(BFM Bourse) - La banque italienne entend retourner plus de 10 milliards d'euros par an au cours des trois prochaines années.
Le retour aux actionnaires peut constituer l'un des attraits du secteur bancaire en Europe. En tout cas, l'italien Unicredit soigne son profil sur ce point.
Le directeur général de la banque transalpine, Andrea Orcel, a déclaré samedi, dans un entretien à Milano Finanza, que sa banque serait en mesure de restituer à ses actionnaires l'équivalent de plus de la moitié de sa capitalisation boursière (qui s'élève à plus de 60 milliards d'euros) sur les trois prochaines années.
Autrement dit, Unicredit rendra à ses actionnaires, soit sous forme de dividendes, soit sous forme de rachats d'actions, plus de 30 milliards d'euros sur trois ans, ou 10 milliards d'euros par an.
Déjà au titre de l'exercice 2023, Unicredit avait indiqué distribuer 8,6 milliards d'euros à ses porteurs. Le groupe avait aussi indiqué qu'il rendrait environ 10 milliards d'euros de cash sur la seule année calendaire 2024. Et sa politique de distribution s'avère impressionnante, puisque la société compte rendre plus de 90% de son résultat net à ses porteurs. UBS estime que ce taux pourrait dépasser 135% sur les exercices 2025 et 2026, le groupe pouvant rendre un excès de cash d'environ 6 milliards d'euros dans son bilan à ses actionnaires.
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Un bond de l'action en trois ans
Difficile de trouver beaucoup de groupes européens qui rendent davantage de cash à leurs actionnaires. C'est le cas à Paris de Totalenergies. Au titre de 2023, la major pétrolière a distribué 16,5 milliards de dollars, soit 15,3 milliards d'euros sous formes de dividendes (7,5 milliards de dollars) et de rachats d'actions (9 milliards de dollars).
Mais, par exemple, le constructeur automobile Stellantis est loin du compte avec 6,6 milliards d'euros en 2023 et 7,7 milliards d'euros prévus en 2024.
C'est aussi le cas des banques françaises du CAC 40. BNP Paribas compte rendre, en 2024, 4,60 euros par action au titre de l'exercice 2023 ce à quoi il faut ajouter un programme de rachats d'actions de 1,05 milliard d'euros. Sachant qu'1,13 milliard d'actions étaient en circulation au 6 mai dernier, cela aboutit à un total de 6,25 milliards d'euros environ, selon nos calculs. Le taux de distribution de BNP, s'élève, par ailleurs, à environ 60% de son résultat net distribuable.
L'an passé, BNP Paribas avait racheté cinq milliards d'euros d'actions et versé un dividende de 3,90 euros, soit une distribution qui correspond, selon nos calculs (et sur la base de 1,234 milliard d'actions en circulation à fin décembre 2022) à un total de 9,8 milliards d'euros.
Rappelons toutefois que ce montant était "gonflé" par 4 milliards d'euros de rachats d'actions liés à la cession de l'établissement américain Bank of The West, dont la cession avait rapporté 16,3 milliards de dollars et avait libéré 11,6 milliards d'euros de fonds propres.
Les deux autres banques françaises sont davantage distancées en termes de retour à l'actionnaire. Crédit Agricole SA propose au titre de 2023, un dividende de 1,05 euro par action, soit un total de 3,2 milliards d'euros (sur la base d'un capital total de 3,025 milliards d'actions). Quant à Société Générale la banque avait annoncé distribuer, au titre de 2023, 1,25 euro par action, soit environ 1 milliard d'euros (la banque avait elle-même calculé ce montant), avec un dividende de 90 centimes par action et des rachats d'actions équivalents à 35 centimes.
Au-delà de la distribution aux actionnaires, UniCredit a connu un parcours boursier impressionnant. L'action s'adjuge 46% depuis le début de l'année, 91% sur un an et plus de 330% sur trois ans. Le "titre est l'un des plus appréciés du secteur, mais l'histoire (boursière) continue de surpasser les attentes" a expliqué à Bloomberg Azzurra Guelfi, analyste chez Citi. Au premier trimestre 2024, le bénéfice d'Unicredit a dépassé de 20% les attentes, selon Jefferies.