ce plan de relance.
L'approche du verdict des urnes aux Etats-Unis participent à l'assombrissement du sentiment de marché. Les sondages penchent dans le sens d'une victoire démocrate pour l'accession à la Maison Blanche, mais l'histoire montre que ce ne sont pas avec des sondages que l'on gagne le droit d'occuper le Bureau Ovale. Alexandre Baradez (IG) prévient: "Même si Joe Biden devance toujours largement Donald Trump, on note un petit resserrement des pourcentages la semaine dernière et ce week-end. Ce n'est pas l'hypothèse la plus probable, mais si ce mouvement devait se renforcer dans les jours qui viennent, les marchés pourraient à nouveau « pricer » le scénario d'un scrutin serré avec risque de contestation du résultat et donc plus de volatilité à la clé."
Frédéric Rollin, chez Pictet AM considère que "la politique américaine est devenue partisane à l’extrême. Les américains suivent des canaux d’information séparés et étanches et une désinformation galopante ravage les réseaux sociaux. La confiance est au plus bas et voir les électeurs soutenir leur candidat dans une contestation hasardeuse est loin d’être improbable." Le conseiller en stratégie d'investissement poursuit même le scénario jusqu'au bout: "Et si aucune décision claire ne s’est dessinée le 20 janvier 2021, les spécialistes de la Constitution américaine avancent le « Succession Act » de 1947. C’est alors la Speaker de la Chambre des Représentants qui prendrait la présidence, Nancy Pelosi."
Au chapitre statistique, les nouvelles inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage pour la semaine passée, à 787 000 selon le Département américain du Travail, sont en nette baisse. Par ailleurs, l'indice des indicateurs avancés (Conference Board), est ressorti légèrement sous les attentes, à +0.7%.
De l'autre côté de l'Atlantique, nervosité et indécision ont produit une séance sans relief, en légère hausse dans un manque de conviction pour l'ensemble des indices phare de la cote, à l'image du Dow Jones (+0,54% à 28 363 points) ou du Nasdaq Composite (+0,19% à 11 506 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grignoté 0,52% à 3 453 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1.1850$. Le baril de WTI, l'un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 39.80$.
À l'agenda statistique ce vendredi, à suivre en priorité une batterie d'indicateurs d'activités PMI, dans des services comme dans l'industrie, en toutes premières estimations pour le mois en cours. Les données synthétiques pour l'ensemble de la Zone Euro seront connues à 10h00.
A noter, pour les détenteurs de positions au RD: la liquidation mensuelle interviendra à la clôture de la séance du mardi 27 octobre.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le gap baissier du 21 septembre a été comblé dès le tout début de la semaine passée, avant engagement dans une latéralisation nerveuse sous les 5 000 points, puis deux séances au directionnel plus tranché. La formation d'un long biseau (wedge) au tournant du mois d'octobre se sera soldée par une sortie par le bas, pas encore pleinement validée. Dans tous les cas, sous les 5 000 points en données de clôture, la situation graphique de court terme reste préoccupante. Au-delà une zone de respiration, entre 5 000 et 5 130 points serait réintégrée, avec un apport d'oxygène ponctuellement apporté.
Dans l'immédiat, la construction, sans validation pleine par les volumes de transactions, d'une englobante baissière jeudi invite à la plus grande prudence.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 5000.00 points.

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