(BFM Bourse) - La Bourse de Paris affiche son plus lourd repli depuis le début du mois alors que les signes d'un ralentissement économique dans la zone euro se matérialisent et que les négociations patinent sur le dossier de la dette américaine. Le net recul du luxe après une note d'analyste et de Vivendi dans le sillage d'une cession de titres ont pesé sur la tendance.
Les nuages noirs s'accumulent dans le ciel boursier parisien. La tendance était nettement ancrée dans le rouge ce mardi après la publication d'indicateurs moins bon qu'attendu en zone euro tandis que les négociations sur le plafond de la dette américaine peinent à avancer.
Le luxe qui habituellement joue les amortisseurs, a cette fois-ci alimenté le repli du CAC 40, qui cède 1,31% de retour sous les 7.400 points à 7.378,71 points. L'indice parisien affiche ainsi sa plus lourde baisse quotidienne depuis le 2 mai (-1,45%).
Lanterne rouge du CAC 40, Hermès a plongé de 6,4% tandis que LVMH a cédé 5%, plombés par une note de Deutsche Bank qui appelle à la prudence sur le luxe en Bourse et ne conseille à l'achat aucune des deux valeurs françaises citées. Kering a pour sa part perdu 3%.
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Négociations toujours bloquées sur la dette américaine
Un peu plus tôt dans la journée, les investisseurs ont été refroidis par des indicateurs d'activité décevants en zone euro. L'indice PMI composite flash de la zone euro, publié par S&P Global Research et qui mesure l'activité du secteur privé, s'est inscrit sous les attentes pour le mois de mai, s'établissant à 53,3 contre 53,5 attendu par les économistes, selon Capital Economics. Rappelons que le chiffre de 50 marque la frontière entre une expansion et une contraction de l'activité.
L'indice correspondant à l'industrie manufacturière est tombé à un plus bas de 36 mois. "Une forte progression de l'activité dans le secteur des services a en effet contrasté avec une accélération de la baisse de la production dans le secteur manufacturier", note S&P Global, qui souligne "une croissance de plus en plus déséquilibrée" en termes de secteurs.
L'incertitude était également nourrie par l'absence d'avancées sur l'épineux dossier du relèvement du plafond de la dette américaine. Le président Joe Biden et le chef de file des républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, ne sont pas parvenus à un accord à l'issue de leur réunion dans la nuit de lundi à mardi. Mais Kevin McCarthy a évoqué des "discussions productives" avec un meilleur ton.
"Les dernières informations, à la suite de la rencontre entre Joe Biden et des membres du congrès hier, sont que les discussions se passent bien, mais qu’il reste encore du chemin", résume Vincent Boy, analyste de marché chez IG France.
Bolloré plombe Vivendi
Du côté des valeurs, Vivendi a également mis le CAC 40 sous pression (-3,6%) après des cessions d'actions d'une société filiale de groupe Bolloré. Cette opération vient fragiliser le scénario d'une potentielle offre publique d'achat (OPA) de groupe Bolloré sur Vivendi, que plusieurs analystes voyaient venir à l'automne, Vivendi devant alors annuler des actions, ce qui devrait faire passer groupe Bolloré au-dessus de 30% du capital, seuil de déclenchement automatique d'une OPA. Mais les ventes d'actions opérées par Groupe Bolloré crédibilise l'idée que la société vendra des actions d'ici là pour éviter de passer au-dessus de ce seuil.
Sur les plus petites capitalisations, Valbiotis a bondi de 20,8% porté par des résultats cliniques positifs pour son complément alimentaire visant à prévenir le diabète de type 2.
Medesis Pharma a pris 9%, la biotech montpelliéraine a annoncé avoir reçu un rapport favorable des experts du Comité indépendant de surveillance de la sécurité des données cliniques sur son étude clinique de phase 2 pour NanoLithium, son traitement expérimental dans la maladie d'Alzheimer.
Bonduelle de son côté a gagné 5,3% après la nomination de son nouveau directeur général, Xavier Unkovic, qui possède une solide expérience en Amérique du Nord, région où la société rencontre des difficultés.
A noter que l'action Casino a été suspendue de cotation alors que le groupe s'était donné jusqu'à 17h pour demander une procédure de conciliation pour renégocier les termes de sa dette auprès de ses banques créancières avec de potentielles rééchelonnements ou l'acceptation d'une décote.
Sur les autres marchés, l'euro cède 0,3% face au dollar à 1,0775 dollar. Les cours du pétrole sont bien orientés. Le contrat sur le Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet prend 1,6% à 77,19 dollars le baril tandis que celui de même échéance sur le WTI coté à New York avance de 1,8% à 73,32 dollars le baril.
