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Alstom : Pourquoi le futur patron d'Alstom peut être une bonne pioche et relancer une action en baisse de 50% depuis le rachat de Bombardier

Aujourd'hui à 15:41
Alstom chute en Bourse

(BFM Bourse) - L'équipementier ferroviaire a annoncé mercredi soir la nomination de Martin Sion, président exécutif d'Arianegroup. Un choix qui a le mérite de fluidifier le dialogue à l'état major, le dirigeant étant un ancien de Safran tout comme son directeur financier ainsi que le président du conseil d'administration. Son expérience chez le groupe spatial sera par ailleurs utile chez le groupe ferroviaire.

Alstom a décidé de tourner la (longue) page Henri Poupart-Lafarge. L'équipementier ferroviaire a annoncé mercredi, après la clôture de la Bourse, la nomination au poste de directeur général de Martin Sion, actuel président exécutif d'Arianegroup, société spécialisée dans les lanceurs spatiaux.

Cette nomination sera effective à compter d'avril 2026, date à laquelle Martin Sion prendra les rênes de la société. Et succèdera ainsi à Henri Poupart-Lafarge, en place depuis 2016.

Ce dernier avait, en mars, décidé de ne pas solliciter son renouvellement auprès du conseil d'administration lorsqu'expirerait son mandat de directeur général, c'est-à-dire à l'été 2027.

Alstom a donc décidé de ne pas attendre cette date pour mettre en place un successeur, actant la fin d'une ère contrastée, au mieux.

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Un bilan de Poupart-Lafarge terni par la descente aux enfers de l'action

Sur la période allant de 2016 à début 2021, Henri Poupart-Lafarge a mené avec un certain brio le pilotage d'un groupe devenu un pure-player du rail après la vente de ses activités énergétique en 2015 à General Electric, même s'il a dû essuyer le veto de Bruxelles au projet de fusion avec l'allemand Siemens Mobility qui aurait dû créer un champion européen du rail.

La fin de son mandat restera entachée par une série de lourdes corrections boursières dues en partie au rachat de Bombardier Transport, ex-filiale ferroviaire du groupe canadien Bombardier, finalisé en janvier 2021.

Cohérente sur le plan stratégique, cette opération répondait à une logique de taille nécessaire pour conquérir des marchés et peser face au mastodonte chinois CRRC.

Mais le volet financier a tourné au cauchemar pour Alstom, qui est d'ailleurs en litige avec Bombardier au sujet de cette opération.

Alstom avait alors hérité de plusieurs contrats litigieux avec des difficultés d'exécution. Ce qui a pesé sur sa rentabilité et l'avait notamment contraint à investir massivement pour remettre d'équerre les projets difficiles de la société québécoise. Au premier semestre de son exercice 2021-2022, Alstom avait ainsi brûlé 1,46 milliard d'euros de cash-flow libre.

En octobre 2023, Alstom avait ensuite émis un avertissement sur résultats (surtout sur sa génération de trésorerie) qui avait provoqué un plongeon vertigineux de l'action de 37,6% sur une seule séance. La société a ensuite été contrainte de se recapitaliser (avec notamment une augmentation de capital de 1 milliard d'euros) pour assainir son bilan et éviter une nouvelle dégradation de sa note de crédit par Moody's, qui aurait été lourde de conséquences.

Cette restructuration financière a été bien menée et a apaisé les marchés. Mais la confiance des investisseurs reste fragile et, somme toute, relative. En mai dernier, le titre a encore plongé de 17,3% sur une séance après que le groupe a livré des perspectives décevantes de cash pour l'exercice en cours.

Depuis janvier 2021, soit juste avant la finalisation du rachat de Bombardier Transport, l'action Alstom a chuté de 50%.

Un membre de la "dream team" de Safran

"L'annonce de la succession avancée de Henri Poupart-Lafarge est une bonne nouvelle car ce dernier avait perdu son crédit auprès des investisseurs et le marché ne faisait plus confiance", tranche un intermédiaire financier.

La Bourse, elle, réagit avec modération à la nomination de Martin Sion à la tête du groupe. Le titre Alstom évolue en légère hausse ce jeudi 9 octobre, prenant 0,4% vers 16h.

"À la fin des fins, Martin Sion n'est pas très connu et dirigeait une société bien plus petite qu'Alstom avec Arianegroup, qui emploie environ 8.000 personnes, avec un poids très franco-allemand, alors qu'Alstom est plus international. Par ailleurs, il n'arrivera qu'en avril 2026", souligne l'intermédiaire financier précédemment cité pour expliquer cette quasi-absence de réaction de marché.

Cet expert de marché note toutefois plusieurs points positifs dans son choix. Notamment la bonne articulation qui peut être attendu avec le directeur financier d'Alstom, Bernard Delpit, et le président du conseil d'administration, Philippe Petitcolin.

Martin Sion a passé 32 ans chez Safran où il a occupé différentes fonctions jusqu'en avril dont celle de président de Safran Electronics & Defense, de 2015 à 2023. Durant cette période, le directeur général de Safran n'était autre que Philippe Petitcolin (2015-2020), un patron qui a débuté comme professeur de mathématiques et est connu pour son franc-parler. Ainsi que ses très bons résultats.

Bernard Delpit, un dirigeant connu pour sa rigueur, occupait lui le poste de directeur financier (2015-2022), une fonction qu'il exerce donc aujourd'hui chez Alstom.

Ce tandem Petitcolin-Delpit était très apprécié par le marché et les analystes chez Safran, avant d'être, en quelque sorte, recréé chez Alstom.

Delpit a été nommé directeur financier en 2023, tandis que Philippe Petitcolin est devenu président du conseil d'administration à l'été 2024.

Avec l'arrivée de Martin Sion, ce tandem d'anciens de Safran devient un trio. "On a quelque part la 'dream team Safran' qu'on pouvait espérer et on avait bien senti qu'ils allaient chercher du côté des gens qu'ils connaissaient chez Safran. Cela permettra d'établir une bonne connexion entre les différents membres du management et facilitera l'intégration de Martin Sion", apprécie l'intermédiaire financier.

Ce dernier estime aussi que Martin Sion pourra aussi faire fructifier son expérience chez Arianegroup au sein d'Alstom.

"Le spatial et le ferroviaire présente des similarités et des points communs avec des projets industriels complexes à exécuter et des projets qui sont à chaque fois différents, contrairement à d'autres industries où il y a de la production en série. Et ce sont des métiers qui nécessitent une importante expertise en matière de management de la chaîne logistique, bref c'est intéressant", développe-t-il.

Le marché et les analystes pourraient avoir un peu plus d'informations sur les raison de son choix à l'occasion de la publication des résultats semestriels, le 13 novembre prochain.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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