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Bnp paribas act.a : Pourquoi l'action BNP Paribas chute brusquement de 8% ce lundi

Aujourd'hui à 12:13
BNP plonge en Bourse

(BFM Bourse) - L'action de la banque française a brusquement décroché ce lundi 20 octobre, en réaction à des gros titres de l'agence de presse Bloomberg rapportant des estimations pouvant atteindre des milliards de dollars.

Lundi noir pour BNP Paribas en Bourse. L'action de la première banque française en termes de capitalisation boursière a brusquement plongé ce lundi 20 octobre.

Après avoir débuté la séance stable, le titre a décroché vers 9h50, et chutait de 8% vers 12h20, après avoir perdu plus de 10% en fin de matinée.

Interrogé par BFM Bourse, un spécialiste des banques lie la chute subite de BNP Paribas à des "headlines" de Bloomberg, c'est-à-dire des gros titres en une phrase et écrits en lettres capitales sur les consoles Bloomberg.

Ces "headlines ont chiffré des estimations de pertes lourdes pour BNP Paribas liées aux litiges sur le Soudan", explique cet intermédiaire financier qui ajoute que le groupe fait face "à une 'class action' (action collective, NDLR) avec 23.000 plaignants" pour expliquer la taille de ces pertes potentielles.

Selon l'Agence France Presse (AFP), un jury populaire à New York a reconnu vendredi dernier BNP Paribas complice d'exaction au Soudan, en ayant organisé des transactions commerciales dont les recettes ont financé l'armée et les milices du régime d'Omar Al-Bachir, ancien président soudanais renversé par un coup d'État en avril 2019.

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Des estimations lourdes

Le jury a décidé que BNP Paribas était responsable des pertes et souffrances de chacun des trois plaignants, qui ont été expropriés, torturés et emprisonnés par des soldats soudanais et des miliciens, explique encore l'AFP. Le jury a prononcé des dommages et intérêts de 20,75 millions de dollars (au total), soit environ 18 millions d'euros.

La banque, elle, a argué que sa responsabilité n'avait pas été démontrée et que le régime d'Omar Al-Bachir aurait commis les mêmes exactions sans elle.

"BNP Paribas a très clairement exprimé sa ferme intention de faire appel. Il ne fait aucun doute que la Banque défendra cette affaire et utilisera tous les recours à sa disposition. Nous croyons fermement que ce verdict doit être annulé en appel", a clamé la banque dans un communiqué publié ce lundi.

"Une fois de plus, BNP Paribas réaffirme que ce résultat est manifestement erroné et ignore des éléments de preuve importants que la banque n’a pas été autorisée à présenter", insiste l'établissement.

Dans un article publié lundi, Bloomberg Intelligence, division de recherche de Bloomberg, explique que le verdict a pourtant des chances "d'augmenter la pression sur la banque" pour procéder à des accords, au vu des nombreuses autres plaintes déposées.

Bloomberg cite un analyste spécialiste des litiges aux États-Unis, Elliot z Stein."La banque continuera probablement à défendre ses intérêts lors des requêtes post-procès et en appel, mais la pression pour un accord transactionnel va s'intensifier, et pour des montants bien supérieurs à nos estimations", a-t-il expliqué dans une note. "Nous n'excluons pas un accord de quelques milliards" de dollars, a-t-il ajouté.

Dans une note publiée lundi en cours de journée, Royal Bank of Canada évoque une estimation de Bloomberg allant jusqu'à 10 milliards de dollars soit 11% de la capitalisation boursière et un impact de 1 point de pourcentage sur le ratio de solvabilité CET 1 de la banque, un indicateur surveillé par le marché.

Manque de visibilité

Ce sont donc ces estimations de plusieurs milliards de dollars qui ont grippé le marché plus que le verdict prononcé vendredi à proprement parler.

Dans son communiqué, BNP Paribas explique en creux que les craintes et les anticipations du marché ne sont pas justifiées.

"Toute tentative d’extrapolation est nécessairement erronée, tout comme toute spéculation concernant un éventuel 'settlement' (un règlement financier qui met fin à une procédure en cours avec l'accord des deux parties, NDLR)", assure la banque.

"La Banque considère qu’elle n’a aucune pression pour parvenir à un 'settlement' dans cette affaire", fait valoir BNP Paribas.

"Nous allons emprunter toutes les voies de recours possibles pour contester ce jugement. Par ailleurs, nous rappelons que ce verdict concerne uniquement ces trois plaignants et ne doit pas avoir de portée plus large", déclare encore l'établissement.

"Une combinaison d'un manque de visibilité sur l'impact financier potentiel et les prochaines étapes juridiques, un rappel de la performance du cours de l'action en 2014 (BNP Paribas avait alors écopé d'une amende de 9 milliards de dollars par les autorités américaines pour contournement d'embargos, NDLR) ainsi qu'une trajectoire de capital qui laisse relativement peu de place à l'erreur, risquent de peser sur les actions jusqu'à ce qu'une plus grande visibilité soit fournie", prévient Royal Bank of Canada.

Cette dernière rappelle que l'action BNP Paribas avait sous-performé le secteur de 10% en 2014 "de la première provision pour litige comptabilisée début 2014 jusqu'au règlement de juin 2014 relatif à la violation des sanctions américaines concernant le Soudan, l'Iran et Cuba".

Après la crise politique et le coup de semonce de vendredi

BNP Paribas prend donc une nouvelle fois le bouillon en Bourse, après avoir été lestée, comme l'ensemble des banques françaises, par l'incertitude politique en France, les banques étant la victime expiatoire boursière de ces remous.

"L'incertitude politique accrue qui règne actuellement en France est telle que nous estimons irréaliste d'espérer une amélioration substantielle du sentiment (de marché, NDLR), malgré l'exposition relativement limitée des (banques françaises) à ce pays, tant que l'on ne saura pas avec certitude si la France se dirige vers des élections législatives ou présidentielles, ou ni l'une ni l'autre", expliquait la semaine dernière UBS.

Vendredi, les trois banques françaises cotées ont encore tangué en Bourse en raison d'une résurgence de craintes sur le crédita aux États-Unis. Ces inquiétudes ont été provoquées par les annonces quasi concomitantes de difficultés sur des prêts par deux banques régionales américaines.

"Nous pensons que le risque pour les banques européennes est limité", a relativisé ce lundi Barclays. "Les bilans sont les plus solides qu'ils aient été depuis longtemps, voire depuis toujours, la rentabilité est supérieure à celle d'avant la crise financière mondiale sur la base du ROA (la rentabilité des actifs, un ratio financier, NDLR), la croissance des prêts a été contenue et les prêts aux institutions financières non bancaires sont limités", développe la banque britannique.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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