(BFM Bourse) - La banque canadienne a refait ses calculs dans une note sectorielle publiée ce mardi 24 décembre, et a rehaussé ses objectifs de cours sur les établissements tricolores. Mais seule BNP Paribas a ses faveurs.

Alors que la fin d'année est toute proche, Royal Bank of Canada (RBC) a passé au crible le secteur bancaire en Europe et refait ses calculs.

Le bureau d'études a étiré ses objectifs de cours sur les douze prochains mois, ce qui l'a amené à réviser ses cibles sur les établissements, notamment les banques françaises.

RBC a rehaussé son objectif de cours à 88 euros sur BNP Paribas, contre 78 euros auparavant, à 16,5 euros sur Crédit Agricole SA, contre 16 euros, et à 33 euros sur Société Générale, contre 29 euros.

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Lourde décote pour les banques européennes

Dans sa note, l'établissement canadien souligne que les banques européennes affichent une lourde décote tant par rapport à l'ensemble du marché européen que par rapport aux banques américaines. En moyenne, les banques européennes s'échangent 7,2 fois les bénéfices attendus sur les douze prochains mois, contre 12,1 fois pour leurs homologues américaines, soit une décote de 41%. Par rapport à l'ensemble des marchés actions européens, ce pourcentage passe à 46%.

La valorisation du secteur peut donc sembler attrayante. "Toutefois, nous pensons que l'incertitude politique/économique/réglementaire pèsera sur le secteur et sur la dynamique de ses bénéfices, au moins à court terme", pointe RBC.

"Nous continuons à préférer les banques dont les résultats sont moins dépendants des revenus nets d'intérêt (l'argent que la société gagne dans la banque de détail sur les crédits, soit la différence entre les intérêts perçus et les intérêts payés sur les dépôts, NDLR), plus axées sur les États-Unis et qui contrôlent mieux leurs coûts", poursuit-elle.

Dans cette optique, RBC favorise Barclays, Deutsche Bank, UBS, OneSaving Bank, Julius Baer et…BNP Paribas.

La banque de la rue d'Antin est le seul établissement tricolore sur lequel Royal Bank of Canada a un conseil à "surperformance", équivalent d'"acheter" dans sa terminologie.

Un effet ciseau à tenir

"Nous pensons que le marché n'accorde pas tout le crédit nécessaire à la croissance régulière des bénéfices de BNP, à son rendement durable, ainsi qu'au potentiel de révision à la hausse des anticipations de bénéfices", souligne l'établissement canadien.

L'établissement rappelle que la société anticipe une hausse de son bénéfice net de 8% par an en moyenne sur la période 2022-2025 et une croissance de son bénéfice par action de 12% sur la même période.

Toujours sur 2022-2025, la société compte réaliser un effet ciseau positif (c'est-à-dire que les revenus progressent plus vite que les coûts) de plus de 2%, en moyenne, par an. Cet objectif reste difficile à atteindre au vu de l'environnement inflationnistes qui s'est étendu entre 2022 et 2024, note toutefois RBC. BNP Paribas compte, par ailleurs, faire progresser ses revenus de plus de 2% en 2024 par rapport à la précédente année.

"Réaliser un effet de ciseau positif (en 2024) et atteindre l'objectif de croissance des revenus renforcerait la crédibilité de l'entreprise", conclut RBC. BNP Paribas publiera ses résultats annuels le 4 février prochain.

RBC est à "performance de marché", équivalent de "neutre" sur Crédit Agricole SA et sur Société Générale.

"La combinaison d'une activité relativement peu capitalistique et d'une bonne maîtrise des coûts permet à Crédit Agricole SA de générer un rendement supérieur à celui de la plupart des banques européennes", note au passage l'établissement canadien.

Pour Société Générale, RBC estime qu'il "faudra du temps" au marché pour comprendre que les objectifs du plan de moyen terme de la banque de La Défense "sont excessivement prudents".

À la Bourse de Paris, BNP Paribas s'adjuge 0,6% ce mardi 24 décembre vers 11h30, tandis que Crédit Agrciole SA s'adjuge 0,4% et Société Générale 0,4% également.