MILAN/BRUXELLES (Reuters) - L'action Alitalia perdait 3% à la mi-journée mardi à la Bourse de Milan, le marché craignant de voir la nouvelle crise politique italienne remettre en cause les pourparlers engagés en vue d'une reprise de la compagnie aérienne italienne par Air France-KLM.

Le titre Alitalia cédait 2,64% à 0,6820 euro vers 11h50 GMT alors que l'indice milanais Mibtel ne reculait que de 0,4% environ.

Le cours de la compagnie en difficulté avait perdu plus de 9% en début de séance et sa cotation avait dû être brièvement suspendue.

Le titre Alitalia souffre aussi du mouvement général de baisse des marchés boursiers entamé lundi.

"En général, les valeurs les plus faibles affichent les pertes les plus lourdes. En plus, les investisseurs s'inquiètent d'un échec des discussions de fusion", a expliqué un trader à Milan.

Le ministre italien de la justice, Clemente Mastella, a démissionné lundi et son parti, l'Udeur, a quitté la coalition au pouvoir, privant le gouvernement de Romano Prodi de majorité au sénat, ce qui pourrait compromettre le projet de privatisation d'Alitalia.

L'Etat italien détient 49,9% du capital de la compagnie, qui a engagé formellement au début du mois des discussions avec Air France-KLM, désigné comme favori de Rome pour sa reprise.

"(Le président d'Alitalia Maurizio) Prato a les pleins pouvoirs pour mener et pour conclure les discussions avec Air France, avec le devoir de maintenir le ministère informé, même pendant une crise gouvernementale", a déclaré à Reuters le ministre des Transports, Alessandro Bianchi.

Le ministre du Développement économique, Pierluigi Bersani, a assuré de son côté que les discussions se poursuivraient.

Romano Prodi a confirmé qu'il demanderait mercredi la confiance à la Chambre des députés, où il dispose d'une confortable majorité.

Au Sénat, où il est désormais en minorité, on votera à une date ultérieure non spécifiée, a ajouté Prodi.

Francesca Landini et Paolo Biondi, version française Danielle Rouquié

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