(BFM Bourse) - Le groupe britannique a révélé une performance décevante au premier trimestre et craint que l'augmentation des droits de douane américains n'entraîne une hausse des prix, ce qui pourrait affecter la demande des consommateurs.
Les dernières publications des acteurs du secteur des articles de sport ont convaincu les investisseurs. Puma a su rassurer les investisseurs en confirmant ses objectifs annuels. Tout comme l’éternel rival Adidas qui a renouvelé sa feuille de route pour 2025 après des résultats trimestriels de haut vol.
Et dans cet univers, le distributeur JD Sports a réalisé une année 2024/2025 mitigée, avec une activité en hausse, et un bénéfice en repli.
Sur l'exercice écoulé clos le 1er février, JD Sports qui commercialise des marques de sport comme Nike et Adidas, a annoncé une hausse de 8,7% sur un an à 11,45 milliards de livres sterling. Le bénéfice net attribuable aux actionnaires s'est en revanche contracté de 9% sur un an à 490 millions de livres sterling, contre 539 millions de livres sterling il y a un an.
Une évolution conforme aux attentes
JD Sports a aussi dévoilé ses performances commerciales pour le premier trimestre de son exercice en cours. La société a vu ses ventes progresser de 3,1% en données organiques mais se contracter de 2% à magasins comparables. La marge brute du premier trimestre s'est par ailleurs établie à 48,2%.
"Dans l'ensemble, les résultats du premier trimestre du nouvel exercice financier ont été conformes à nos attentes dans un marché volatil. Malgré cette volatilité et l'incertitude entourant l'impact des changements tarifaires américains, nous envisageons l'avenir à moyen terme avec la certitude de pouvoir continuer à surpasser le marché, à améliorer notre marge bénéficiaire et à créer une valeur significative pour nos actionnaires", a expliqué JD Sports.
Une forte exposition aux États-Unis
La société est revenue sur l'effet des droits de douane sur son activité et notamment aux Etats-Unis où le groupe réalise 40% de son chiffre d'affaires. Le groupe a renforcé son exposition aux États-Unis avec l'acquisition en 2024 de la chaîne de magasins américaine Hibbett
JD Sports craint que les surtaxes douanières ne fassent gonfler ses prix de vente. "Les impacts potentiels concernent la confiance des consommateurs et, à court terme, le coût des biens et services pour les clients américains pourrait augmenter dans une certaine mesure, avec un impact potentiel sur la demande globale des consommateurs. Nous considérons qu'il s'agit là de l'impact potentiel le plus important pour le groupe", a prévenu JD Sports.
"Environ 40 % des ventes de JD proviennent des États-Unis et de nombreux produits qu'elle vend sont originaires d'Asie, ce qui la place dans la ligne de mire des tarifs douaniers. Cela signifie que les prix vont inévitablement augmenter et que tous les consommateurs n'auront pas l'envie ou les moyens de supporter ces coûts supplémentaires. Ils feront simplement durer les chaussures existantes plus longtemps ou opteront pour des articles moins chers", explique Russ Mould, directeur des investissements chez AJ Bell, cité par The Business Desk.
"La situation des droits de douane ne devrait pas être une surprise pour le marché, mais le fait que JD Sports l'ait explicitée dans ses résultats a clairement effrayé certains investisseurs", poursuit le spécialiste. À la Bourse de Londres, l'action JD Sports cède encore 7,8% ce mercredi après-midi, vers 15h30.
À moyen terme, le distributeur sportif se dit en mesure de continuer à "surpasser le marché, à améliorer [sa] marge bénéficiaire et à créer une valeur significative pour [ses] actionnaires".