(BFM Bourse) - Sur les séances de vendredi et lundi, les tumultes sur les marchés liés au stress bancaire aux Etats-Unis ont provoqué de lourds dégagement sur les titres des sociétés de banque, assurance ou d'investissement. Selon les chiffres de MSCI, la perte se chiffre à environ 465 milliards de dollars.
Le vent de panique boursier qui a soufflé sur les marchés financiers sur les séances de vendredi et surtout lundi a logiquement laminé les cours des groupes d'assurances et de banques.
Malgré un rebond ce mardi, BNP Paribas a perdu 7,9% depuis l'ouverture du marché vendredi, Crédit Agricole SA a lâché 4,2%, Société Générale 8,3% et Axa 7,3%, selon des cours arrêtés vers 14h20. En cumulé, les pertes de capitalisation boursière pour les quatre locataires du CAC 40 s'élève à plus de 13 milliards d'euros, selon nos calculs.
Au niveau mondial, le chiffre s'avère bien sûr plus vertigineux. En compilant les données des indices MSCI World Financials et MSCI EM Financials, cités par Bloomberg et Les Echos, les différents groupes financiers composant ces indices ont effacé 465 milliards de dollars de capitalisations sur les séances de vendredi et lundi, soit plus de 430 milliards d'euros.
Plus de 450 titres composent ces deux indices, qui comprennent, par exemple, pour MSCI World Financials, les grandes banques américaines mais aussi Berkshire Hathaway, la société d'investissement de Warren Buffett.
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Plus que la capitalisation de LVMH
Pour donner un ordre d'idée, ce montant de 430 milliards d'euros dépasse la capitalisation boursière de LVMH, la plus importante société sur le CAC 40 sur cet indicateur.
Les différents titres des groupes bancaires ont été pris dans le mouvement de peur lié à la faillite de Silicon Valley Bank (SBV) qui a été placée sous contrôle de la FDIC, l'agence américaine des dépôts, en raison des retraits massifs de ses clients. Une autre banque américaine, Signature Bank, a connu le même sort.
Cette crainte a surtout affecté les banques régionales américaines, le marché redoutant que ces établissements rencontrent à leur tour des difficultés. First Republic Bank a ainsi chuté de plus de 60% lundi. Toutefois, en début de séance à Wall Street, l'établissement de San Francisco regagnait 46% ce mardi.
UBS estime néanmoins, dans des notes publiées ce mardi, que le risque de contagion s'avère désormais contenu. La banque suisse ne s'attend pas à ce que les établissements européens soient contraints de vendre en urgence des portefeuilles obligataires, ce qui était arrivé à SVB, qui avait alors essuyé 1,8 milliard de dollars de pertes, ces actifs ayant vu leur valeur fondre en raison des hausses de taux de la Réserve fédérale américaine.
"Contagion limitée"
Les dégagements boursiers, qui se sont observés sur les établissements de tous pays, sans distinction, devrait s'inverser à court terme, anticipe UBS. La banque suisse maintient sa préférence pour les titres des banques européennes par rapport à leurs consoeurs américaines, notamment pour des questions de valorisations.
Pictet AM voit de son côté une "contagion limitée" des problèmes de SVB. L'intermédiaire financier explique que la banque californienne présentait une mauvaise gestion, "un cas classique d'inadéquation entre l'actif et le passif", et juge que les autorités américaines ont apporté "un soutien décisif" via leurs mesures d'urgence. En Europe, Pictet AM souligne que les dépôts sont "plus stables" qu'aux Etats-Unis, ce qui doit également permettre de freiner la contagion.
"L'appétit des investisseurs pour le secteur bancaire sera modéré. En conséquence, l'écart de valorisation entre les banques faibles et fortes (et aux États-Unis, les petites et les grandes) devrait s'accroître", anticipe par ailleurs la société suisse.