WASHINGTON (Reuters) - Boeing confirme envisager de se retirer de l'appel d'offres pour le contrat géant des avions ravitailleurs de l'armée de l'air américaine, estimé à 35 milliards de dollars (23,5 milliards d'euros) si le Pentagone lui refuse un délai supplémentaire de six mois pour soumettre une nouvelle proposition.
"S'ils ne nous donnent pas le temps suffisant pour élaborer une proposition cohérente et concurrentielle (...) il est très probable que nous ne participerons pas", a déclaré Dan Beck, porte-parole du groupe américain, confirmant les propos de Jim Albaugh, le directeur de la division de défense, publiés par le Wall Street Journal vendredi.
"Nous ne soumettrions tout simplement pas d'offre", a-t-il ajouté.
EADS et Northrop Grumman avaient remporté ce contrat en février mais le Pentagone a repris le dossier à zéro après la découverte d'erreurs dans le processus de sélection, mises au jour après un recours de Boeing.
Ce dernier est arrivé depuis à la conclusion que le nouvel appel d'offres requérait un avion doté d'une capacité de transport de carburant supérieure à celle dont disposait le dérivé du 767-200 qui constituait sa proposition initiale.
EADS et Northrop avaient emporté le contrat il y a six mois avec un dérivé de l'Airbus A330, de capacité supérieure.
Pour préparer une offre valable, Boeing estime avoir besoin de plus de temps que le délai de 45 à 60 jours que devrait accorder le Pentagone pour la remise des offres définitives.
Beck a précisé qu'un recours contre les conditions de l'appel d'offres était une autre possibilité mais qu'à ce stade, un retrait pur et simple semblait "la probabilité la plus forte", à moins que le Pentagone n'accepte d'accorder six mois supplémentaires aux candidats pour soumettre leurs propositions.
Il a ajouté qu'aucune nouvelle rencontre n'était prévue avec le Pentagone ou l'armée de l'air avant la publication attendue de l'appel d'offres définitif la semaine prochaine.
"Nous ne leur demandons pas du tout de modifier les conditions fixées pour l'avion. Nous leur demandons simplement un délai plus important pour mettre au point une proposition cohérente et concurrentielle", a-t-il souligné.
Pour Jim McAleese, consultant spécialisé dans la défense, la demande de six mois supplémentaires formulée par Boeing relève du "voeu" mais les deux parties devraient pouvoir aboutir à un compromis, sur un délai plus court, peut-être de l'ordre de quatre mois.
Andrea Shalal-Esa, version française Marc Angrand
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