(BFM Bourse) - La société a dégagé des revenus de 3,7 milliards d'euros au troisième trimestre en croissance de 10,1% en données publiées et de plus de 11% en données comparables.
Les lois de la gravité s'appliquent-elles à Hermès? Le sellier-maroquinier a encore publié une croissance à deux chiffres ce jeudi au titre du troisième trimestre, ce qui tranche avec la baisse des revenus de LVMH sur la même période (-3% en données comparables) et le plongeon de ceux de Kering (-16%).
Sur la période allant de juillet à fin décembre, Hermès a dégagé des revenus de 3,7 milliards d'euros, en croissance de 10,1% en données publiées et de 11,3% hors changes. Deutsche Bank tablait sur une progression des revenus limitée à 9% en données publiées et 10% hors changes tandis que Stifel anticipait une progression de 10,8% hors effets de changes.
"Dans un contexte économique et géopolitique incertain, je félicite l’ensemble des collaborateurs pour la performance robuste du troisième trimestre, et je remercie nos clients pour leur fidélité. Fort de la singularité de son modèle, Hermès poursuit ses recrutements et ses investissements de long terme" , a déclaré Axel Dumas, le gérant d'Hermès dans un communiqué.
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La grande résistance du Japon
Certes, Hermès marque un ralentissement de sa croissance, après avoir vu ses revenus progresser de plus de 13% hors changes au deuxième trimestre et de plus de 15% au premier. Mais la performance demeure impressionnante au vu de la dégradation de la conjoncture en Chine, un important marché pour le secteur (environ 30% des revenus des groupes de luxe selon Bank of America), dont ont fait part les rivaux de Hermès.
L'activité de la société n'est d'ailleurs pas totalement immune à la morosité du marché chinois. Les revenus de Hermès n'ont progressé que de 1% hors changes en Asie-Pacifique, région qui inclut la Chine. Ce qui marque un nouveau coup de frein après la croissance de 5,5% au deuxième trimestre (et 13,9% au premier).
A contrario des autres groupes de luxe, Hermès a continué d'enregistrer une croissance vigoureuse au Japon, de 22,8% hors changes, qui est même remontée après les 19,5% du deuxième trimestre.
LVMH et Kering ont tout deux fait état d'une chute de leur croissance au Japon au troisième trimestre. L'activité dans ce pays a été portée, ces derniers trimestres, par les dépenses des touristes chinois dans le pays, attirés par la faiblesse du yen et donc les prix plus abordables des produits de luxe au Japon. Mais cet impact n'a a priori pas pesé sur l'activité d'Hermès dans le pays.
La direction a évoqué "la fidélité de la clientèle locale" pour expliquer ces chiffres. Le directeur financier, Eric du Halgouët a lui rappelé que les revenus d'Hermès au Japon étaient essentiellement réalisés avec cette clientèle locale (environ 90%).
Pas de ruptures de tendance en septembre
Par ailleurs, l'Europe et la zone "Amériques" ont continué d'afficher des performances remarquables, avec des croissances respectives de 17,4% et 13,4% hors changes. Par catégories, les deux principales divisions de la société, à savoir la "maroquinerie-sellerie" , et les "vêtements et accessoires" ont progressé de respectivement 14% et de 13,5% en données comparables.
Le directeur financier, Eric du Halgouët, a déclaré aux analystes que sur l'ensemble des marchés "matures" (France, Europe, Japon, Etats-Unis) il n'y avait pas eu de "rupture de tendance" en octobre par rapport au troisième trimestre.
Le dirigeant a aussi indiqué qu'il n'y avait pas eu non plus de rupture en "Grande Chine" (qui inclut Hong Kong et Macao) avec un chiffre d'affaires à peu près égal au troisième trimestre par rapport au deuxième.
Le directeur financier a expliqué que la Chine connaissait actuellement "un problème de trafic" qui était toutefois compensé par "une stratégie de valeur" avec une hausse du panier dans le cuir, les bijoux et le prêt-à-porter.
A la Bourse de Paris, la copie d'Hermès est appréciée par le marché, le titre prenant 2,3% vers 10h15, l'une des plus fortes hausses du CAC 40. "Hermes reste le favori des investisseurs en raison de la désirabilité de sa marque, de sa clientèle plus aisée et de ses listes d'attente, ce qui conforte l'opinion selon laquelle Hermes est un acteur majeur de l'économie mondiale", juge de son côté Deutsche Bank.
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