par Silvia Aloisi et Alberto Sisto
ROME (Reuters) - Air France-KLM prévoit une importante recapitalisation d'Alitalia s'il reprend la compagnie aérienne italienne endifficulté et il entend coter le nouveau groupe à la Bourse de Milan, a déclaré mercredi Jean-Cyril Spinetta, le président du groupefranco-néerlandais, venu à Rome défendre son projet.
Mais il a aussi expliqué qu'Air France hésitait encore à étendre son offre de reprise à la filiale de services aéroportuaires et demaintenance d'Alitalia, AZ Servizi, une société indépendante déficitaire.
Air France-KLM a obtenu fin décembre le feu vert du gouvernement italien pour entamer des discussions formelles en vue d'une prisede contrôle d'Alitalia, mais les syndicats de la compagnie et certains dirigeants politiques de la péninsule lui restent hostiles, craignanttout à la fois pour les effectifs, pour la plateforme de Milan-Malpensa et pour AZ Servizi.
Le président d'Alitalia tente d'obtenir qu'Air France envisage aussi de reprendre AZ Servizi. Si c'est le cas, l'Etat italien pourrait détenirà terme 5% du capital du nouvel ensemble, a déclaré le syndicat UGL.
L'Etat italien détient actuellement 49,9% d'Alitalia. Le projet initial prévoyait qu'il conserve 3% du capital après la reprise par AirFrance-KLM, qui devrait s'effectuer par échange de titres.
Spinetta a expliqué qu'il était impossible de dire à l'heure actuelle combien l'Etat italien détiendrait au terme de l'opération.
Il a ajouté que la décision concernant AZ Servizi, filiale à 51% d'Alitalia, serait prise en se fondant sur des critères "économiques etsociaux".
1.700 SUPPRESSIONS D'EMPLOIS
Le patron d'Air France-KLM a aussi plaidé en faveur de la réduction de la présence d'Alitalia sur l'aéroport milanais de Malpensa, unprojet qui cristallise les critiques des syndicats et de nombreux dirigeants politiques du nord de l'Italie.
"Une grande majorité des pertes d'Alitalia vient de Malpensa", a expliqué Spinetta. "Continuer à ignorer cet état de fait aboutirait à lafin d'Alitalia." Il a ajouté que le "hub" milanais ne serait pas complètement abandonné.
Il a aussi confirmé qu'Air France-KLM prévoyait de supprimer 1.700 emplois.
Si le groupe parvient à racheter la totalité des actions Alitalia, a-t-il poursuivi, le nouvel ensemble Air France-KLM-Alitalia sera coté à laBourse de Milan en plus de ses cotations actuelles à Paris, Amsterdam et New York.
Spinetta a rencontré mercredi le président d'Alitalia, Maurizio Prato, et le ministre italien de l'Economie, Tommaso Padoa-Schiopa,dont les services ont la responsabilité des privatisations,
Il a expliqué qu'il avait demandé à voir le président du conseil, Romano Prodi, mais que celui-ci ne souhaitait pas le rencontrer avantune décision définitive sur la vente d'Alitalia.
Les huit semaines de discussions exclusives entre les deux compagnies commenceront formellement à la fin de cette semaine ou audébut de la semaine prochaine avec l'envoi d'une lettre annonçant leur ouverture, a indiqué Spinetta.
Il a aussi rencontré des représentants du syndicat UGL. Selon les analystes, l'attitude des syndicats pourrait être la clé du dossier pourAir France-KLM.
Trois autres des principaux syndicats d'Alitalia n'ont pas rencontré Spinetta mercredi et ils ont écrit à Prodi pour lui demander uneréunion d'urgence sur la privatisation de la compagnie.
Version française Marc Angrand
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