(BFM Bourse) - Le DAX 40 évolue en hausse quand les autres indices européens reculent ou peinent à avancer, après le résultat des élections allemandes. Si la nature de la future coalition gouvernementale est encore incertaine, les marchés espèrent des mesures de soutien à la croissance.
Les élections allemandes n'ont pas réservé de grande surprise. Les conservateurs, à savoir la CDU/CSU sont, comme attendu, nettement ressortis en tête, avec 28,52% des suffrages.selon la télévision publique ZDFIls devancent le parti d'extrême-droite, l'Afd (20,80%), les socialistes (SPD), crédités d'un score de 16,41%, ainsi que les écologistes (11,61%) et "die Linke", un parti de gauche radical, à 8,77%.
Comme à quasiment chaque élection législative, aucun parti n'a donc remporté suffisamment de suffrages pour gouverneur seul. Une coalition gouvernementale devra donc être formée.
Friedrich Merz, chef de file de la CDU/CSU, a exclu de s'allier à l'AfD et s'est fixé une date butoir au 20 avril, soit donc environ deux mois, pour former un gouvernement.
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Le Dax 40 surperforme
"Une coalition bipartite entre la CDU/CSU et le SPD est désormais l'issue la plus probable. La CDU/CSU n'aura pas le luxe de négocier avec le SPD et les Verts. Une coalition avec le SPD - anciennement appelée 'grande coalition' - est la seule coalition bipartite viable, car les conservateurs ont exclu de gouverner avec l'AfD ou la gauche", décortique Deutsche Bank.
Le résultat de ces élections ne constitue pas une surprise et s'avère globalement en ligne avec les attentes. L'issue de ce scrutin permet quand même au marché allemand de surperformer les autres indices européens.
Le DAX 40 gagne 0,44% vers 10h20 ce lundi 24 février, au lendemain du scrutin, quand le CAC 40 abandonne 0,3% et le Stoxx Europe 600 cède 0,1%.
Un thermomètre intéressant à regarder reste le MDAX. Cet indice rassemble les capitalisations moyennes de la Bourse de Francfort qui sont davantage soumises à la conjoncture allemande et à la politique nationale que les multinationales du DAX 40, beaucoup plus internationalisées.
Or le MDAX avance de 1,7% ce lundi, surperformant largement le DAX 40. "Les résultats préliminaires des élections fédérales allemandes sont globalement en ligne avec les attentes, ce qui rassure les marchés ce matin", souligne Xavier Chapard stratégiste de LBPAM.
Mesures favorables à la croissance
Les marchés peuvent espérer que ces résultats aboutissent à un gouvernement qui prendra des mesures favorables à l'économie, alors que l'Allemagne reste sur deux années de recul de son PIB. "La composition finale de la coalition n'est pas encore claire, mais il est probable qu'elle soit favorable à un certain assouplissement budgétaire, ce qui serait une bonne nouvelle pour les actions", juge Barclays.
"L'éventualité d'une coalition tripartite pourrait toutefois être source d'incertitude, car il faudra du temps pour négocier la politique à suivre", nuance-t-elle.
"La perspective d'une coalition bipartite dirigée par une CDU/CSU forte sera probablement perçue comme un élément positif par le secteur des entreprises allemandes, car elle promet moins de blocages et d'incertitudes politiques que sous le gouvernement sortant", juge de son côté Deutsche Bank.
Un point toutefois à souligner: les partis "centristes", c'est-à-dire la CDU/CSU, le SPD et les écologistes ne disposent pas d'une majorité aux deux-tiers, qui serait nécessaire pour réformer le fameux "frein à l'endettement". Cette règle limite le déficit structurel de l'État fédéral allemand à 0,35% du PIB et à 0% dans les Länders (régions) allemands.
Plusieurs voix (comme la banque centrale allemande, la Bundesbank) et partis (écologistes, SPD) ont appelé à une réforme de ce dispositif. Ce afin de donner des leviers budgétaires pour relancer une croissance allemande anémique.
"Bien que l'AfD et die Linke semblent disposer ensemble du nombre de sièges requis pour former une minorité de blocage pour les amendements et réformes constitutionnels, qui nécessitent une majorité des deux tiers au parlement, nous notons que die Linke est en faveur de la réforme de la règle du frein à l'endettement", note toutefois Barclays. "Par conséquent, bien qu'il y ait toujours un risque, nous pensons qu'il est plus probable qu'improbable qu'un nouveau gouvernement de coalition la réforme et assouplisse légèrement la politique budgétaire", conclut la banque britannique