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Le top 15 des actions les plus chères de la Bourse de Paris en 2024

dimanche 8 décembre 2024 à 07h00
Le top 15 des valeurs les plus chères de la Bourse de Paris

(BFM Bourse) - Certains titres de la Bourse parisienne se négocient à des montants nominaux très élevés, jusqu'à plus de 9.000 euros pour une seule action. Tour d'horizon des titres les plus chers de la place, avec de nombreuses nouveautés pour ce classement 2024.

Comme chaque année en décembre, BFM Bourse présente le classement des 15 actions les plus chères de la Bourse de Paris. Rappelons que le cours nominal ne dit rien de la valorisation des entreprises considérées (et donc de leur "cherté" intrinsèque), puisqu’il faut multiplier par le nombre d’actions composant le capital de chaque société pour obtenir la capitalisation, qu’on peut ensuite comparer par exemple au bénéfice net pour obtenir le PER, pour ne citer que le plus connu des nombreux ratios utilisés en analyse financière.

Jusqu'en 2023, les premières places ont toujours été occupées par les holdings, extrêmement peu liquides, de la galaxie Bolloré. Mais cette année, notre classement a bien évolué depuis la décision en septembre 2024 du Groupe Bolloré d’opérer une importante simplification de son univers de sociétés cotées.

Les titres Financière Moncey et Compagnie du Cambodge qui occupaient respectivement la première et deuxième place du podium des valeurs les plus chères de la Bourse de Paris durant plusieurs années, ont vu leur nominal être divisé par cent cet automne. Il s’agit d’une étape préliminaire à une future sortie de cote de ces entreprises issues de l'ancienne galaxie de la Banque Rivaud, dont Vincent Bolloré avait pris le contrôle en 1997. Ce chamboule-tout laisse la place vacante à de nouveaux entrants, dont un très peu connu du grand public.

N°15. L’Oréal: 336,15 euros

L'Oréal reste à la 15ème place de ce classement dans lequel il est entré en 2023. Et pourtant, la troisième capitalisation boursière à Paris traverse une passe difficile en 2024, avec un titre qui cède un peu plus de 25%. Les dernières publications du spécialiste des cosmétiques sont marquées par ses difficultés en Chine, en raison d'une détérioration de la conjoncture dans le pays, mais aussi de ventes difficiles dans la beauté dermatologique, avec une demande atone aux Etats-Unis.

N°14. ID Logistics: 380 euros

ID Logistics entre pour la première fois dans ce palmarès. Basé à Orgon, ce groupe est spécialisé dans la logistique "contractuelle", c'est-à-dire qu'il gère la chaîne logistique de ses clients, avec par exemple des acteurs dans l'e-commerce, l'agroalimentaire ou le bricolage. À coups d'acquisitions bien ciblées, ID Logistics gère désormais près de 400 sites implantés dans 18 pays représentant plus de 8 millions de mètres carrés opérés en Europe, en Amérique, en Asie et en Afrique. Ses revenus devraient, sauf accident, progresser pour la 23e année consécutive en 2024.

Et en Bourse, cette stratégie est couronnée de succès. La valeur du cours de l'action ID Logistics a été multipliée par 18 depuis son introduction en Bourse en 2012 à un prix de 21 euros par action. Cette impressionnante trajectoire boursière lui a ouvert les portes du SBF 120, début juin 2023.

N°13. Altareit: 470 euros

Altareit est un acteur de référence sur les grands projets d'aménagement des métropoles françaises. Mais le titre Altareit est extrêmement peu liquide puisque son principal actionnaire Altarea Cogedim détient... 99,85% du capital, un record.

N°12. Christian Dior 566 euros

Petite rétrogradation pour Christian Dior, qui trébuche d'une place dans ce classement des valeurs les plus onéreuses de la cote parisienne, pénalisé par le ralentissement du secteur du luxe. La société a pour origine la création en 1946 par Christian Dior, soutenu par l'industriel Marcel Boussac, d’une maison de haute couture dans un hôtel particulier au 30 avenue Montaigne, à Paris, qui est encore aujourd'hui l'adresse de son siège social. Le groupe Boussac, dont la société Christian Dior faisait partie, fut repris en 1984 par Bernard Arnault associé à un groupe d’investisseurs. En 1988, la société a acquis, à travers l’une de ses filiales, une participation de 32% dans le capital de LVMH, participation qui s’est accrue au fil des ans.

Christian Dior est la dernière holding cotée de la galaxie Arnault, Financière Agache ayant fait l'objet d'une offre publique de retrait en 2021 au prix de… 44.000 euros par action visant 0,07% de son capital, le solde était déjà détenu par les Arnault. À ce jour, c'est Financière Agache qui possède 97,5% de Christian Dior, qui détient à son tour la majeure partie des actions LVMH avec 41,79% du capital (sachant que le groupe familial Arnault détient en plus directement près de 7% du capital).

