(BFM Bourse) - La banque britannique est passée de "sous-performance" à "performance de marché" sur le titre, ce qui revient à ne plus conseiller de vendre le titre. L'établissement souligne la bonne dynamique d'Air France grâce à son exposition à la catégorie "premium" sur la clientèle loisirs.
Air France-KLM retrouve des altitudes inédites depuis un an et demi. Le groupe de transport aérien franco-néerlandais grimpe de 10,3% ce lundi 4 août en milieu d'après-midi. Le titre a atteint, au plus haut de la séance, 12,31 euros, ce qui constitue un record sur 2025, et un sommet inédit depuis début 2024.
La société dirigée par Ben Smith est propulsée par Barclays qui a relevé son conseil de "sous-pondération" à "pondération en ligne" sur l'action, ce qui revient à passer de "vendre" à "neutre", tout en relevant son objectif de cours à 10,50 euros contre 5,4 euros précédemment.
Dans une note sectorielle publiée ce lundi, l'établissement britannique rappelle qu'il avait précédemment prévenu d'une dégradation de la demande sur les lignes transatlantiques, véritable "poule aux œufs d'or" pour les compagnies "legacy" européennes, par opposition à celles low-cost, c'est-à-dire Lufthansa, Air France-KLM et IAG. Ce en raison de l'incertitude géopolitique et économiques aux États-Unis.
Or maintenant que les compagnies américaines et européennes ont livré leurs résultats du deuxième trimestre, la banque constate que "les revenus et les bénéfices des vols transatlantiques sont en baisse, mais de manière plus modérée que prévu".
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Le "premium" résiste bien sur les vols transatlantiques
Barclays remarque que l'impact sur les voyages d'affaires s'est jusqu'à présent avéré "modeste". "Dans le même temps, le marché loisirs 'premium', qui a joué un rôle si important dans la rentabilité des compagnies aériennes depuis la pandémie, semble en pleine forme.
Air France-KLM et Lufthansa ont toutes deux souligné une demande sans précédent pour la première classe, qui est plus forte que celle pour la classe affaires, qui dépasse celle pour la classe économique premium", relate Barclays.
"C'est là que notre thèse semble avoir échoué. Nous nous attendions à ce que la volatilité des marchés financiers affaiblisse la demande pour les voyages de loisirs 'premium' en raison d'un effet de richesse (les dépenses de consommation des Américains, y compris les plus aisés, sont étroitement corrélées à la santé de Wall Street, NDLR). Or, les marchés financiers se sont redressés et l'effet de richesse que nous avions prévu ne s'est pas produit", développe Barclays.
À côté du marché américain, les autres régions affichent des tendances stables voire légèrement positives, tandis que la faiblesse des cours du pétrole mais aussi du dollar allège la facture carburant pour les compagnies.
Un impact des JO qui se renverse
Ces éléments ont poussé Barclays à rehausser ses prévisions. Dans le cas d'Air France-KLM la banque a relevé d'un point de pourcentage sa prévision de recette unitaire passagers pour 2025 ce qui, en raison des marges modestes de la société, se traduit par un bond de 29% de sa prévision de résultat d'exploitation.
Si la société devrait quand même voir la demande sur ses vols transatlantiques se tasser, elle a pour atout de présenter un effet de base avantageux, pour le troisième trimestre 2025.
Sur la même période de 2024, la société avait vu sa recette unitaire être amputée de 160 millions d'euros en raison d'un impact lié aux Jeux olympiques de 2024. Cet évènement sportif avait créé "un comportement significatif d'évitement" de la capitale française sur les marchés internationaux, tandis que les Français avaient reporté leurs vacances après la période olympique.
Le "renversement" de cet impact permettra à Air France-KLM de "modérer" un ralentissement de la demande américaine, souligne Barclays.
Au passage, la banque britannique écrit que la compagnie Air France est actuellement "florissante". "Air France affiche clairement de solides performances, opérant dans un secteur très favorable et bénéficiant d'une forte exposition au marché loisirs premium, qui est dynamique", fait valoir Barclays. "
À l'inverse, KLM peine à faire face à l'augmentation de 40% des redevances aéroportuaires à Schiphol et a du mal à obtenir l'accord des syndicats pour son objectif d'accord salarial forfaitaire lié à la productivité", poursuit l'établissement.
La banque souligne également que Transavia France va fortement croître car la compagnie reprendra les opérations de la "Navette d'Air France" qui relie l'aéroport d'Orly à ceux de plusieurs métropoles (Nice, Marseille, Toulouse).
Le trafic post-pandémie a chuté sur ces lignes domestiques, creusant les pertes d'Air France sur les lignes court-courrier. D'où la décision du groupe, en 2023, de confier ces dessertes à Transavia, filiale à bas coûts.
"Nous sommes convaincus qu'il s'agit d'une décision bénéfique pour Air France-KLM, mais elle pèsera sur la rentabilité de Transavia tout en renforçant les résultats d'Air France", écrit Barclays.
La banque souligne également que les obligations hybrides émises par la société "pèsent" sur "l'equity story" (l'histoire qu'une société raconte au marché pour le convaincre) d'Air France-KLM. Le groupe a notamment eu recours fin 2022 à ce type d'obligations à mi-chemin entre la dette et du capital, pour rembourser des titres de prêts super subordonnés de la part de l'État français.
Ce qui a aidé la société à se conformer aux exigences de la Commission européenne en matière de remboursement des aides d'État durant la pandémie. Mais ce type d'obligations porte des intérêts élevés, de 6,5% jusqu’à novembre prochain puis de 13 points de pourcentage au-dessus d'une référence de marché (le taux dit "mid-swap").
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