(BFM Bourse) - Le fabricant de processeurs graphiques Nvidia a franchi mardi à la clôture de Wall Street la barre symbolique des 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, rejoignant un club très select dont certains n'ont pas réussi à se maintenir à ce niveau.
Nvidia dans la cour des grands. Le fabricant de processeurs graphiques a, fin mai, dépassé la barre des 1000 milliards de dollars de capitalisation boursière, soit la valeur de l'ensemble des actions de la société. Mardi, l'action a transformé l'essai, en dépassant les 1.000 milliards de dollars à la clôture de Wall Street et pas seulement en séance.
Un essor justifié par les perspectives florissantes du groupe dans l'intelligence artificielle générative, celle de ChatGPT, car les produits de Nvidia sont indispensables pour créer la puissance de calcul nécessaire à l'entraînement et au développement des grands robots conversationnels, comme ChatGPT donc, mais aussi Bard de Google.
La montée en puissance de Nvidia n'est peut être qu'à ses prémices. Cité par CercleFinance, Bank of America a porté mercredi son objectif de cours à 500 euros, soit un potentiel de plus de 25% par rapport au cours actuel.
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Nvidia a ainsi rejoint un club très select, celui des sociétés qui ont crevé un jour le plafond des 1000 milliards de dollars de valorisation boursière.
Neuf sociétés ont déjà franchi la barre
Selon une infographie de Visual Capitalist citée par John Plassard, conseiller en investissement chez Mirabaud, ce club comprend Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon, Meta – les Gafam donc – mais aussi Aramco et Tesla. Il convient d'ajouter à cette liste le chinois PetroChina. Ce géant pétrolier avait en réalité été le tout premier à franchir la barre des 1000 milliards de dollars, lors de son introduction en 2007 sur la Bourse de Shanghai (il était déjà coté à Hong Kong).
Mais, depuis, PetroChina a plongé en Bourse. A Shanghai son cours a été divisé par environ 4,5 depuis fin 2007 pour tomber à une capitalisation en dollars d'un peu plus de 180 milliards. "L'action a été mise à mal par certains des plus grands changements de politique économique de la Chine au cours de la dernière décennie, notamment l'abandon par le gouvernement d'un modèle de développement axé sur les matières premières et ses tentatives de réprimer les 'manias' spéculatives du type de celle qui a fait de PetroChina la première entreprise au monde à générer 1000 milliards de dollars [de capitalisation boursière, NDLR] en 2007", soulignait en 2017 Bloomberg. L'agence de presse parlait à l'époque "du plus grand effondrement boursier de l'histoire".
Tous les membres du "club" des 1000 milliards de dollars n'ont (heureusement) pas connu un destin à la PetroChina. Mais Meta et Tesla sont aujourd'hui assez loin de cette marque qu'ils ont franchie respectivement en juin et octobre 2021. L'année 2022, qui a été un "annus horribilis" pour la tech en Bourse avec la hausse des taux d'intérêts, a laminé leurs valorisations, qui se situent actuellement autour de 660 milliards de dollars pour Tesla et 700 milliards de dollars pour la maison-mère de Facebook.
Tesla a notamment été pénalisé par le dossier Twitter, Elon Musk ayant vendu des actions Tesla pour financer en partie l'acquisition du réseau social. Ce feuilleton avait également exposé des méthodes de management très dures de la part de l'homme d'affaires, nuisant par ricochet à la réputation du constructeur automobile. Les livraisons de Tesla ont aussi quelque peu déçu l'an passé. Pour Meta, la chute du titre a pu s'expliquer par des craintes sur le marché publicitaire – avec notamment des changements de la politique de confidentialité d'iOS qui a des impacts sur le suivi de l'utilisateur et sur la publicité ciblée – ainsi que par le scepticisme du marché sur son virage dans le métavers.
Cinq groupes encore dans le club
Reste le club actuel des "1000 milliards" auquel appartiennent donc uniquement des groupes de la tech américaine, à l'exception de Saudi Aramco. Le géant saoudien aux profits vertigineux (161 milliards de dollars en 2022) a lui dépassé cette barre dès son introduction en Bourse en décembre 2019, et a d'ailleurs cassé le lendemain de son introduction les 2000 milliards de dollars. Depuis le titre n'a pas connu de mouvements vertigineux en Bourse, oscillant entre 25 dollars, lors de l'éclatement de la pandémie, et 37 dollars, lors du pic du baril du pétrole au printemps 2022.
Pour les quatre autres membres, Apple avait été la toute première entreprise américaine à briser les 1000 milliards de dollars de capitalisation boursière, en août 2018. Si Saudi Aramco l'a devancé pour les 2000 milliards (que le créateur de l'iPhone a franchi en 2020), Apple est pour l'heure la seule société à avoir dépassé les 3000 milliards dollars, en janvier 2022. Le groupe à la pomme, qui a bien résisté aux craintes sur la conjoncture ces derniers trimestre avec des résultats financiers convaincants, n'en est d'ailleurs pas loin, sa capitalisation se situant actuellement à 2830 milliards de dollars.
Mais peut-être qu'Apple sera rejoint par Microsoft (2470 milliards de dollars) qui a lui dépassé les 1000 milliards en avril 2019 et les 2000 milliards en juin 2021. La société fondée par Bill Gates a récemment bénéficié de l'engouement pour l'intelligence artificielle générative, ayant investi des milliards de dollars dans OpenAI, maison-mère de ChatGPT, dont elle intègre les technologies dans ses services comme le moteur de recherche Bing.
Le "club" actuel est complété par Alphabet, la maison-mère de Google, et Amazon. Alphabet avait aussi crevé le plafond des 2000 milliards de dollars, fin 2021, (les 1000 milliards avait eux été atteints dès janvier 2020). Comme les autres groupes de tech, Alphabet a ensuite souffert en 2022 avant de se reprendre depuis le début de l'année. Sa capitalisation se situe actuellement à 1570 milliard de dollars de capitalisation boursière.
Amazon de son côté avait franchi les 1000 milliards en avril 2020 puis tutoyé les 2000 milliards sans les atteindre à l'été 2021. Mais le groupe d'e-commerce a aussi réussi "l'exploit" de perdre plus que Petrochina. Comme le notait alors Bloomberg, le groupe a englouti 1000 milliards de dollars de capitalisation entre son plus haut de juillet 2021 et début novembre 2022, pénalisé par des résultats décevants et des craintes sur la conjoncture. La société a, comme Alphabet, repris du poil de la bête depuis le début de l'année, avec une capitalisation de 1200 milliards de dollars.
(*) Chiffres arrêtés vendredi après-midi.
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