(BFM Bourse) - Via l'une de ses nombreuses sociétés, l'homme d'affaires a vendu un nombre significatif d'actions Vivendi sur le marché, selon un avis publié par l'Autorité des marchés financiers. Ce qui met à mal les spéculations d'une offre publique d'achat du groupe Bolloré sur Vivendi.
Vivendi est chahuté en Bourse par des ventes d'actions de l'homme qui l'a profondément transformé ces dernières années. L'action du groupe de médias, jeux vidéo et communication vacille ce mardi sur la place parisienne, chutant de 6,8% vers 10h20, à 8,80 euros.
Plusieurs analystes sondés par BFM Bourse lient la chute du titre à des ventes d'actions de la part de Vincent Bolloré, qui est désormais conseiller du président du directoire de Vivendi, Arnaud de Puyfontaine.
Via sa société Compagnie de Cornouaille, le célèbre homme d'affaires a vendu sur le marché un total de 1,55 million d'actions Vivendi à un cours moyen pondéré de 9,5728 euros, soit un peu moins de 15 millions d'euros au total, selon un avis de l'Autorité des marchés financiers (AMF) publié lundi soir et adressée par Vincent Bolloré le 19 mai.
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Un biais spéculatif mis à mal
Le montant vendu représente une goutte d'eau au vu de la capitalisation boursière de Vivendi, d'environ 9,5 milliards d'euros. Mais il faut comprendre que ces ventes réduisent mécaniquement la participation du concert formé par l'ensemble des sociétés liées à Vincent Bolloré, dont le groupe Bolloré.
Or nombre d'analystes et d'investisseurs ont émis l'hypothèse que le groupe Bolloré puisse lancer une offre publique d'achat (OPA) sur Vivendi à l'automne. L'entreprise de la famille Bolloré possède actuellement un peu moins de 30% de Vivendi, avec un peu plus de 28% détenus par Compagnie de Cornouaille, une filiale de Groupe Bolloré.
Cette participation va automatiquement progresser avec les annulations d'actions que la société compte effectuer. Vivendi possède actuellement environ 7% de ses propres actions, soit 78,19 millions de titres, et doit en annuler au total 42 millions au second semestre 2023 dont 37 millions au mois de septembre. La conséquence est qu'en septembre, la participation du groupe Bolloré devrait dépasser le seuil de 30%, seuil à partir duquel un actionnaire a l'obligation de déposer une offre publique d'achat (OPA).
Ce scénario spéculatif a été renforcé par le récent projet de cession de la division logistique de Bolloré pour un peu moins de 4,7 milliards d'euros au groupe de transport maritime CMA CGM. Après cette vente "Bolloré serait riche en liquidités, ce qui soulève la question de savoir ce qu'il pourrait faire de ces liquidités, face à Vivendi", soulignait par exemple Barclays. Cette cession renforcera les finances déjà bien garnies de groupe Bolloré qui, à fin décembre 2022, possédait déjà une trésorerie nette de 1,21 milliard d'euros et des liquidités totales de 12 milliards d'euros. Ce alors que Vivendi pèse moins de 10 milliards d'euros en Bourse.
Mais les ventes d'actions effectuées par Vincent Bolloré mettent, donc, à mal ce caractère spéculatif. "C'est un signal clairement négatif pour ce scénario d'une OPA du groupe Bolloré en septembre qui reste l'intérêt principal des actionnaires de Vivendi, d'où la chute du titre ce matin", souligne un analyste financier.
Néanmoins pour ce dernier, le scénario d'une OPA ne doit pas être écarté pour autant. "On oublie que l'OPA de Bolloré sur Vivendi peut très bien ne pas être effectuée uniquement en cash mais aussi avec un mélange de numéraire et d'actions Bolloré, d'autant que le titre Bolloré a nettement surperformé l'action Vivendi", explique l'analyste en question. Ce spécialiste note que l'assemblée générale de groupe Bolloré, qui aura lieu demain, comporte des résolutions permettant de procéder à des augmentations de capital.
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