BRUXELLES (Reuters) - Le P-DG de Fortis Holding, Karel De Boeck, se déclare confiant dans un vote favorable des actionnaires au rachat du groupe financier par le français BNP Paribas.
Il a relevé dans une interview publiée samedi par le quotidien économique belge De Tijd que la participation des actionnaires aux réunions cruciales de la semaine prochaine serait plus élevée qu'en février, lorsqu'ils ont voté contre la vente d'une grande partie des actifs de Fortis à BNP Paribas.
La participation plus importante - entre 20 et 25% - va probablement entraîner un petit glissement vers le "oui", a estimé De Boeck.
Lors de l'assemblée générale du 11 février, 20,3% du capital de Fortis était représenté.
Fortis s'attend à réunir 3.000 actionnaires mardi à Gand, en Belgique, et quelque 800 actionnaires mercredi à Utrecht, aux Pays-Bas, ce qui représente entre 580 et 600 millions d'actions contre 530 millions en février.
Seuls les investisseurs qui détenaient des actions au moment du démantèlement de la banque, en octobre, avaient alors eu le droit de vote. La semaine prochaine, tous les actionnaires pourront participer, y compris ceux qui ont entretemps acheté à des cours très bas.
Mais il y a aussi des institutionnels qui ont vendu, ce qui complique le tableau, a déclaré De Boeck à De Tijd.
De Boeck a noté que le consultant financier RiskMetrics a conseillé à ses clients de voter oui, ce qui devrait convaincre certains investisseurs institutionnels.
La position de l'assureur chinois Ping An, premier actionnaire de Fortis avec une participation de 4,81%, n'est pas connue. Il avait voté non la dernière fois.
Si l'accord est approuvé, BNP achètera 75% de Fortis Banque, l'activité bancaire de Fortis en Belgique actuellement aux mains de l'Etat, et 25% de Fortis Assurance Belgique à Fortis.
Les opposants au démantèlement de Fortis, emmenés par l'avocat belge Mischael Modrikamen et le cabinet de conseil aux investisseurs Déminor, soutiennent que Fortis, sauvée de la faillite en octobre, peut survivre en conservant son indépendance.
Mais De Boeck estime que ce n'est pas réaliste.
Un vote négatif laisserait à Fortis un portefeuille de produits toxiques de 6,86 milliards d'euros au lieu de 760 millions dans le cadre de l'accord proposé. Fortis devrait alors emprunter trois milliards d'euros à l'Etat.
Philip Blenkinsop, version française Nicole Dupont
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