(BFM Bourse) - La famille Moreira Salles confirme réfléchir à lancer une offre sur les actions du fabricant de bouteilles et d'emballages en verre qu'elle ne détient pas encore. Mais la nouvelle est fraîchement accueillie en Bourse.

Vendredi, Verallia a subitement gagné jusqu'à 20% dans l'après-midi, en réaction à des informations de presse portant sur un éventuel rachat du fabricant de bouteilles et d'emballages en verre.

Bloomberg avait été à l'origine de ce vent de spéculation. Selon ses informations, la famille Moreira Salles, déjà actionnaire à hauteur de 28,84% du groupe, envisageait de lancer une offre publique d'achat (OPA), et ensuite de sortir de la cote le spécialiste de l'emballage en verre.

Cette information avait, donc, provoqué une poussée de fièvre haussière sur le titre vendredi en fin de séance. Le fabricant de bouteilles et d'emballages en verre avait clôturé en nette hausse de plus de 11% à 29,80 euros.

La famille brésilienne Moreira Salles qui possède ces actions via la société BW Gestão de Investimentos Ltda (BWGI), est rapidement rapidement du bois pour commenter ces informations. Elle a confirmé, ce lundi 3 février, réfléchir à lancer une offre sur les actions qu'elle n'a pas encore en sa possession..

Une offre à 30 euros, dividendes compris

La famille brésilienne compte proposer 30 euros par action, pour racheter aux actionnaires minoritaires les titres Verallia qu'elle ne détient pas encore. Cette offre comprend les dividendes qui vont être versés au titre de l'année 2024, a précisé l'actionnaire majoritaire de Verallia dans un communiqué.

"BWGI a l'intention de mettre en ouvre des travaux confirmatoires dans les semaines suivant la publication des résultats 2024 de Verallia, prévue le 19 février, afin d'évaluer l'opportunité d'une telle opération et ses conditions de financement", a indiqué le groupe brésilien qui a précisé qu'il n'entendrait pas retirer Verallia de la cote.

De son côté, le fabricant de bouteilles et d'emballages en verre a réagi dans la foulée à la communication de son actionnaire majoritaire. Le groupe français a indiqué que son conseil d’administration de Verallia allait se réunir "dans les meilleurs délais aux fins d’examiner les conditions et l’opportunité d’une telle opération pour l’ensemble des parties prenantes de Verallia dès lors qu’une proposition incluant les termes détaillés de l’offre aura été soumise par BWGI".

Un prix un peu chiche

Une telle opération est synonyme de prime (généralement de 30% à 50% par rapport au dernier cours coté) pour les actionnaires minoritaires.

Or, le cours évoqué par BWGI de 30 euros par action correspond peu ou prou au cours de clôture de l'action Verallia de vendredi, à savoir 29,8 euros. Ce qui peut potentiellement décevoir le marché.

Vers 12h00 l'action Verallia perd encore 4,80% après avoir dévissé de 7,90% dans les premiers échanges. "Je pense que le marché pondère simplement le risque que cette opération ne se fasse pas puisque BWSA explique, à l'heure actuelle, 'étudier cette possibilité', explique un analyste.

L'évaluation prévue lors des résultats annuels suggère aussi que BWGI pourrait éventuellement changer ses plans, en modifiant le prix de son offre ou en abandonnant l'opération, explique à Reuters un analyste sous couvert d'anonymat.

À noter que la famille Moreira Salles possède également 6,8% du groupe de blanchisserie industrielle français Elis. Il s'agit de l'une des plus anciennes familles brésiliennes présentes dans la finance. Elle co-contrôle notamment la grande banque Itau Unibanco. Pedro Moreira Salles, l'un des membres de cette famille et le président de cette banque, possède un patrimoine de 6,1 milliards de dollars, selon Forbes.