PARIS (Reuters) - Air France-KLM a officiellement lundi soir retiré son offre sur Alitalia, ce qui réduit fortement la probabilité de voir la première compagnie aérienne européenne se laisser convaincre malgré tout d'acheter son homologue italienne.
Dans un communiqué d'un paragraphe, la compagnie franco-néerlandaise indique qu'Alitalia lui a demandé de préciser sa position après qu'elle eut quitté la table des négociations avec les syndicats au sujet des conditions de l'offre qui avaient déjà fait l'objet d'un accord de principe avec la direction.
"Interrogé par Alitalia afin de clarifier la situation juridique créée par l'interruption de toute négociation entre Air France-KLM et Alitalia, le groupe Air France-KLM a indiqué à la compagnie italienne que les engagements contractuels pris le 14 mars dernier en vue du lancement d'une offre publique d'échange sur Alitalia n'étaient plus valides, les conditions suspensives qui devaient être préalablement satisfaites avant tout lancement d'une offre n'ayant pas été remplies", indique Air France-KLM dans un communiqué trilingue français, italien et anglais.
Air France a établi plusieurs conditions pour son offre sur les 49,9% que l'Etat italien détient dans Alitalia, dont son approbation par les syndicats de la compagnie aérienne et par le nouveau gouvernement. La compagnie aérienne franco-néerlandaise a également demandé au gouvernement d'ouvrir une ligne de crédit de 300 millions d'euros à Alitalia pour lui permettre de poursuivre ses opérations.
Dans l'intervalle, selon deux sources proches du dossier, le gouvernement italien sortant pourrait convoquer un conseil des ministres mardi pour discuter d'un crédit-relais destiné à maintenir Alitalia en vol jusqu'à temps que son sort soit fixé.
Le futur gouvernement de Silvio Berlusconi a convenu la semaine dernière avec le gouvernement sortant de rechercher une solution consensuelle pour Alitalia et, de l'avis des médias italiens, un crédit-relais pourrait faire partie de cette solution.
L'Union européenne, qui a interdit toute nouvelle aide publique à la compagnie aérienne, a dit la semaine dernière qu'elle ne voyait aucun motif d'aider encore le transporteur aérien et que tout prêt devrait se faire sur des bases commerciales.
Le quotidien Corriere della Sera rapporte que des banques italiennes pourraient voler au secours d'Alitalia avec un plan de recapitalisation d'un à deux milliards d'euros de façon à lui donner l'espace d'un an pour se trouver un nouvel associé.
Alitalia a déjà fait savoir qu'il lui faudrait au moins 750 millions d'euros d'ici la milieu de l'année pour pouvoir continuer à voler. D'autres journaux parlent d'un crédit-relais pouvant atteindre 150 millions d'euros. Rome avait dit précédemment qu'un prêt ne serait accordé que si un accord était passé avec Air France-KLM.
Même si Berlusconi a fustigé la proposition d'Air France-KLM durant la campagne des législatives et évoqué la possibilité de discussions avec Aeroflot, l'alternative Air France-KLM semblait la plus viable pour éviter la faillite.
Intesa Sanpaolo, qui avait appuyé une offre concurrente d'Air One, a laissé entendre qu'elle pourrait revenir dans la course si les conditions le justifiaient.
"Actuellement nous sommes sur la touche", a dit Enrico Salza, le président du comité exécutif, selon l'agence Ansa, avant la publication du communiqué d'Air France-KLM.
"Mais une opération qui ne serait pas du simple cabotage provincial pourrait nous intéresser. Nous n'avons encore examiné aucun nouveau plan mais nous sommes prêts à le faire si on nous sollicite avec un plan industriel".
Alitalia envisage par ailleurs de convoquer ses syndicats jeudi, a dit à Reuters une source syndicale.
Rédaction de Milan, version française Wilfrid Exbrayat
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