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BERKSHIRE HATHAWAY

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Berkshire hathaway : Avec le départ annoncé de Warren Buffett, le doute sur l'avenir de Berkshire Hathaway gagne Wall Street

mardi 6 mai 2025 à 14h41
Warren Buffett va laisser un vide

(BFM Bourse) - L'action Berkshire Hathaway a chuté de 5,1% lundi, réagissant à l'annonce du départ du célèbre investisseur à la fin de l'année. Ce coup de théâtre a pris de court les investisseurs et soulève des questions sur son successeur, Greg Abel. Ce dernier se montrera-t-il à la hauteur de l'héritage laissé par Warren Buffett?

Le marché ne s'y attendait pas tant "l'oracle d'Omaha" lui semblait éternel: Warren Buffett quittera à la fin de l'année la direction générale de Berkshire Hathaway, la société d'investissement qui lui a permis de bâtir sa fortune, la sixième plus importante au monde (160 milliards de dollars selon Bloomberg).

Cette annonce, survenue à la toute fin de l'assemblée générale annuelle de Berkshire Hathaway samedi, avait été bien secrètement gardée. Selon les médias américains, seuls quelques membres de la famille du célèbre investisseur étaient au courant.

Au point que même Greg Abel, successeur désigné et officiellement nommé au cours du week-end, ignorait que Warren Buffett, 94 ans, annoncerait le moment de sa révérence.

Morningstar évoque un "grand choc". Les investisseurs n'ont pas très bien encaissé l'annonce. Lundi, l'action Berkshire Hathaway a perdu 5,1%, la plus forte baisse du titre sur une séance depuis 2020.

"La baisse de l'action est compréhensible car Buffett est étroitement lié et associé au succès de l'entreprise", commente Holger Zschaepitz sur X, éditorialiste spécialiste des marchés financiers pour le journal Die Welt.

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Une "magie" difficile à reproduire

Si Warren Buffett est le premier à reconnaître qu'il a commis des erreurs durant sa carrière (racheter Berkshire en a été une, selon lui), son succès reste indéniable. Sous sa houlette, Berkshire Hathaway, à l'origine une entreprise de textile crée au XIXe siècle est passée proche de la faillite, est devenue la huitième société la plus importante en Bourse au monde, avec une capitalisation boursière de plus de 1.100 milliards de dollars. Entre 1965 et 2024, l'action Berkshire Hathaway a enregistré une performance moyenne de 19,9% contre 10,4% pour le S&P 500 dividende inclus.

Surtout Warren Buffett avait une aura particulière et était connu pour ses déclarations fracassantes. Et son plaidoyer pour l'investissement de long terme. À titre d'exemple, citons "si vous ne pensez pas détenir une action pendant dix ans, ne pensez même pas la détenir pendant 10 minutes".

Le discret Greg Abel, un Canadien de 62 ans, qui dirige jusqu'à présent la branche énergie de Berkshire Hathaway, saura-t-se montrer à la hauteur de l'héritage du charismatique investisseur?

"Greg est prêt. Je n'en doute pas. Nous le savons depuis longtemps", a déclaré samedi Ron Olson, membre de longue date du conseil d'administration de Berkshire, à CNBC.

"Les gens aiment Warren parce qu'il a une certaine magie", explique de son côté à Bloomberg Alice Schroeder, auteur de "The Snowball : Warren Buffett and the Business of Life". "Il est presque impossible de la recréer", ajoute-t-elle.

Une montagne de cash à gérer

Antoine Peulet, analyste et gérant de portefeuille chez Monocle Asset Management, investi sur Berkshire Hathaway, expliquait très bien en 2024 sur BFM Bourse les défis qui se posaient pour l'après-Buffett.

Greg Abel "est une personne qui est assez discrète, que l'on connait très peu, c'est un point qui est plutôt négatif". Le gérant rappelle que Warren Buffett avait écrit, dans sa lettre aux actionnaires, que le succès de Berkshire Hathaway était lié à "douze décisions d'investissement, douze en soixante ans".

"La question qui se pose c'est dans quelle mesure cela est réplicable par une nouvelle équipe de gestion, de management", ajoutait-il.

Ce d'autant plus que "Berkshire croît chaque année, vous avez 10 milliards de dollars de cash qui arrivent tous les trimestres et qu'il faut réallouer". "Cela veut dire que Greg Abel dans les dix années après Buffett aura à allouer beaucoup plus de capital que Warren Buffett durant toute sa vie", prévenait-il.

C'est d'ailleurs l'une des grandes interrogations du marché: que fera Greg Abel de l'immense montagne de cash que laissera "l'oracle d'Omaha"? À fin mars, la trésorerie de la société atteignait 347,7 milliards de dollars. Une question d'autant plus brûlante que, souligne Bloomberg, Abel n'a pas de bilan établi en matière de "stock picking", c'est-à-dire la faculté à sentir les bons coups sur les marchés actions, au contraire de Buffett.

Lors de l'assemblée générale de samedi, Greg Abel a été interrogé sur sa stratégie d'allocation du capital. Le dirigeant a simplement répondu que la pile de cash léguée par Buffett était "un actif énorme" et qu'il s'inscrirait dans la continuité de son futur prédécesseur, rapporte Bloomberg.

"Il a eu du mal à répondre à cette question", a déclaré l'agence Cole Smead, actionnaire de Berkshire Hathaway. "Je pensais que, comme Charlie (Munger, le célèbre acolyte de Buffett, décédé en 2023, NDLR) et Warren, il se souviendrait d'une période antérieure de sa vie et raconterait une anecdote sur une expérience vécue dans le domaine de l'investissement ", a-t-il ajouté. "Il ne l'a pas fait".

D'autres questions pourraient se poser avec la fin de l'ère Buffett. Berkshire Hathaway reste, in fine, un conglomérat avec d'importants investissements dans des sociétés cotées telles Apple, Coca-Cola mais aussi des activités gérées en propre, dans l'assurance, l'énergie et le ferroviaire.

Une séparation de ces différents métiers aurait-elle du sens à une époque où les conglomérats se font de plus en plus rares? General Electric, peut-être le plus célèbre conglomérat américain s'est récemment divisé en trois, les activités d'aéronautique, de santé et d'énergie étant désormais logées chacune dans une société à part.

Le retour à l'actionnaire pourrait aussi se poser. Berkshire n'a versé qu'une seule fois un dividende, en 1967, et a adopté une approche frugale à l'égard des rachats d'actions par le passé. À titre d'exemple, Apple, du temps de Steve Jobs, ne versait pas de dividende. Cela avait ensuite changé peu de temps après la mort de son célèbre fondateur.

"Certains investisseurs institutionnels pourraient avoir en tête une liste de choses à faire, notamment le versement d'un dividende en espèces et un programme d'allocation de capital plus régulier", explique à Bloomberg Cathy Seifert, analyste chez CFRA Research.

Plus largement, l'une des choses que les "investisseurs vont devoir résoudre est la notion de 'prime Buffett': l'action Berkshire Hathaway mérite-t-elle toujours la prime Buffett lorsque Buffett ne sera plus là ?", questionne-t-elle par ailleurs.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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