N°11. Les Docks des Pétroles d’Ambès : 580 euros

Autre nouveauté de ce classement 2024, l'entrée du titre Les Docks des Pétrole d’Ambès (DPA). La société Les Docks des Pétroles d’Ambès (DPA) a été créée en 1934 sur le site de la pointe du bec d’Ambès, en Aquitaine, où elle détient un dépôt d’une capacité de stockage active d’environ 53.000m3. L’autre site de DPA à Bassens, créé en 1969 pour des raisons géographiques (proche des axes routiers), assure des prestations de services logistiques pour le compte de différents distributeurs de produits pétroliers. Cette mission consiste à réceptionner, stocker et charger les carburants et biocarburants à destination des stations-services, des revendeurs et des aéroports

Les actionnaires de cette discrète société sont connus du grand public puisqu'il s'agit de Totalenergies Marketing France, la filiale distribution du géant pétrolier français qui en détient 12,39%, et Esso, avec 10%. Traditionnellement, la société retourne la quasi-totalité de son bénéfice à ses actionnaires. À titre d'exemple, DPA a réalisé un bénéfice de 4,30 millions d'euros, en 2023, dont 4 millions qui ont été redistribués aux actionnaires.

N°10 LVMH: 609,20 euros

Pour la quatrième année dans ce classement, on retrouve une autre société plus connue du grand public de l'empire du luxe détenu par Bernard Arnault. A l'image des autres valeurs de cet univers, LVMH a pâti du ralentissement de la demande pour ses produits notamment en Chine, ce qui a pesé sur les performances de sa division mode et maroquinerie. Le numéro un mondial du luxe a été rattrapé par le ralentissement de la demande des consommateurs les plus aspirationnels, c’est-à-dire de ceux qui se dirigent vers les marques les moins onéreuses et plus dans l'air du temps. Le titre cède 17% depuis le 1er janvier, ce qui lui coûte une place dans ce classement.

N°9. Malteries Franco-Belges: 735 euros

L'entreprise a intégré en 1994 la division malterie du groupe des Etablissements J. Soufflet (un géant français de l'agroalimentaire fondé en 1900) en même temps que les malteries de Pithiviers (45), de Prouvy (59), de Brazey-en-Plaine (21) et de Saint Saulve (59). Treizième du classement 2023, le groupe détenu à 90% par Malteries Soufflet fait un bond de quatre places cette année.

Au cours de l'exercice 2023/20234 se clôturant en juin, Malteries Franco-Belges a vu son chiffre d'affaires progresser de 10% pour s'établir à 145,1 millions d'euros. Une belle performance pour une entreprise qui évolue dans un marché marqué par un ralentissement de la consommation de bières lié à l'inflation. Essentiellement constitué de la quote-part des sociétés mises en équivalence (Compagnie Internationale de Malteries et ses filiales), le bénéfice a fortement progressé, passant de 27,2 millions d'euros, à 44,2 millions d'euros, à la faveur d'un redressement des activités françaises de Malteries Franco-Belges. Cette amélioration des comptes lui permet de gagner quatre places sur un an.

N°8. Robertet (certificat d'investissement): 742,10 euros

Créée en 1850 et établie en 1883 à Grasse, Robertet est l'une de ces sociétés familiales relativement discrètes, mais qui connaît un rayonnement international. La firme est en effet le numéro 1 mondial des ingrédients naturels, notamment les produits aromatiques, destinés à la parfumerie.

Après l'acquisition d'une participation minoritaire par le suisse Firmenich (puis DSM-Firmenich) en 2019, un autre concurrent helvète, le géant Givaudan s'est invité au capital en 2020. Mais mi-novembre, Robertet a connu un bouleversement capitalistique majeur, avec la quasi-sortie de son capital de DSM-Firmenich, qui ne détient plus que 1% du groupe français. DSM-Firmenich a vendu l'équivalent d'environ 15% du capital à Peugeot Invest, la holding de la famille Peugeot, au Fonds stratégique de participations (un fonds détenu par sept assureurs français), ainsi qu'à la famille Maubert, l'actionnaire historique de Robertet. Ce qui a permis à Peugeot Invest et au Fonds stratégique de participation de faire leur entrée au capital de la société française, avec 7,1% chacun.

N°7. Unibel: 845 euros

À ne surtout pas confondre avec Unibail, le géant de l'immobilier commercial (aujourd'hui Unibail-Rodamco-Westfield), Unibel est la holding animatrice du groupe Fromageries Bel - coté sur la Bourse de Paris jusqu'en janvier 2022 - propriétaire de la Vache qui rit, Boursin ou Port Salut. Il s'est diversifié dans les desserts avec le rachat de Mont-Blanc-Materne.

Créée dans les années 1920 par la famille Fiévet sous le nom de "La Carbonique" (pour fabriquer du dioxyde de carbone industriel, utilisé notamment dans la réfrigération et... l'adjonction de bulles dans les boissons pétillantes), la société est devenue l'actionnaire majoritaire de Bel en 1987, ayant entre-temps cédé sa branche gaz. Les descendants des fondateurs possèdent 80% du capital d'Unibel. Ce dernier a retiré le groupe Bel de la Bourse de Paris à un prix de 550 euros par action, début 2022.

