(BFM Bourse) - Le groupe aéronautique signe la plus forte hausse du CAC 40 en début d'après-midi après avoir publié ses commentaires pré-résultats du troisième trimestre. La société n'a pas abaissé ses perspectives, ce qui déjoue les pronostics les plus pessimistes.

Dans le dur en Bourse depuis son lourd avertissement sur résultats émis fin juin, Airbus reprend de l'altitude ce jeudi. Le groupe européen d'aéronautique et de défense prend 3,5% à la Bourse de Paris vers 14h00, signant la meilleure performance du CAC 40.

Un intermédiaire financier attribue cette progression à des débouclages de "positions short" (vente à découvert sur un titre) de court terme après la publication par la société, mercredi soir, de son commentaire pré-résultats du troisième trimestre.

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Une vidéo pré-résultats du troisième trimestre

Airbus a, en effet, publié sur son site internet une vidéo de neuf minutes dans laquelle les relations investisseurs de la société ont donné aux analystes des éléments de compréhension sur des éléments déjà publiés, dans l'optique des résultats du troisième trimestre. Ce, à la veille de la "quiet period" (période précédant la publication de résultats et durant laquelle la société s'abstient de donner des indications au marché) qui a débuté ce jeudi .

Par exemple, la vidéo rappelle qu'Airbus a livré 174 appareils au troisième trimestre contre 172 un an plus tôt. Concernant la famille A320, best-seller d'Airbus, il est précisé que le "mix" (la répartition des ventes) est "légèrement plus favorable" qu'au troisième trimestre 2023.

Surtout, cette communication n'a donné lieu à aucun abaissement d'objectifs de la société pour 2024. Or "certains acteurs de marché ont pu redouter qu'une révision des perspectives ait lieu" avant la quiet period, explique l'intermédiaire financier précédemment cité.

Le marché peut donc être rassuré, du moins à court terme. Airbus publiera ses résultats le 30 octobre et les investisseurs constateront alors si l'avionneur confirme ses objectifs. La semaine dernière, le président exécutif d'Airbus, Guillaume Faury, avait réitéré les cibles de la société, lors d'un évènement organisé par le Gifas (groupement des industries françaises d'aéronautiques).

Réorganisation de la division "défense et espace"

En raison de livraisons à la traîne en par rapport à l'objectif de 770 avions visé par la société en 2024, plusieurs bureaux d'études ont redouté qu'Airbus réduise encore sa cible, après l'avoir déjà fait en juin. UBS, par exemple, table sur 750 livraisons en 2024.

"Malgré le scepticisme entourant les perspectives, nous nous attendons à ce que le groupe réitère ses objectifs", a de son côté estimé Jefferies dans une note publiée mercredi soir.

"Nous avons affirmé à plusieurs reprises qu'en dépit d'un taux de croissance des livraisons de 11% nécessaire pour atteindre l'objectif de 770 (avions livrés en 2024, NDLR), il est peu probable qu'Airbus passe un avertissement au troisième trimestre", développe la banque.

Royal Bank of Canada, de son côté, juge aussi que la société peut atteindre la cible de 770 avions livrés en 2024. Mais la banque canadienne pense qu'Airbus aurait intérêt, au vu de la persistance des tensions sur sa chaîne logistique, va revoir à la baisse sa cible de cadence de production dans la famille A320 neo, le groupe visant 65 appareils par mois en 2027. "Nous pensons qu'une cadence plus productive par rapport à des objectifs plus raisonnables soutiendrait le sentiment sur l'action", écrit-elle.

Au-delà des questions sur ses objectifs, les investisseurs ont pris acte, mercredi, des annonces de la société dans sa division de défense et d'espace (D&S). L'entreprise a annoncé une réorganisation qui se traduira par environ 2.500 suppressions de postes dans cette division d'ici à mi-2026, en raison des difficultés dans les activités spatiales. "Selon nous, il s'agit d'une évolution positive pour Airbus, qui a clairement besoin d'accroître sa compétitivité dans le segment 'espace'", juge Jefferies.