(BFM Bourse) - Pour acter définitivement le rachat du groupe Hachette, Vivendi doit se séparer d'Editis. Le groupe contrôlé par la famille Bolloré projette de coter le numéro deux français de l'édition sur le compartiment Euronext Growth.
Vivendi est sur le point de tourner la page d'Editis. Le groupe contrôlé par la famille Bolloré doit impérativement se séparer du numéro deux de l'édition française, sans quoi Bruxelles ne validera pas le rachat du groupe Hachette en juin 2022 dans le cadre de sa prise de contrôle de Lagardère. Pour éviter une position dominante, la Commission européenne somme donc Vivendi de faire le ménage dans ses participations.
Alors, le scénario le plus crédible à l'heure actuelle serait celui d'une cotation-distribution en Bourse d'Editis, rapportent Les Echos ce lundi, confirmant des informations du Monde publiées en fin de semaine dernière. Selon Le Monde, Vivendi a présenté ce projet de mise en Bourse à l'occasion d'une réunion avec les représentants des salariés.
"Malgré l'hostilité du personnel d'Editis" à toute cotation, Vivendi plancherait sur une entrée en Bourse d'Editis sur Euronext Growth, le compartiment dédié aux petites et moyennes entreprises. Cette introduction sur ce marché permettrait ainsi au numéro deux de l'édition d'intégrer les vingt premières capitalisations de ce compartiment, rapporte Le Monde. Surtout, cette cotation sur Euronext Growth "lui octroierait une meilleure visibilité" que sur le compartiment réglementé d'Euronext Paris, selon Vivendi.
"Surtout, dans ce scénario, la famille Bolloré détiendrait, à l'issue de l'opération, près de 32% du capital d'Editis, un bloc qui serait alors revendu à un tiers devenant l'actionnaire de référence du numéro deux français de l'édition, cette participation est supérieure au poids de la famille Bolloré au capital de Vivendi (29,5%), l'autocontrôle (5,7%) étant neutralisé", expliquent Les Echos. Et dans ce cas de figure, cette cotation sur Euronext Growth va présenter un autre avantage, réglementaire cette fois. En franchissant le seuil de 30% sur Euronext Paris, l'acheteur devrait initier une OPA (offre publique d'achat) sur l'ensemble des titres de Vivendi, alors que le seuil de déclenchement est fixé à 50% sur Euronext Growth. Or, le montage mis en place par Vivendi pour céder Editis n'aurait plus de sens avec une cotation sur le marché d'Euronext Paris.
Une scission "pour élargir le socle des repreneurs"
Pourquoi Vivendi se lance dans une telle opération? Les acquéreurs ne se seraient manifestement pas bousculés au portillon pour faire l'acquisition de l'intégralité d'Editis, selon Les Echos. D'une part, "cela permet à la famille Bolloré de sécuriser en amont le montant qu'elle va récupérer de la vente de sa part dans Editis", rapporte un bon connaisseur du secteur, cité par le quotidien économique.
D'autre part, la prise de contrôle de l’éditeur sera beaucoup moins onéreuse qu'un rachat total d'un Editis dont la valorisation tournerait aux alentours de 500 millions d'euros, sans compter les 200 millions de dettes. Dans le cadre de cette opération de cotation-distribution, le repreneur n'aurait qu'à débourser autour de 150 millions, ajoutent Les Echos.
D'ailleurs six repreneurs potentiels seraient en lice pour devenir l'actionnaire d'Editis. Parmi eux, Stéphane Courbit, à travers sa société personnelle LOV serait sur les rangs dans la course au rachat d'Editis, tout comme le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, cité comme favori comme révélé par BFM Business. Les groupes de presse Reworld et Mondadori sont eux aussi en négociations avec Vivendi.
Le nom de l'heureux élu sera dévoilé mi-février avant une potentielle entrée en Bourse d'Editis entre le mois d'avril et le mois de juin. A moins que Bruxelles n'y vienne mettre son grain de sable, alors que la Commission européenne n'était à l'origine pas favorable à ce montage.
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