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Marché : Alors que le cuivre et l'aluminium ont atteint des sommets cette année, quel potentiel pour les métaux industriels en 2026?

Aujourd'hui à 12:00
Les métaux industriels vont-ils progresser en 2026

(BFM Bourse) - Dans l'ombre de l'or ou de l'argent, les métaux industriels tels que le cuivre ou l’aluminium ont connu une progression de leurs cours cette année. Cette ascension est-elle vouée à se prolonger en 2026?

Comme l'or ou l'argent, les métaux industriels ont aussi connu une flambée de leurs cours, avec de nombreux records à la clé en 2025. Les prix du cuivre ne cessent d'enchaîner les records, et viennent d'atteindre désormais plus de 11.900 dollars la tonne à la Bourse de Londres. En 2025, les cours du métal rouge ont progressé de plus 30% soutenus par les incertitudes entourant les décisions politiques américaines, qui alimentent la spéculation et bouleversent les échanges internationaux.

Aussi, ce métal industriel clé est nécessaire pour la construction d’éoliennes, de panneaux solaires ou de batteries. Cinq fois plus présent dans une voiture électrique que thermique, le fil rouge est réputé pour être le métal phare de la transition énergétique.

Or, l'approvisionnement en cuivre a connu une vague de perturbations cette année, rappelle la banque ING, la dernière en date étant un accident dans la deuxième plus grande mine mondiale de cuivre, située à Grasberg en Indonésie, et qui représente 4% de la production mondiale.

La zone principale de cette mine, qui représente 70 % de la production, devrait reprendre lentement ses activités l'année prochaine, avant un rétablissement complet prévu en 2027. Les perturbations à Grasberg s'ajoutent au nombre déjà élevé de perturbations de l'approvisionnement cette année, notamment l'inondation de la mine de Kamoa-Kakula en République démocratique du Congo en mai et un accident survenu à la mine d'El Teniente au Chili en juillet.

Au regard de ces multiples perturbations, ING table désormais sur un déficit d'environ 600.000 tonnes de cuivre en 2026, après un déficit d'environ 200.000 tonnes en 2025.

La demande chinoise, un facteur clé pour les cours du cuivre

Du côté de la demande, celle-ci est qualifiée de "mitigée" par la banque, en particulier en Chine. Elle cite des livraisons immobilières qui restent retardées dans le pays, ce qui maintient à un niveau bas l'utilisation du cuivre dans le secteur de la construction. Un facteur qui devrait continuer à peser sur la demande. En dehors de l'immobilier, la demande sera cependant portée par les investissements importants dans les réseaux électriques, l'électrification, le développement des énergies renouvelables et la croissance des matériaux pour véhicules électriques et batteries.

Dans ce contexte, ING prévoit que les prix atteindront un pic de 12.000 dollars la tonne au deuxième trimestre. À court terme, les perturbations de l'offre devraient maintenir les prix à un niveau plancher d'environ 11.000 dollars la tonne, projette ING. Toutefois, pour que la reprise se poursuive, la banque estime essentielle un renforcement de la demande, en particulier en Chine, le plus grand consommateur de métal rouge.

Dans un horizon plus long terme, ING s'attend à ce que les cours soient soutenus par une demande structurelle en raison de son utilisation dans les infrastructures d'énergies renouvelables telles que les panneaux solaires et les éoliennes, et la modernisation du réseau électrique. La demande sera aussi portée par son utilisation dans les centres de données et des infrastructures d'IA.

La banque Citi cite aussi la transition énergétique et la demande en matière d'IA et pour les centres de données comme facteurs de soutien à une hausse du métal rouge. Elle se dit "optimiste" sur l'orientation des cours du cuivre, et s'attend à qu'ils atteignent les 13.000 dollars la tonne au cours des 6 à 12 prochains mois. Ce qui impliquerait un potentiel de hausse d'environ 15%.

Le cuivre est même le métal industriel favori de Goldman Sachs pour 2026, citant également une demande portée par les besoins liés à l'électrification des réseaux électriques et infrastructures énergétiques. La banque s'attend à ce que les prix du cuivre restent contenus dans une fourchette comprise entre 10.000 et 11.000 dollars l'once, et prévoit des cours logés à 10.710 dollars d'ici la fin du premier semestre 2026.

L’aluminium, un substitut au cuivre

L’aluminium n'est pas en reste, et a aussi atteint des plus hauts de trois ans à près de 2.900 dollars la tonne. L’aluminium est considéré comme une alternative moins onéreuse au cuivre, dont les cours ont explosés cette année. ING rappelle que ce métal reste la principale alternative au cuivre pour la conductivité électrique.

