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AIRBUS GROUP

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Airbus group : Le groupe Airbus va passer en mode "création de valeur" pour ses actionnaires, la Bourse apprécie

mercredi 18 juin 2025 à 13h20
Airbus monte en Bourse

(BFM Bourse) - Au cours d'un "business update", le groupe a fait le point sur sa stratégie et ses perspectives, soulignant notamment qu'au-delà de 2025, il mettrait l'accent sur la création de valeur. La société a d'ailleurs relevé sa politique de distribution de ses résultats aux actionnaires. L'action évolue en tête du CAC 40.

Pour les marchés, ce rendez-vous revêtait bien plus d'importance que le Salon du Bourget 2025. Airbus a organisé ce mercredi 18 juin un "business update", c'est-à-dire un évènement durant lequel le groupe expose ses ambitions et sa stratégie aux analystes et aux investisseurs.

Organisé à Paris en parallèle du salon aéronautique francilien, ce "business update" a davantage pris des allures de journée investisseurs, ne serait-ce qu'au regard de sa durée (près de quatre heures sans pause).

Les analystes en ont eu pour leur argent. Airbus a détaillé division par division à la fois l'état actuel de son activité ainsi que ses ambitions, tout en élaborant sa vision financière à moyen terme.

Son président exécutif, Guillaume Faury, a notamment expliqué que l'année 2025 marquait, pour le groupe aéronautique, un "pivot" , car elle achève la construction "de résilience" que la société a accomplie sur la période 2022-2025, en se remettant de la pandémie.

L'exercice 2025 servira aussi à "établir la route vers la croissance rentable". À compter de cette année et au-delà, Airbus va passer en mode "création de valeur", a indiqué l'avionneur, dans sa présentation.

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Le taux de distribution rehaussé

Une annonce livrée par le groupe juste avant le début de ce "business update" en témoigne. Airbus a décidé de relever son taux de distribution, c'est-à-dire la part de son résultat net rendue à ses actionnaires sous forme de dividende.

Airbus a indiqué viser désormais le haut d'une fourchette allant de 30% à 50%, contre un précédent intervalle de 30% à 40%.

Le directeur financier, Thomas Toepfer a par ailleurs rappelé que l'entreprise pourrait, au-delà du dividende ordinaire, utiliser "d'autres options de la boîte à outils", comme des dividendes extraordinaires ou encore des rachats d'actions. Au titre de 2023 et 2024, Airbus avait déjà annoncé le versement d'un dividende exceptionnel de 1 euro par action.

Pour financer ce retour à l'actionnaire ainsi que ses investissements et, éventuellement, des petites acquisitions qui renforceraient le groupe dans certains domaines (numérisation, cybersécurité), le groupe va générer du cash.

Thomas Toepfer a confirmé que la société comptait convertir l'intégralité de son résultat net en flux de trésorerie (avant financements clients) sur un horizon de cinq années.

La génération de cash sera portée par un ensemble d'éléments, notamment une stabilisation prévue en 2026 des "capex", c'est-à-dire les dépenses d'investissement prévues dans l'appareil productif.

Surtout, le cash sera porté par l'amélioration progressive des résultats de la société.

Cap sur les hausses de production et les services

Le premier facteur demeure la montée en puissance de la production de la famille A320 neo, la "cash machine" de la société. Airbus a confirmé viser une cadence de production dans cette famille de 75 appareils par mois à l'horizon 2027. Pour donner un ordre d'idée, selon une enquête récente menée par Royal Bank of Canada, les fournisseurs du secteur s'attendent à ce qu'Airbus termine 2025 sur un rythme de 55 avions par mois.

Outre la hausse des volumes prévus via les cadences de production, la famille A320 neo connaîtra une amélioration de sa rentabilité grâce à un "effet mix positif". C'est-à-dire qu'Airbus orientera davantage ses ventes vers des versions mieux margées de cette famille.

Thomas Toepfer a expliqué que l'A321 neo représentait 70% du carnet de commandes de la famille et que la part de l'A321 XLR, le monocouloir d'Airbus avec le plus important rayon d'action, progressait.

