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AIRBUS GROUP

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Airbus group : Boeing et airbus inquiets du sort de leur plus gros client, ilfs

jeudi 18 septembre 2008 à 12h38
BFM Bourse

par Tim Hepher et Bill Rigby

PARIS/NEW YORK (Reuters) - L'aéronautique pourrait être une victime collatérale de la crise financière avec la mise en vente du plus gros acheteur mondial d'avions, la société de location International Lease Finance Corp (ILFC), dans la foulée du sauvetage de l'assureur AIG.

Principal client commercial d'Airbus et de Boeing, ILFC va devoir être cédé à plus ou moins brève échéance par sa maison mère AIG qui doit lever coûte que coûte des liquidités pour rembourser le prêt de 85 milliards de dollars que lui a accordé la Réserve fédérale des Etats-Unis.

Un avion sur trois volant dans le monde est loué, d'où l'importance des sociétés de location.

C'est pourquoi le cours de Bourse des deux constructeurs aéronautiques a chuté mercredi. Jeudi matin, EADS, maison mère d'Airbus, se ressaisissait un peu en Europe avec un gain de 0,6%. Boeing a fini en baisse de 7,65% mercredi.

"Cette affaire ne va pas être facile à négocier", affirme John McMahon, qui à longtemps travaillé dans le secteur de la location d'avions et qui gère désormais le loueur Genesis Lease basé en Irlande. "Même dans la meilleure période, ce serait une très grosse opération que peu de personnes sont capables de mener à bien".

Pour l'instant, la demande mondiale d'avions ne se démentant pas malgré les craintes de récession, la crise du crédit et l'appréciation des prix des carburants, Airbus et Boeing ont réussi à se maintenir à flot.

"Les commandes d'ILFC ne disparaîtront pas sauf si ILFC disparaît. C'est une activité très rentable. Le problème est que son propriétaire est en difficultés", explique John McMahon.

ILFC, PREMIER CLIENT DU BOEING 787

ILFC, dont le siège est à Los Angeles, est le leader de son secteur en termes de valeur de la flotte. Près de mille avions sont enregistrés dans ses comptes pour une valeur de 55 milliards de dollars. Une telle activité consiste à lourdement s'endetter et oblige à avoir un bilan très solide à long terme.

ILFC a joué un rôle moteur dans le boom des commandes d'avions ces trois dernières années. Le groupe est le premier client du nouveau 787 Dreamliner économe en carburant de Boeing et a d'ailleurs encouragé l'avionneur à le construire.

International Lease Finance est aussi l'un des quelques clients de l'A380, le très gros porteur d'Airbus.

ILFC a en commande 155 avions auprès de Boeing et d'Airbus, d'une valeur de 25 milliards de dollars environ.

Cela ne représente certes qu'une petite partie des quelque 7.500 commandes en cours chez Boeing et Airbus, mais si elles venaient à être différées ou annulées, cela porterait un coup aux deux avionneurs, déjà inquiets d'éventuelles annulations de la part de compagnies aériennes confrontées à la hausse des coûts des carburants.

Selon les analystes de Wachovia Capital Markets, ILFC pourrait valoir cinq à huit milliards de dollars si l'on se réfère à ses concurrents.

UN RACHAT PAR LA CHINE ?

Pour l'instant, aucun candidat à la reprise d'ILFC ne s'est déclaré. Certains estiment que seuls les fonds souverains du Golfe et de Chine ont la surface financière nécessaire pour se porter acquéreurs.

Fin 2006, la Bank of China a racheté la société Singapore Aircraft Leasing Enterprise pour près d'un milliard de dollars et pourrait être à la recherche d'actifs du même style.

A Dubai, la filiale de location du groupe public Dubai Aerospace Enterprise (DAE) se décrit elle-même dans sa plaquette de présentation comme une entreprise voulant atteindre un statut mondial.

Interrogé, le directeur général de DAE Capital Bob Genise n'a pas voulu dire s'il était intéressé par ILFC.

Le fondateur et directeur général d'ILFC, Steven Udvar-Hazy, a inventé l'activité de loueur d'avions quand il a monté sa société en 1973. Les compagnies aériennes ont tout de suite été séduites par cette possibilité de louer des avions plutôt que de les acheter. Fortune faite, Steven Udvar-Hazy a vendu la société à AIG en 1990 pour 1,3 milliard de dollars mais il en est resté le patron.

Steven Udvar-Hazy est très influent dans le secteur aéronautique - il s'entretient régulièrement avec les équipes de Boeing et Airbus sur des questions d'aménagement - et toute cession d'ILFC devra se faire avec son soutien.

"Hazy est une figure de proue du secteur et le choix qu'il fera d'une nouvelle maison mère sera un facteur important", estime Les Weal, chez le consultant britannique Ascend. "C'est un type qui met la main à la pâte".

Il pourrait d'ailleurs vouloir réinvestir une partie de sa fortune en participant à une reprise d'ILFC.

Une reprise d'ILFC avec l'aide de fonds de capital-investissement pourrait être l'idéal d'Udvar-Hazy, mais on ne sait si les investisseurs seront désireux d'investir des sommes aussi importantes sans perspectives de pouvoir revendre l'affaire, estime John McMahon.

Version française Danielle Rouquié

Copyright (C) 2007-2008 Reuters

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