(BFM Bourse) - Le géant britannique de l’hygiène et de l'agroalimentaire annonce se séparer de sa division glaces en perte de vitesse. Unilever a aussi dévoilé un programme de réduction des coûts d'environ 800 millions d'euros au cours des trois prochaines années.
Unilever fait le grand ménage dans son vaste portefeuille d'activités. Le géant britannique de l’hygiène et de l'agroalimentaire, qui détient 400 marques dans plus de 190 pays, a annoncé vouloir se séparer de son activité glaces qui regroupe les célèbres produits tels que Ben & Jerry's, Magnum, Carte d'Or ou Cornetto.
Unilever veut donner plus de lisibilité à ses activités en vue de devenir une "entreprise plus simple et plus ciblée, opérant au sein de quatre groupes d'activités dans les domaines de la beauté et du bien-être, des soins personnels, des soins à domicile et de la nutrition".
La scission de l'activité glaces va permettre à Unilever d’accélérer la mise en œuvre de son plan d'action, annoncé en octobre 2023, "qui vise à faire moins de choses" mais "mieux". Le but étant pour le propriétaire des marques Dove ou Skip de "stimuler une croissance constante et plus forte de la marge brute et aussi d'améliorer sa productivité".
Des ventes qui ont fondu l'an dernier
L'an dernier, la division glaces a réalisé 7,9 milliards de dollars de chiffre d'affaires, rappelle Unilever dans son communiqué du jour. Mais le mois dernier, la société avait annoncé une croissance sous-jacente des ventes de glaces "décevante" de 2,3%. Les volumes s'étaient alors contractés de 6% sur l'année, "reflétant l'impact de la baisse des ventes dans les canaux de distribution à domicile", avait alors signalé Unilever. "L'inflation est restée élevée et les marques de distributeurs ont gagné des parts, les consommateurs recherchant des propositions de valeur dans cette catégorie" de produits, avait aussi indiqué le groupe britannique.
L'activité glace présente "des caractéristiques distinctes par rapport aux autres activités opérationnelles", explique Unilever qui cite "une chaîne d'approvisionnement et de points de vente adaptés aux produits surgelés", "un paysage de distribution différent" et "une plus grande saisonnalité".
Le conseil d’administration se dit convaincu que la séparation de la division glace du reste du groupe sera la meilleure option pour "mieux exploiter" le potentiel de croissance futur" de cette activité, "en tant qu'activité autonome".
"Nous pensons qu'une scission de la division crème glacée est logique compte tenu de son profil de croissance plus lent et de l'absence de synergies de coûts en raison de sa chaîne d'approvisionnement", expliquent les analystes de Royal Bank of Canada cités par le Financial Times.
Le groupe a certes acté son souhait de se séparer de cette division, mais n'a pas arrêté les modalités de ce désengagement. "Une scission (...) est la voie de séparation la plus probable" mais "d'autres options seront envisagées afin de maximiser les rendements pour les actionnaires", a précisé Unilever qui s'attend cependant à ce que l'opération soit achevée d'ici la fin de l'année 2025.
"C'est une excellente nouvelle pour les actionnaires en ce qui concerne la division des crèmes glacées, qui a pesé sur l'ensemble de l'entreprise pendant un certain temps. Le cours de l'action devrait réagir en conséquence ce matin", a déclaré Jack Martin, gestionnaire de portefeuille chez Oberon Investments, cité par Reuters.
A la Bourse de Londres, l'annonce d'une rationalisation du portefeuille d'activités d'Unilever est très bien accueillie. Le titre Unilever bondit de 3,65% à 3.951 pence après une pointe à +5,8% dans les premiers échanges.
Un vaste plan de réduction de coûts
La société a aussi annoncé un vaste plan de réduction des coûts qui, selon Unilever, concernerait environ 7.500 emplois dans le monde. La société dit avoir identifié des "gains d'efficacité supplémentaires" qui permettraient de réaliser 800 millions d'euros d'économies au cours des trois prochaines années.
"Le conseil d'administration est déterminé à transformer Unilever en une entreprise à plus forte croissance et à marge plus élevée qui produira des résultats cohérents pour toutes les parties prenantes", a déclaré Ian Meakins, président d'Unilever.
"La simplification de notre portefeuille et l'amélioration de la productivité nous permettront de libérer davantage le potentiel de cette activité [glaces], soutenant ainsi notre ambition de positionner Unilever comme une entreprise de biens de consommation de premier plan au niveau mondial, capable d'une croissance forte et durable et d'une rentabilité accrue", a poursuivi Hein Schumacher, président directeur-général d'Unilever.