(BFM Bourse) - Le groupe d’ingénierie Astek a fait part de sa volonté de se pencher sur le dossier, dans un article du Journal du Dimanche. Ce qui vient grossir les rangs des prétendants potentiels pour cette division.
C’est clairement l’un des grands dossiers qui agite actuellement la place de Paris: la future scission d’Atos. En juin dernier, le groupe a présenté un plan stratégique qui consiste à se scinder en deux sociétés. La première conserverait le périmètre historique avec les activités d’infogérance du groupe et garderait le nom Atos. La seconde Evidian, regrouperait les métiers en forte croissance tels que les services de transformation numérique, la cybersécurité ou encore les supercalulateurs.
Atos entend introduire en Bourse cette seconde société en distribuant environ 70% du capital à ses actionnaires. La société étudie également la possibilité de céder une partie des 30% qu’elle conserverait pour financer le plan stratégique du futur Atos recentré sur son nouveau périmètre.
Depuis le début l’année, Evidian attire particulièrement l'attention. Et les convoitises. Dernière en date, celle du groupe d’ingénierie Astek, qui a déclaré son intérêt ce dimanche dans un article du Journal du Dimanche. La société vient, selon le média, de prendre langue avec le conseil d’administration d’Atos.
"L’idée est d’avoir accès aux informations sur le business d’Atos, de regarder dans la boîte pour faire une offre cohérente", explique au JDD Julien Gavaldon, président du directoire d’Astek. Selon le journal dominical, cette société française qui représente 500 millions d’euros de revenus pour 7.000 employés, ne souhaiterait pas conserver l’intégralité du périmètre d’Evidian.
Julien Gavaldon "a réuni autour de lui plusieurs spécialistes, comme ChapsVision, un groupe étatique, et est en pourparlers avec de gros industriels. Tous veulent regarder ce qu’Atos a mis dans la corbeille et éviter de payer le prix fort", rapporte le JDD.
Une taille qui interroge
Contactée par BFM Bourse, une porte-parole d’Atos n’a pas fait de commentaire.
Ce lundi, ces informations de presse tirent un peu plus vers le haut l’action Atos qui s’adjuge 4,4% vers 11h20 alors que le SBF est stable au même moment (-0,02%). "Cette déclaration d’Astek confirme l’appétit d’investisseurs pour Evidian qui possède des actifs de qualité. Ce qui place Atos dans une position plus confortable pour tenter d’en tirer le meilleur prix", souligne un analyste.
"La réflexion semble à ce stade très préliminaire, tandis que la taille de l’acquéreur interroge quant à la capacité d’Astek à acquérir un actif 10 fois plus gros que lui (55.000 salariés et 5,1 milliards d’euros de revenus estimés pour 2022 pour Evidian). Reste que cette nouvelle marque d’intérêt souligne la valeur d’Evidian", explique de son côté Invest Securities.
Un tube boursier hivernal?
Dans tous les cas, la liste des prétendants pour Evidian s’allonge. Les Echos avaient précédemment rapporté début janvier des discussions préliminaires entre Airbus et Atos au sujet d’une prise de participation minoritaire. Des informations que le président exécutif d’Aribus, Guillaume Faury, n’avait pas souhaité commenter, le 6 janvier, interrogé sur notre antenne. Le nom d’Orange est également souvent cité.
Atos avait aussi rejeté en septembre une offre de rachat d'Evidian pour une valeur d'entreprise de 4,2 milliards d'euros du groupe Onepoint.
Le groupe signe, par ailleurs, un excellent début d’année en Bourse, avec un bond de 37,4% sur l’ensemble de 2023. "On corrige peut-être l’excès de pessimisme sur la valeur qui a eu lieu en fin d’année, quand le marché a envisagé le pire scénario possible y compris une augmentation de capital. Or les différentes manifestations d’intérêt pour Evidian montrent que des solutions existent pour ce groupe, sans avoir à passer par de tels scénarios", note l’analyste précédemment cité.
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