par Nora Buli
AARDAL, NORVÈGE (Reuters) - L'aluminium fabriqué à partir de matériau issu du recyclage et d'énergie renouvelable permet à Mercedes-Benz de réduire les émissions de CO2 dans la production de sa nouvelle gamme de véhicules électriques (VE), dans le cadre d'un effort plus large de décarbonisation des opérations, ont déclaré des cadres à Reuters.
Le constructeur automobile de luxe utilise de l'aluminium à faible teneur en carbone, développé en partenariat avec le producteur norvégien de métaux Norsk Hydro, pour fabriquer son nouveau modèle électrique CLA.
Selon les dirigeants des deux entreprises, cette collaboration est un exemple de la manière dont les fabricants de produits de consommation haut de gamme peuvent payer un supplément pour les matières premières en échange d'un profil plus respectueux de l'environnement.
"L'utilisation d'un acier ou d'un aluminium à faible teneur en carbone entraîne évidemment des coûts supplémentaires", a déclaré Gunnar Guthenke, vice-président de Mercedes-Benz chargé de l'approvisionnement et de la qualité des fournisseurs.
"La durabilité et les produits souhaitables, tels que ceux que nous fabriquons, vont tout simplement de pair", a-t-il ajouté.
DEMANDE CROISSANTE DE PRODUITS À FAIBLE TENEUR EN CARBONE
Les entreprises ont refusé de fournir le détail des coûts mais ont indiqué que comparé au modèle non électrique, la nouvelle CLA était fabriquée avec 40% d'émissions de CO2 en moins.
Si la décarbonisation des chaînes de valeur peut être coûteuse, les partenariats offrent un moyen de partager le fardeau, afin qu'il ne soit pas supporté uniquement par les fabricants ou les clients, a déclaré le directeur général de Norsk Hydro, Eivind Kallevik.
Le prix élevé du métal ne dissuade pas non plus les acheteurs, même dans un marché de l'aluminium plus difficile ces dernières années, marqué par une faible croissance économique, a-t-il ajouté.
"Nous constatons une demande croissante de produits à faible teneur en carbone", a déclaré Eivind Kallevik.
Le métal fabriqué pour Mercedes à l'usine Aardal de Norsk Hydro, sur la côte norvégienne, ne génère que 3 kg d'émissions de CO2 par kilogramme d'aluminium, alors que la moyenne mondiale est de 16,7 kg, ont indiqué les entreprises.
Elle inclut un quart de déchets d'aluminium dans le mélange, ce qui réduit encore le volume de métal primaire provenant de la fonderie à forte consommation d'énergie.
Dans le passé, Mercedes a été critiquée pour une campagne publicitaire mettant en avant le développement durable, alors qu'elle faisait l'objet d'un procès intenté par un groupe de défense du climat en Allemagne au sujet de son impact sur l'environnement. Les poursuites ont été abandonnées par un tribunal allemand en 2022.
(Reportage Nora Buli, version française Etienne Breban, édité par Augustin Turpin)
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