La politique douanière de Donald Trump a aussi contribué à une progression des cours de l’aluminium. Le président Trump a imposé des droits de douane de 25% sur l'aluminium en février, puis les a doublés en juin.

ING signale aussi que la Chine a atteint ses limites en matière de capacité de production d'aluminium, tandis que les perturbations de l'approvisionnement vont accentuer la pression sur l'offre.

La banque table sur un déficit mondial en aluminium d'environ 200.000 tonnes en 2026, après un déficit d'environ 100.000 tonnes en 2035. Les prévisions d'ING reposent sur l'hypothèse d'une interruption de 12 mois de l'activité de Century en Islande et d'un plafonnement de la capacité chinoise à 45 millions de tonnes. Si la mine de Mozal au Mozambique ferme ses portes, ce déficit montera à environ 600.000 tonnes.

"Bien que la production indonésienne soit en hausse, son rythme ne devrait pas suffire à compenser la pénurie à court terme", pronostique ING qui prévoit des prix moyens de 2.900 dollars la tonne en 2026.

"Les risques à la hausse pour nos perspectives comprennent une demande plus forte en cas de reprise de l'activité industrielle mondiale. Les risques à la baisse comprennent une croissance plus rapide que prévu de l'offre indonésienne et la question de savoir si le plafond de capacité de la Chine sera maintenu", ajoute-t-elle.

À l'horizon 2026, Citi table pour sa part toujours sur une poursuite d'une hausse des cours des métaux précieux aux métaux de base, en particulier le cuivre et l'aluminium, dont les fondamentaux semblent solides tant d'un point de vue cyclique que structurel.

Goldman Sachs est pour sa part, à contre-courant de ses homologues, et anticipe un scénario baissier pour l’aluminium. L'établissement financier s'attend à ce que les prix de l'aluminium chutent à environ 2.350 dollars d'ici le quatrième trimestre 2026, citant une potentielle augmentation de la production indonésienne et l'expansion des excédents du marché.

Le nickel a encore du plomb dans l'aile

Tous les métaux industriels n'ont pas connu une progression de leurs cours en 2026, le nickel par exemple a manqué le coche. Les prix du nickel coté à Londres sont à leur plus bas niveau depuis cinq ans, à 14.720 dollars la tonne, et perdent 3% en 2025.

Les cours du nickel sont plombés par un excédent de l'offre et notamment en provenance d’Indonésie qui représente plus de 60% de la production minière mondiale. ING rappelle que ce pays est le principal moteur de la croissance de l'offre minière mondiale, alimentée par la forte production de ferronickel (NPI).

Depuis l’interdiction des exportations de minerai brut en 2020, l’Indonésie a attiré des investissements étrangers massifs, passant de 2 fonderies en 2014 à 30 aujourd’hui, explique Coface.

A côté, la croissance de la demande en acier inoxydable, qui continue de représenter la majeure partie de la demande mondiale de nickel, avec plus de 60% de la consommation totale, devrait rester atone en 2026. Le ralentissement de l'activité manufacturière dans les principales économies mondiales a pesé sur les prix du nickel, le secteur manufacturier étant l'un des principaux consommateurs de nickel, signale ING.

Pour 2026, la banque s'attend à ce que l'offre mondiale de nickel dépasse encore la demande, et que le marché mondial devrait afficher un excédent de 261.000 tonnes en 2026, après un excédent de 209.000 tonnes en 2025.

Les prix du nickel devraient rester stables, freinés par des stocks élevés et une demande modérée. ING pointe toutefois, la menace de perturbations de l'approvisionnement en provenance d'Indonésie qui pourrait contrebalancer la baisse. Elle prévoit des prix moyens de 15.250 dollars la tonne en 2026.

Le minerai de fer ne connaîtra pas une santé de fer en 2026 prévoient les stratégistes. ING anticipe une baisse des cours du minerai de fer, avec un prix moyen de 95 dollars la tonne en 2026. La banque évoquant une faiblesse persistante du secteur immobilier chinois et une hausse de l'offre en particulier dans les ports chinois.

Goldman Sachs est aussi pessimiste sur l'orientation des prix du minerai de fer, et s'attend à ce qu'ils chutent de 17% l'an prochain sous la pression de l'augmentation de l'offre, venant entre autres de l'Australie et du Brésil, et du ralentissement de la demande d'acier.

Sabrina Sadgui - ©2025 BFM Bourse
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