(BFM Bourse) - Le groupe d'aéronautique et de défense a dégagé des résultats supérieurs aux attentes au deuxième trimestre. Ses objectifs 2024, abaissés le mois dernier, peuvent désormais paraître prudents.
On pensait que la messe était dite sur la publication d'Airbus. Le groupe d'aéronautique et de défense avait émis un lourd avertissement sur résultats le mois dernier, abaissant ses objectifs pour 2024. Son action avait alors dévissé de plus de 9%.
Ce "profit warning" a été dû à la fois à de nouvelles tensions sur sa chaîne logistique dans les activités d'aéronautiques, en particulier sur les équipements de cabines et les moteurs, et aux problèmes de sa division spatiale. Airbus a mené une revue technique dans cette division, ce qui l'a conduit à identifier des nouvelles difficultés commerciales et techniques sur des programmes spatiaux pour les télécommunications, la navigation et l'observation. La société avait prévenu qu'elle passerait une charge d'environ 900 millions d'euros (finalement 989 millions d'euros) dans ses comptes du deuxième trimestre.
Le marché n'attendait donc pas forcément grand-chose des résultats dévoilés mardi soir par l'ex-EADS. Et pourtant la copie rendue par Airbus a réservé quelques bonnes surprises. Ce qui permet à son action de retrouver de l'altitude ce mercredi, avec une hausse de 4,1% vers 11h.
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Les fruits des mesures sur les coûts
Au deuxième trimestre, les revenus d'Airbus se sont établis à 16 milliards d'euros, en hausse de 1% sur un an, et au-dessus des 15,82 milliards d'euros attendus par le consensus.
L'indicateur clef de rentabilité du groupe, le résultat opérationnel ajusté, s'est inscrit à 814 millions d'euros, en baisse de 56%, miné par la charge de 989 millions d'euros liées aux activités spatiales. Néanmoins cet indicateur est ressorti 16% au-dessus du consensus (699 millions d'euros), malgré la charge plus élevée dans le spatial, des livraisons d'avions en retrait sur un an (181 unités contre 189 au deuxième trimestre 2023), et des effectifs plus importants, remarque Jefferies.
Pour la banque, cela montre qu'Airbus commence à tirer les premiers fruits de ses mesures d'efficacité sur les coûts. "Les résultats du deuxième trimestre nous rassurent quant au potentiel de levier opérationnel dans l'aviation commercial à mesure que la production augmente, un élément clé de l'histoire boursière à moyen terme, au même titre que le retour de cash (aux actionnaires, NDLR)"', écrit Jefferies.
Dernier indicateur très suivi du marché: la génération de cash. Le flux de trésorerie disponible avant financements clients s'est établi à 1,26 milliard d'euros, 46% au-dessus des quelque 862 millions d'euros attendu par le consensus.
Le directeur financier, Thomas Toepfer, a déclaré aux journalistes que cette bonne génération de cash, en plus des livraisons, avait été portée par les acomptes touchés au titres des commandes prises par Airbus sur la période. Le dirigeant y a ainsi vu le signe que "les prises de commandes sont saines". Selon Royal Bank of Canada, Airbus a enregistré 157 commandes au second trimestre (et 69 commandes plus tard lord du salon de Farnborough organisé la semaine dernière).
Objectifs confirmés
A la suite de ces résultats, Airbus a confirmé ses objectifs pour 2024, qui avaient été abaissés le mois dernier. Le groupe vise 770 livraisons d'avions, un résultat opérationnel ajusté autour de 5,5 milliards d'euros et un flux de trésorerie aux environs de 3,5 milliards d'euros.
Pour Oddo BHF, ce trimestre conforte les objectifs de 2024 sur lesquels la société dispose d'un "matelas". D'autant que le groupe bénéficiera au second semestre de certains éléments favorables tels que le freinage de recrutements dans la division d'aéronautique civile et la montée en puissance de son plan d'amélioration de ses performances appelé "Lead".
"À moins d'un ralentissement des livraisons au troisième trimestre, l'ajustement des prévisions effectué en juin pourrait de plus en plus apparaître comme une mesure de prudence", souligne Deutsche Bank.
Airbus a par ailleurs confirmé viser un rythme de production de 75 avions par mois en 2027 pour la famille A320 neo, sa famille de monocouloirs phare. Le groupe avait repoussé à deux reprises dans le temps cet objectif. Mardi soir, le président exécutif d'Airbus, Guillaume Faury a déclaré aux journalistes que la société avait un certain degré de confort avec cette cible, qui repose sur la visibilité offerte par ses sous-traitants pour les deux prochaines années.
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