(BFM Bourse) - L’entreprise va arrêter un contrat de financement via des "equity lines", qui étaient jusque là fortement dilutives pour les actionnaires. La société dévoilera un nouveau plan stratégique et de financement le mois prochain.
Vergnet poursuit sa réorganisation. Après avoir modifié en profondeur sa gouvernance le mois dernier, le fabricant d’éoliennes de moyenne puissance remet à plat son financement. La société a ainsi annoncé avoir mis fin à un contrat de financement en capital, conclu fin avril avec Global Corporate Finance Opportunities 13, une entité affiliée à Alpha Blue Ocean.
Ce contrat prenait la forme de BEOCEANE-BSA, c’est-à-dire des bons d’émissions d’obligations convertibles ou échangeables en actions nouvelles et/ou existante (OCEANE) avec des bons de souscriptions en actions (BSA) attachés.
Ce mode de financement fait partie des "equity lines" qui permettent à des entreprises en difficultés de trouver des fonds rapidement mais au prix généralement d’une importante dilution pour leurs actionnaires, l’intermédiaire financier ayant vocation à céder sur le marché les actions acquises via ces instruments. Dans ce cas précis, la société avait indiqué que cet instrument aurait entraîné une dilution théorique de près de 30%: un actionnaire avec 1% du capital devait in fine devait se retrouver à 0,71% en cas de conversion de la totalité des OCEANE et de l’exercice intégrale des BSA.
Vergnet a donc décidé de mettre fin à ce contrat de financement, après avoir tiré une seule des trois tranches de 2 millions d’euros. "Cette ligne de financement a permis au groupe Vergnet de répondre, de manière rapide et intelligente, aux besoins financiers impérieux du premier semestre. Cet apport en fonds propres a donné la possibilité au management et aux collaborateurs du groupe Vergnet de se focaliser sereinement sur un plan stratégique réaliste et pérenne", a déclaré le directeur général, Cyril Ledran, cité dans un communiqué.
Une "route crédible et ambitieuse" présentée en septembre
Le dirigeant précise que ce plan stratégique sera dévoilé le mois prochain en même temps qu’un nouveau plan de financement "indispensable à sa réalisation" de sorte à tracer "une route crédible et ambitieuse".
A la Bourse de Paris, l’action Vergnet, évidemment très volatile vu la faiblesse de son nominal, bondit, prenant 33,6% à 0,0608 euro en fin de matinée. Le groupe d’énergies renouvelables coté sur Euronext Growth depuis 2007 reste toutefois en baisse de près de 75% depuis le début de l’année.
L’entreprise a enchaîné les mauvaises publications. L’an passé, la société a accusé une lourde perte de 6,6 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 12,7 millions d’euros, en baisse de 20%. Vergnet a notamment imputé ses mauvais résultats à la persistance de la pandémie, à l’hyperinflation du prix des composants ainsi qu’à des reports voire des annulations de contrats. Le résultat net avait également été lesté par des dépenses liées aux contentieux judiciaires de 1,8 million d’euros.
Vergnet attendait une année meilleure en 2022 mais le chiffre d’affaires sur les six premiers mois est restée quasiment stable sur un an à 6,5 millions d’euros, plombé par une chute de 44,6% des revenus en Europe. Le groupe a prévenu le mois dernier que la prévision d’un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros pour l’exercice 2022 n’était "pas réaliste".
Vergnet a, également en juillet, totalement bouleversé sa gouvernance, en actant le départ du PDG, Patrick Werner, et en dissociant les fonctions du président du conseil d’administration et de directeur général. La présidence est revenue à Cyril Courtonne, un ingénieur de formation, tandis que Cyril Ledan, auparavant directeur général délégué, a pris la tête de l’opérationnel. L’entreprise a également lancé un audit des comptes de sa société et plus particulièrement du budget de l’exercice en cours établi par Patrick Werner.
Par Julien Marion
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