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Plombé par un début d'année atone Campari, le propriétaire d'Aperol, déçoit la Bourse

vendredi 9 mai 2025 à 11h27
Campari ne sabre pas le champgane

(BFM Bourse) - La société italienne recule à Milan après avoir livré des revenus inférieurs aux attentes au titre du premier trimestre. Le groupe a été pénalisé par un effet calendaire négatif et des problèmes d'approvisionnement aux États-Unis.

Les actionnaires de Campari ont davantage été habitués à la piquette qu'aux grands crus, ces récents trimestres. L'action du spécialiste italien des spiritueux reculent de 1% depuis de le début de l'année et chute de 39,5% sur un an. Certes, cette mauvaise passe concerne tous les groupes du secteur, Pernod Ricard perdant 34,4% sur un an et le britannique Diageo 23,5%.

Les spiritueux ont été plombés par d'importants déstockages aux États-Unis, une demande en berne en Chine, et, plus récemment, par les droits de douane américains, une lourde épée de Damoclès. Donald Trump a menacé, en mars, d'instaurer des surtaxes douanières de 200% sur les produits alcoolisés provenant de l'Union européenne.

Campari a, en plus, connu un bouleversement dans sa gouvernance, avec un directeur général Matteo Fantacchiotti, qui a quitté ses fonctions en septembre, soit à peine six mois après les avoir prises. L'Australien Simon Hunt, un vétéran du secteur avec 30 années d'expérience, lui a succédé en décembre dernier.

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Un début d'année "soft"

De quoi encourager les analystes. "Campari bénéficie de marques uniques dans un segment attractif et nous pensons que la nomination d'un vétéran de l'industrie qui se concentre sur les résultats devrait aider la société à maximiser la valeur pour les actionnaires", appréciait Deutsche Bank en mars.

Mais pour l'heure, les actionnaires du groupe ne trinquent pas encore. Le propriétaire des marques Aperol, Skyy, Espolon, Courvoisier et Grand Marnier a livré des revenus inférieurs aux attentes au premier trimestre.

Sur les trois premiers mois de l'année, l'entreprise a dégagé des revenus de 666 millions d'euros, en baisse de 4,2% en données comparables, c'est-à-dire hors variations de changes et de périmètre.

Le recul des revenus s'avère beaucoup plus marqué qu'attendu par les analystes, ces derniers tablant sur une baisse de 1% en données comparables.

L'entreprise elle-même évoque un début d'année "soft", c'est-à-dire "timide", qu'elle explique par des impacts calendaires négatifs, avec des fêtes de Pâques, survenues plus tardivement que d'habitude, et par "une volatilité macroéconomique accrue".

Outre des impacts calendaires négatifs, Campari a été pénalisé par des perturbations sur sa chaîne d'approvisionnement aux États-Unis, des soucis qui on été résolus en avril, selon la direction de la société, note le bureau d'études Alphavalue.

Ces problèmes multiples ont conduit le groupe à particulièrement souffrir dans la zone "Amériques" (-6%), qui représentent 47% du chiffre d'affaires de la société et où les revenus ont chuté de 11% aux États-Unis.

Doute sur la reprise de croissance

Selon Royal Bank of Canada, les vacances de Pâques plus tardives et les soucis d'approvisionnements aux États-Unis ont retranché 3,1points de pourcentage de croissance au groupe au premier trimestre.

En excluant donc ces impacts, les revenus de l'entreprise ont reculé de 1,1% sur les trois premiers mois de l'année, ce qui reste inférieur aux attentes. Si ces effets négatifs devraient logiquement se renverser sur le reste de l'année, "le contexte très volatile pose un risque sur la reprise de l'activité de la société", prévient Royal Bank of Canada.

Sur les autres lignes de compte, Campari a généré un résultat opérationnel ajusté de 136 millions d'euros, en baisse de 17,2% en données comparables sur un an, quand le consensus était logé à 147 millions d'euros. Le bénéfice a lui chuté de 26,1% à 107 millions d'euros.

Pour la suite, Campari a tenté de rassurer en indiquant avoir enregistré un "solide rebond en avril" sur les marchés pénalisés par le calendrier défavorable des vacances de Pâques pour le premier trimestre.

La société a confirmé vouloir atteindre les objectifs 2025 communiquées en mars, à savoir, en données comparables, une croissance "modérée" de ses revenus et une stabilité de son résultat opérationnel ajusté, avec un second semestre meilleur que le premier.

Ces perspectives excluent toutefois les impacts des surtaxes douanières, évalués autour de 25 millions d'euros à date par Campari sur son résultat opérationnel, hors potentielles mesures de compensation. En outre, la faiblesse du dollar aura également des effets négatifs, prévient Campari.

À la Bourse de Milan, l'action chute de 2,5% en fin de matinée.

"Nous nous abstiendrons de tout commentaire sur la capacité de l'entreprise à réaliser une croissance positive de son chiffre d'affaires avant la période estivale, qui sera révélatrice de sa capacité à démontrer une tendance positive", commente Alphavalue.

"Cependant, nous prévoyons une croissance en données comparables presque plate et restons préoccupés par la décision de l'entreprise de ne pas poursuivre une stratégie de rabais par rapport à ses pairs. La décision de la société de ne pas poursuivre une stratégie de rabais par rapport à ses pairs, potentiellement une perte de parts de marché", prévient le bureau d'études.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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