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Les biotech françaises moins performantes en Bourse que leurs consœurs européennes

dimanche 3 mars 2019 à 08h00
Les biotech françaises moins capitalisées et moins performantes

(BFM Bourse) - Dans la deuxième édition du baromètre sur les sociétés biotechnologiques cotées sur Euronext, l'opérateur boursier, en partenariat avec Biotech Bourse, dresse le bilan des valeurs du secteur cotées à Paris, Amsterdam et Bruxelles. Les biotech françaises y apparaissent clairement comme les cancres.

À fin décembre 2018, 50 biotechs étaient cotées sur Euronext : 38 à Paris, 8 à Bruxelles et 4 à Amsterdam, pour une capitalisation boursière globale de 14 milliards d'euros, selon la deuxième édition du baromètre Euronext - Biotech Bourse.

Les biotech françaises représentaient alors 33% de cette capitalisation boursière totale, contre 36% pour les 4 biotech néerlandaises et 31% pour les 8 biotech belges. La capitalisation moyenne d'une société biotechnologique cotée sur la place parisienne (environ 120 millions d'euros) est donc près de cinq fois inférieure à celle d'une biotech cotée à Bruxelles (542,5 millions) et plus de 10 fois inférieure à la capitalisation moyenne des 4 biotech néerlandaises (1,26 milliard d'euros). Sur l'ensemble des 50 valeurs, la valorisation moyenne ressort à 281 millions d'euros. À noter toutefois que la capitalisation boursière à fin 2018 a été impactée par le retrait de la cote d’Ablynx, Tigenix et TxCell, soit un montant de 4,49 milliards d'euros soustrait de la Bourse suite à des OPA.

Plus petites et moins performantes

La deuxième édition du baromètre semestriel établi par Biotech Bourse et Euronext révèle que les biotech françaises terminent l’année en recul de 27,9% (-14,1% au second semestre, après un premier semestre en baisse déjà de 13,6%). Si les biotech néerlandaises font à peine mieux en affichant un repli annuel de 27,6% (-25,4% au second semestre après six premiers mois quasi-stables), les groupes belges, portées par un premier semestre impressionnant (+65,9%), ressortent en progression annuelle de 19,2%, malgré un net recul au second semestre (-33,1%).

Depuis 2014, les biotechs françaises font nettement moins bien que leurs consœurs cotées à Amsterdam et Bruxelles. L'indice Biotech Bourse -produit par la société éponyme à partir d'une méthode de calcul équipondérée des 50 valeurs- a progressé de 26% au cours des cinq derniers exercices mais cette jolie performance cache de grosses disparités. Ainsi, les biotechs françaises affichent une performance négative de -16% sur la période contre +123% pour les biotechs belges et +71% pour les sociétés néerlandaises.

Un volume très élevé d'échanges d'actions

Au deuxième semestre 2018, la liquidité journalière moyenne des biotechs cotées sur Euronext (92 millions d'euros) a nettement diminué par rapport au très actif premier semestre. Sur l'ensemble de l'année 2018 toutefois, les volumes d'échange quotidiens ont atteint 135 millions d'euros par jour, "un niveau quasi-record" précise le baromètre. Au cours des six derniers mois de l'année, les biotechs néerlandaises ont capté près des deux tiers (64%) des volumes totaux alors que les biotechs hexagonales n'ont représenté que 21% du volume total (15% pour les belges).

En termes de levées de fonds, les montants récoltées par les 50 biotech cotées sont restés stables par rapport à 2017, à 1,74 milliard d'euros contre 1,77 milliard lors de l'exercice précédent. Au total, "dans des conditions de marché très exigeantes", seulement 4 introductions en Bourse ont eu lieu en 2018 sur les marchés d'Euronext (Acacia Pharma, Predilife, Medincell et Voluntis) pour un montant de 105 millions d'euros. Le reste, à savoir 1,64 milliard d'euros, provient de levée de fonds secondaires.

Le 2e semestre a apporté son lot de déceptions et de succès cliniques

"Si certaines informations ont à nouveau déçu les marchés (6 d'entre elles - Geneuro, Pharming, Hybrigenics, Bone Therapeutics, Cerenis et DBV Technologies - ont eu un impact boursier moyen de -48% le lendemain de l'annonce, dont -87% pour la seule Hybrigenics), plusieurs annonces cliniques positives ont redonné un attrait fondamental au secteur" estime le baromètre. Ce dernier cite notamment les résultats positifs de phase 2 (essais cliniques intermédiaires) obtenus par Abivax avec le produit ABX464 en septembre ou l'accord d'Innate Pharma avec Astra Zeneca en octobre. Sans oublier les résultats positifs de Genfit dans une étude sur l'élafibranor, molécule dont la cible principale est le traitement de la NASH, une maladie du foie gras.

L'année a également été marquée par "une quinzaine de "deals" mettant en avant le caractère stratégique des actifs de nos biotech cotées" selon Euronext et Biotech Bourse. Le baromètre cite 3 opérations de fusions-acquisitions (dont le rachat de TxCell par Sangamo) et 12 partenariats de recherche, parmi lesquels on retrouve de nombreuses biotech françaises (Poxel avec Roivant, Pharnext et Transgene avec Tasly ou encore Lysogene avec Sarepta).

Les Américains investissent massivement sur les licornes belges

Au 31 décembre 2018, plus de 300 investisseurs institutionnels sont identifiés au capital des 50 biotech cotées sur Euronext, indique le baromètre, qui précise qu'ils détiennent "2,1 milliards d'actifs biotech sous gestion, soit 15% de leur capitalisation boursière totale". Un montant en léger recul par rapport à fin juin 2018 (2,3 milliards d'euros), compte tenu de la baisse de la capitalisation boursière totale observée au second semestre 2018.

Fait étonnant, la part des investisseurs institutionnels basés aux États-Unis a grimpé à 50% à fin décembre 2018 alors qu'elle était de seulement 32% six mois auparavant. Néanmoins, près de 90% de leurs investissements sont concentrés sur deux grosses valeurs belges : Galapagos (4,9 milliards d'euros de capitalisation) et ArgenX (4,4 milliards).

Quentin Soubranne - ©2025 BFM Bourse
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