(BFM Bourse) - Le spécialiste de l'emballage en verre a révisé son objectif de résultat brut d'exploitation ajusté pour l'exercice en cours. L'action souffre à la Bourse de Paris.

A l'approche de la saison des publications semestrielles, les avertissements sur résultats se multiplient. Airbus en avait passé un, il y a deux semaines, et Dassault Systèmes a également émis un avertissement ce mardi.

Cette tendance ne se limite pas aux pensionnaires du CAC 40. Sur le SBF 120, le deuxième grand indice de la place parisienne, Bic avait été contraint d'abaisser ses perspectives le mois dernier, en raison d'un marché du briquet en berne aux Etats-Unis.

Ce mardi, Verallia a, à son tour, publié un avertissement sur résultats. Le spécialiste de l'emballage en verre introduit en Bourse en 2019, avait connu une année 2023 compliquée, marquée par un repli de la demande en Europe.

Cette faiblesse s'expliquait à la fois par une baisse de la consommation ainsi que par des déstockages. Elle s'était prolongée au premier trimestre 2024, au cours duquel les revenus de la société avaient reculé de 12,7% en données comparables. Ce même si les volume s'amélioraient par rapport aux tendances observées à la fin 2023. L'ex-filiale de Saint-Gobain anticipait un rebond progressif de son activité sur le reste de son exercice 2024.

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La bière et les spiritueux en difficulté

Cette reprise ne s'avère toutefois pas aussi prononcée que ne l'espérait le groupe. Verallia a annoncé lundi soir que l'amélioration de la demande s'était, certes, "confirmée au second trimestre" dans la plupart de ses marchés.

"Cette reprise est toutefois plus lente qu’anticipé et nous estimons que l’activité au second semestre devrait poursuivre sa progression à un rythme inférieur à nos attentes initiales", a ajouté l'entreprise.

"Les marchés de la bière (12% du chiffre d'affaires) et des spiritueux (16% du chiffre d'affaires) restent peu dynamiques. Par ailleurs, le groupe est confronté à certaines pressions de la part des clients se traduisant par une poursuite de la baisse des prix de vente", explique de son côté Oddo BHF dans une note. Le courtier note aussi que la société doit composer avec des prix "soutenus" du calcin (des débris qui mélangés à des matières premières comme du sable permettent de produire du verre).

Une valorisation faible

En conséquence Verallia, a abaissé son objectif de résultat brut d'exploitation (Ebitda) ajusté pour 2024, tablant désormais sur un chiffre proche de celui de 2022, soit 866 millions d'euros, contre environ 1 milliard d'euros précédemment .

"La trajectoire de réduction des coûts générée par le 'performance action plan' reste pleinement en ligne avec nos attentes. Nous poursuivons avec détermination notre plan d’action pour adapter nos capacités, garder nos stocks sous contrôle et réduire nos coûts", a assuré la société.

Ce plan de performance de Verallia doit lui permettre de réduire ses coûts annuels de production de 2% cette année, après 2,1% en 2023.

Le groupe donnera davantage de détails lors de la publication de ses résultats semestriels qui est prévue le 25 juillet prochain. En attendant, l'action prend l'eau à la Bourse de Paris, le titre Verallia plongeant de 13,5% en fin de matinée.

"Malgré cette déception et après révision en baisse de nos estimations, la valorisation reste modeste", écrit Oddo BHF, qui souligne que l'action ne s'échange que 6,5 fois l'Ebitda attendu en 2024 et se traite avec une décote de 12% par rapport à ses comparables et plus particulièrement 27% par rapport à l'espagnol Vidrala.

Jugeant que les "fondamentaux" ne sont pas remis en cause, Oddo BHF réitère son conseil à "surperformance" et ajuste sa cible à 42 euros, contre 45 euros précédemment.