N°6. Robertet (action ordinaire): 878 euros

Voir N°8.

N°5. Forestière Equatoriale: 900 euros

La Forestière Equatoriale est une des sociétés du groupe Bolloré et elle gagne six places par rapport au classement 2023. Comme souvent dans la galaxie Bolloré - laquelle compte encore à ce jour pas moins de neuf entités cotées, Vivendi comprise - l'entreprise prend la place d'une des poupées russes dans la cascade de holdings (entre Compagnie du Cambodge, Société industrielle et financière de l'Artois et Société Bordelaise Africaine).

La Forestière Equatoriale n’a pas réalisé de chiffre d’affaires au premier semestre 2024. Elle n’a plus d’activité opérationnelle à la suite de la vente en décembre 2021 des titres Sofib, une société ivoirienne détenant 67% de Sitarail, la société qui détient la ligne de chemin de fer reliant la Côte d’Ivoire au Burkina Faso. Elle a cependant dégagé un bénéfice de 454 millions de francs CFA (682.118 euros), à la faveur d'une hausse des dividendes perçus de la holding Société Bordelaise Africaine, dont elle détient 8,87% du capital. Les échanges sur le titre sont très rares.

N°4. Société Fermière du Casino Municipal de Cannes: 1.480 euros

Dans cette acception, une société fermière (des jeux) est une société qui a obtenu de l'État le droit de tenir une maison de jeux. Sans faire juridiquement partie du groupe casinotier Lucien Barrière, SFCMC bénéficie d'un accord commercial qui lui permet d'exploiter le Casino Barrière de Cannes Croisette (à l'origine casino municipal de Cannes).

Outre ce casino, SFCMC est active dans l'hôtellerie de luxe et la restauration, avec trois hôtels (le Gray d'Albion, le Majestic et le Carl Gustaf à Saint-Barth), et dix-sept restaurants jouissant du label "Les Tables Barrières". La famille Desseigne-Barrière possède la majorité du tour de table. A l'été 2023, elle a racheté les 10% que détenait Fimalac - la holding du milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière dans la Société Fermière du Casino Municipal de Cannes, afin de les annuler. Le flottant est réduit à 6,83%. Le titre est en repli de 13% sur l'ensemble de l'année 2024.

Les premières places ne sont plus exclusivement occupées par les holdings, extrêmement peu liquides, de la galaxie Bolloré puisque Hermès International vient s’intercaler entre les deux d'entre elles.

N°3. Compagnie de l'Odet: 1.528 euros

Il s'agit de la holding cotée située la plus en haut dans la galaxie Bolloré, et celle sur laquelle il y a le plus d'échanges. Compagnie de l'Odet détient à ce jour directement et indirectement 67,4 % du capital de Bolloré.

N°2 Hermès International: 2.188 euros

La valeur la plus chère de l'indice CAC 40, Hermès International bondit de deux places et ce, malgré un secteur du luxe en difficulté. Après avoir accusé sa première performance négative en 2022 en l’espace de neuf années, Hermès International reste le favori des investisseurs en raison de la désirabilité de sa marque, de sa clientèle plus aisée et de ses listes d'attente pour des produits iconiques tels que le sac Birkin. L'action du sellier de luxe détenu par les descendants de Thierry Hermès (familles Guerrand, Puech, Dumas, Rédélé, de Seyne, etc.) gagne plus de 14% depuis le début de l’année et se paye le luxe de très nettement surperformer tout le reste du secteur coté à la Bourse de Paris. Il faut dire que le groupe Hermès fait honneur à son rang en publiant une croissance à deux chiffres (à taux de changes constants) au troisième trimestre là où LVMH et Kering ont clairement déçu avec une activité trimestrielle en deçà des attentes.

N°1. Financière de l'Artois: 9.650 euros

La Société Industrielle et Financière de l'Artois est une des holdings de l'ancienne galaxie de la banque Rivaud, aujourd'hui contrôlée par Bolloré. Dotée d'une activité propre, autour de la fabrication et de la commercialisation de terminaux spécialisés, la financière de l'Artois détient surtout des participations dans des entités apparentées comme la Financière du Loch, les Plantations des Terres Rouges et d'autres sociétés issues de la banque Rivaud. En retour, son capital est réparti entre le Groupe Bolloré, la Financière Moncey ou la Compagnie du Cambodge (même avec un croquis sous les yeux, démêler l'écheveau n'est pas chose aisée). Concerné par une offre de rachat suivi d'un retrait obligatoire libellée à 9.300 euros, le titre a flambé de 85% depuis le début de l'année.

N.B.: ce classement est établi sur la base des cours relevés le 5 décembre en clôture. Il ne tient compte que des titres évoluant sur le marché réglementé, à l'exclusion d'Euronext Access et Euronext Growth, et hors valeurs étrangères. Dans l'absolu, c'est toujours Eurofins Cerep (Euronext Growth) qui est à ce jour la valeur la plus chère à 19.800 euros lors de la dernière cotation, intervenue le 19 novembre dernier.

Sabrina Sadgui - ©2025 BFM Bourse
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