(BFM Bourse) - La Bourse de Paris a repris de l'élan jeudi (+0,65%), les investisseurs mettant de côté les incertitudes politiques outre-Atlantique pour se repositionner sur le marché.
L'indice CAC 40 a gagné 33,90 points à 5.267,26 points, dans un volume d'échanges moyen de 3,5 milliards d'euros. La veille, il avait fini en léger repli de 0,18%.
"Le marché parisien reste lié à ce que le marché américain fait", rappelle Marco Bruzzo, directeur général délégué de Mirabaud Asset Management.
L'ouverture en hausse de Wall Street a donc donné un surcroît d'élan à la cote parisienne, qui progressait légèrement depuis la matinée, un élan bienvenu après un début de semaine morose.
Pour Marco Bruzzo, le marché a surtout profité d'un indice manufacturier meilleur que prévu outre-Atlantique.
L'activité manufacturière dans la région de New York a en effet progressé en mars beaucoup plus qu'attendu, pour s'établir à 22,5 points, selon l'indice Empire State publié par l'antenne de New York de la Banque centrale américaine (Fed).
"Cela a dopé le marché en montrant la force continue de l'économie aux Etats-Unis", analyse M. Bruzzo.
Les investisseurs ont dès lors choisi de faire des achats à bon compte, mettant entre parenthèses leurs craintes quant aux mesures protectionnistes mises en place par Donald Trump.
Toutefois, nuance M. Bruzzo, depuis un mois, la tendance de fond demeure attentiste, les incertitudes américaines créant de la volatilité sur les marchés.
Ainsi, détaille le spécialiste, la cote parisienne n'a gagné qu'environ 0,80% sur un mois, essentiellement grâce à la hausse de ce jeudi. Depuis le début de l'année, elle a perdu 0,85%.
"Le marché est hésitant. On attend désormais la première réunion de politique monétaire de Jerome Powell", le nouveau président de la Réserve fédérale américaine, rappelle M. Bruzzo.
A l'occasion de cette réunion, mardi et mercredi prochain, la Fed devrait remonter ses taux directeurs, un relèvement largement anticipé par les marchés.
Sur le front des indicateurs, l'agenda était surtout américain. Outre l'activité manufacturière dans la région de New York, celle de la région de Philadelphie s'est inscrite en légère baisse en mars.
Les prix des produits importés ont pour leur part continué d'augmenter en février aux Etats-Unis après la forte hausse de janvier, alors que les inscriptions hebdomadaires au chômage s'y sont repliées comme attendu.
En matière de valeurs, Société Générale a cédé 0,67% à 44,765 euros après que Didier Valet, directeur général délégué de la banque française, a démissionné, "soucieux de préserver l'intérêt général de la banque", a annoncé le groupe mercredi, tandis que d'autres sources ont précisé que ce départ était lié au dossier du Libor.
Bourbon a chuté de 11,96% à 5,96 euros. Le groupe est en discussion avec ses créanciers alors que sa perte nette a plus que doublé l'an dernier et que le secteur ne devrait pas repartir avant 2019.
Direct Energie a perdu 8,16% à 33,52 euros, lesté par un bénéfice net en baisse pour l'année passée, même s'il a tenu ses objectifs financiers et se montre confiant malgré l'arrivée de nouveaux concurrents.
Virbac a plongé de 11,53% à 109 euros, alors que le groupe a publié mercredi une légère perte nette de 2,6 millions d'euros en 2017, contre un bénéfice de 34,6 millions d'euros en 2016, notamment en raison d'une dépréciation exceptionnelle liée à la réforme fiscale américaine.
Avec AFP