(BFM Bourse) - L'indice tokyoïte a franchi pour la première fois ce seuil lundi et signe un plus haut historique. La Bourse du Japon bénéficie de la faiblesse du yen et des marchés chinois.
La Bourse japonaise poursuit son irrésistible ascension. Le Nikkei 225, l'indice vedette de la Bourse de Tokyo, a terminé lundi au-delà des 40.000 points pour la première fois de son histoire (+0,5% à 40.109,23 points), dans la foulée des gains à Wall Street en fin de semaine dernière.
Rien ne semble arrêter ces temps-ci le Nikkei, qui a bondi de 20% depuis le début de l'année et dépassé le mois dernier ses précédents plus hauts historiques qui dataient de décembre 1989.
Le Nikkei s'était par ailleurs déjà envolé de 28% l'an passé, sa meilleure performance annuelle depuis dix ans.
Plusieurs vents favorables expliquent cette ascension fulgurante, dont la faiblesse persistante du yen, qui gonfle les bénéfices des entreprises japonaises à l'international tout en laissant leurs actions bon marché pour des investisseurs étrangers.
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Des négociations salariales à surveiller
"Les 40.000 points du Nikkei 225 sont certainement un niveau psychologique clé, qui pourrait offrir une certaine résistance à l'indice et apporter de la volatilité", a déclaré à Bloomberg Charu Chanana, stratège chez Saxo Capital Markets, basé à Singapour. "Mais lorsque les facteurs structurels restent favorables et que la faiblesse du yen se poursuit, il s'agit davantage d'un signal haussier que d'un signal de surachat des actions japonaises", poursuit-il.
Le marasme des marchés financiers chinois et la quête de placements autres que chinois à cause des risques géopolitiques profitent aussi à la Bourse de Tokyo. Par ailleurs, les entreprises nippones rétribuent leurs actionnaires davantage que par le passé, avec des dividendes plus généreux et des programmes de rachats d'actions plus fréquents.
L'indice élargi Topix a en revanche baissé lundi de 0,12% à 2.706,28 points.
Un élément d'attention à surveiller dans les prochains mois: le "shunto" ("lutte de printemps") c'est-à-dire les négociations sociales entre syndicats et employeurs de mars-avril sur les salaires et les conditions de vie.
"Cette année, lors des négociations salariales de printemps (Shunto), qui sont cruciales, les augmentations de salaires devraient dépasser celles de l'année dernière, qui étaient les plus élevées depuis 30 ans", explique Bank of America. L'établissement américain juge que ces hausses devraient atteindre autour de 2,5% voire 3% sur un an et constituer le grand catalyseur du premier semestre pour les actions japonaises.
"La hausse des salaires réels entraîne un redressement du moral des consommateurs, ce qui permet aux entreprises d'augmenter plus facilement leurs prix et contribue à l'amélioration des marges et du rendement des capitaux propres", développe la banque.
L'an dernier le Shunto avait provoqué le rallye boursier japonais, car il confirmait la fin de la spirale déflationniste du pays.
(Avec AFP)