Toujours dans la division civile, Thomas Toepfer a indiqué que le programme A220, famille de monocouloirs héritée du rachat du CSeries de Bombardier en 2018, atteindrait une cadence de production de 14 appareils par mois en 2026. Une fois cette cadence atteinte et stabilisée, l'A220 sera à l'équilibre financier, tant sur le cash que le résultat opérationnel.

Concernant les gros-porteurs, c'est-à-dire l'A330 et l'A350, Airbus vise des cadences respectives de 4 avions et 12 appareils par mois. Les deux programmes sont bénéficiaires depuis 2022.

Airbus s'attend à ce que le rachat et l'intégration de certaines activités de son fournisseur Spirit Aerosystems permettent aux gros porteurs de revenir à la rentabilité qu'ils connaissaient avant la pandémie.

Le redressement des activités de la division "défense et espace" jouera également. Après une perte de 566 millions d'euros en 2024, la division compte sur sa restructuration pour dégager un résultat opérationnel ajusté de plus d'1 milliard d'euros en 2028. Airbus Helicopters a exactement la même cible au même horizon.

Thomas Toepfer a également expliqué que la société comptait mettre l'accent sur ses services les plus profitables (ventes de pièces détachées, solutions numériques). Les services dans leur ensemble doivent générer des revenus de 10 milliards d'euros à l'horizon 2030.

En termes de rentabilité, Thomas Toepfer, a expliqué que la société comptait parvenir à un taux de marge opérationnelle "mid to high single digit" (4% à 9%) dans les services, contre "mid single digit" (4% à 6%) actuellement.

Le dirigeant a, au passage, confirmé les objectifs 2025 de la société, à savoir environ 820 livraisons d'avions, un résultat opérationnel ajusté d'environ 7 milliards d'euros et un flux de trésorerie avant financement client d'environ 4,5 milliards d'euros.

Petit coup de pouce de Washington

À la Bourse de Paris, le marché réagit bien. L'action Airbus s'adjuge 2% en début d'après-midi, signant la plus forte hausse d'un CAC 40 atone (-0,3% au même moment).

Dans une note publiée mercredi matin avant l'ouverture du marché, Royal Bank of Canada s'attendait à ce que la réaction des investisseurs soit "neutre à positive". La banque canadienne calcule, sur la base des prévisions du consensus, que les perspectives d'Airbus sur la conversion de cash pourrait amener le groupe à dégager entre 30 milliards et 35 milliards d'euros de flux de trésorerie de 2025 à 2029.

Royal Bank of Canada regrette toutefois que la société ait livré des prévisions de moyen terme pour toutes ses divisions, sauf la plus importante, celle d'aéronautique civile.

"C'est vrai mais en même temps c'est la division la plus difficile à prévoir des trois", tempère un analyste. "Airbus a plutôt réussi son exercice. Il n'y a aucune mauvaise nouvelle. Ils ont laissé peu de place au doute sur l'atteinte des objectifs 2025, ils ont fait preuve de granularité et le directeur financier a été très bon", développe cet expert.

"Par ailleurs, le relèvement du taux de distribution du dividende est toujours une bonne chose, notamment pour certains fonds", ajoute-t-il, soulignant toutefois qu'Airbus a peu parlé de ses nouveaux programmes, notamment l'avion à hydrogène.

L'analyste estime qu'au-delà du "business update", l'action Airbus peut aussi être portée par une autre information. Mardi soir, le secrétaire américain aux Transports, Sean Duffy, s'est prononcé en faveur d'un retour à des droits de douane de 0% pour l'ensemble des produits d'aviation civile, a rapporté Reuters. "C'est un élément positif pour l'ensemble du secteur", tranche l'analyste.

Sean Duffy a toutefois reconnu que l'aviation civile n'était qu'une composante dans des négociations commerciales américaines bien plus large.

Depuis l'annonce des droits de douane américains réciproques, l'ensemble de l'industrie aéronautique des deux côtés de l'Atlantique plaide pour un retour à l'"agreement trade on civil aircraft" (ATCA) de 1979 avait été signé par les États-Unis et la plupart des pays occidentaux.

Pour simplifier, ce texte a instauré le principe du libre-échange sur les exportations d'avions, en éliminant les droits d'importations sur les appareils ainsi que sur les moteurs et les pièces détachées, les composants ou les simulateurs de vol.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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