PARIS (Reuters) -Le système bancaire français est bien capitalisé et n'est pas la source de risque actuel, a déclaré lundi Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE).
"Je pense que le système bancaire français est un système qui est bien capitalisé, qu'il est beaucoup mieux qu'il ne l'a été lors de la dernière grande crise financière, qu'il est bien structuré, bien supervisé, avec des acteurs responsables", a-t-elle déclaré sur Radio Classique.
Les banques françaises ont récemment été chahutées en Bourse après la décision du Premier ministre, François Bayrou, d'engager le 8 septembre la responsabilité de son gouvernement devant l'Assemblée nationale sur la question de la lutte contre l'endettement du pays.
"Je ne pense pas que le système bancaire, en soi, soit d'une quelconque manière la source du risque actuel mais les marchés, en toutes circonstances de cette nature, évaluent le risque", a expliqué Christine Lagarde.
La présidente de la BCE s'est cependant montrée inquiète face à la situation politique française.
"Les risques de chute de gouvernement dans tous les pays de la zone euro sont préoccupants", a-t-elle souligné.
"Et ce que j'ai pu observer depuis maintenant six ans que je suis présidente de la Banque centrale européenne, c'est que les développements politiques, la survenance de risques politiques, ont un impact évident sur l'économie, sur l'appréciation par les marchés financiers des risques pays et par conséquent sont préoccupants pour nous, quels qu'ils soient", a-t-elle ajouté.
Le rendement des obligations souveraines françaises à dix ans a atteint la semaine dernière son plus haut niveau depuis mars et s'affiche actuellement autour de 3,52%.
Christine Lagarde a par ailleurs mis en garde sur le risque d'une perte d'indépendance des banques centrales alors que le président américain, Donald Trump, souhaite limoger Lisa Cook, une gouverneure de la Réserve fédérale américaine (Fed) et continue de faire pression pour que Jerome Powell, le président de la Fed, démissionne.
"S'il (Donald Trump) y arrivait, je pense que c'est un danger très sérieux pour l'économie américaine et pour l'économie mondiale, parce que la politique monétaire américaine a évidemment des effets sur les États-Unis pour maintenir la stabilité des prix et pour assurer l'emploi optimal dans ce territoire."
"Si elle n'était plus indépendante (...) et si elle dépendait du diktat de tel ou tel, alors je crois que l'équilibre de l'économie américaine et par voie de conséquence, les effets que ça a dans le monde entier, parce que c'est la plus grosse économie du monde, seraient très préoccupants", a-t-elle ajouté.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey et Kate Entringer)
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