(BFM Bourse) - La société néerlandaise de paiements en ligne progresse nettement à la Bourse d'Amsterdam. Adyen a publié des résultats supérieurs aux attentes, soutenus par des gains de parts de marché et un meilleur contrôle des coûts. Le groupe a profité de ce point d'étape pour reconduire ses prévisions à moyen terme.
En août 2023, Adyen avait glacé les marchés en dévoilant des résultats semestriels nettement inférieurs aux attentes en raison d'une activité décevante aux Etats-Unis, son marché clé. La société néerlandaise spécialisée dans les paiements en ligne disait alors souffrir d'une concurrence accrue sur les prix outre-Atlantique.
Adyen avait alors payé cash cette déception, avec un titre qui avait plongé de 39% sur une séance le jour de la publication. Puis en novembre 2023, les opérateurs ont dû prendre acte d'un abaissement d'objectifs pour 2026.
Depuis, la société a mis les bouchées doubles pour rassurer les investisseurs. En février 2024, Adyen avait dévoilé des résultats du second semestre 2023 qui avaient coché toutes les cases. Le chiffre d'affaires, les volumes de paiements et le bénéfice d'exploitation ont progressé plus qu'attendu.
La dernière publication devrait encore plus conforter la confiance du marché dans l'orientation de la marche des affaires d'Adyen, un an quasiment jour pour jour après l'immense déception suscitée par ses résultats du premier semestre 2023.
Des gains de parts de marché
La société qui compte qui compte parmi ses clients eBay, Booking.com, Uber, Spotify ou encore LinkedIn, a en effet dévoilé des résultats supérieurs aux attentes au titre du premier semestre 2024.
La neuvième capitalisation de la Bourse d'Amsterdam a dévoilé des revenus nets en hausse de 24% sur un an pour atteindre, 913,4 millions d'euros, là où au premier semestre 2023, la croissance avait été plus faible, à 21%.
"Nous avons continué à gagner des parts de marché, grâce à l'augmentation de la part de portefeuille des clients existants et à l'acquisition de nouveaux clients", explique la société dans son communiqué.
La région EMEA, qui englobe l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique a enregistré une croissance nette de son chiffre d'affaires de 25%. Adyen rassure surtout sur l'orientation de son activité en Amérique du Nord, qui avait été le gros point noir de sa publication l'an dernier. Le chiffre d’affaires en Amérique du Nord a progressé de 30 %, ce qui en fait une fois de plus la région où opère le groupe à la croissance la plus rapide.
"Nous avons continué à gagner de nouveau clients notamment Scheels, Crate & Barrel, CB2, Pet Supplies Plus et Reitmans, à qui nous fournirons notre gamme de services, y compris le commerce électronique et les paiements en personne dans leurs magasins", explique la direction dans une lettre adressée aux actionnaires. La société indique aussi avoir décroché un contrat avec Ikea Mexique.
Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) a rebondi de 32% en un an, à 423,1 millions d'euros, quand les analystes attendaient en moyenne un chiffre de 413,39 millions d'euros, selon le consensus LSEG cité par Reuters. L'an dernier, le groupe avait vu son résultat brut d'exploitation reculer de 10%.
La marge correspondante a progressé pour atteindre 46%, contre 43% un an auparavant, à la faveur d'un ralentissement du rythme des embauches et d'une diminution des dépenses opérationnelles au cours de cette période.
Le bénéfice net par action a nettement progressé pour s'établir à 13,19 euros contre 9,10 euros un an auparavant.
Objectifs 2026 confirmés
Pour 2024, Adyen s'attend à ce que la croissance de son activité se situe dans la partie inférieure d'une fourchette comprise entre 20 et 30%.
En marge de cette publication, Adyen estime être bien "placée pour répondre aux attentes" formulées lors de sa journée investisseurs organisée en novembre 2023. La société avait profité de ce rendez-vous avec la communauté financière pour ajuster à la baisse ses objectifs 2026, , qui ont été jugés comme plus "réalistes" par le bureau d'études indépendant AlphaValue.
A horizon 2026 donc, Adyen anticipe une croissance annuelle du chiffre d'affaires net comprise entre 20% et 30 %. La marge d'Ebitda est attendue à un niveau supérieur à 50% en 2026, la société prévoit de "bénéficier de l'effet de levier opérationnel inhérent à [son] modèle d'entreprise". La société espère maintenir un niveau de dépenses d'investissement durable allant jusqu'à 5% de ses revenus nets.
A la Bourse d'Amsterdam, la publication d'Adyen est saluée dans un contexte compliqué pour ce secteur en raison d'une baisse de la consommation. L'action progresse de 7% à 1.217,80 euros.
Les dernières annonces du groupe néerlandais ne profitent pas vraiment au français Worldline, autre acteur du secteur des paiements, dont l'action grignote de 0,5%. Il faut dire que le concurrent français d'Adyen est dans une posture plus délicate.
Le 1er août dernier, Worldline avait lâché plus de 15% à la Bourse de Paris dans le sillage d'un abaissement des objectifs 2024. La société avait alors évoqué des incertitudes relatives à la consommation intérieure en Europe.