(BFM Bourse) - Le spécialiste de la papeterie, des rasoirs et des briquets table désormais sur une croissance pour l'ensemble de 2024 "basse à un chiffre", contre 5% et à 7% précédemment. L'action s'effondre.
Le marché américain des briquets constituait depuis plusieurs mois une source de préoccupation pour l'action Bic. Au premier trimestre, les résultats du groupe n'avaient guère emballé le marché, et la société avait légèrement manqué les attentes sur sa croissance. Ce raté était entièrement imputable à sa division "flame for life", c'est-à-dire les briquets.
UBS considérait que cette performance décevante s'expliquait par des pertes de parts de marché aux États-Unis au bénéfice des groupes asiatiques, avec une part croissance des importations d'Asie dans les volumes américains.
Quelques mois plus tard, ce marché américain du briquet contraint Bic à abaisser drastiquement sa prévision de croissance pour 2024.
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Conjoncture dégradée
Le spécialiste de la papeterie, des rasoirs et des briquets a annoncé, mercredi soir, tabler désormais sur une progression "basse à un chiffre" à taux de change constants (et hors hyperinflation argentine), soit grosso modo entre 1% et 3%.
Bic anticipait auparavant une croissance hors effets de changes comprise entre 5% et 7%. L'entreprise a, en revanche, confirmé ses cibles de marges et de cash pour 2024, à savoir une légère amélioration de sa marge d'exploitation et un flux de trésorerie disponible de plus de 220 millions d'euros.
Le groupe indique que le marché américain des briquets s'est dégradé plus vite qu'il ne le prévoyait initialement. Au début de l'année, l'entreprise contrôlée par la famille Bich anticipait "une baisse légère à modérée" de ce marché.
"Cependant, à fin mai, la détérioration des tendances de consommation a entraîné une baisse du marché plus forte que prévue. Bic prévoit désormais une baisse modérée à élevée à un chiffre du marché des briquets aux États-Unis en 2024 (en valeur)", explique l'entreprise dans un court communiqué.
Le courtier Oddo BHF écrit de son côté dans une note que "les dernières statistiques montrent qu’après une baisse de 3,6% en valeur au premier trimestre, le déclin se serait accentué (-7% pour les quatre dernières semaines) en raison d’une conjoncture défavorable".
Bic assure néanmoins avoir, dans cet environnement de marché peu propice, gagné des parts de marché en volume et en valeur.
Une valorisation à la casse?
Les briquets représentaient en 2023 des revenus de 851,5 millions d'euros pour Bic, soit 37,6% du total. Mais cette division affiche des marges élevées (34% de marge d'exploitation ajustée), ce qui fait que cette division pesait pour plus de 85% de son résultat d'exploitation ajusté.
A la Bourse de Paris, l'action Bic dévisse fortement, l'avertissement sur ses ventes ayant pris à revers le marché. L'action Bic abandonne 10,2% vers 10h20, après avoir ouvert en baisse de plus de 18%.
Pour tenir compte de ces indications, Oddo BHF a abaissé sa prévision de croissance pour Bic, tablant sur 2,1% pour 2024 contre 5% précédemment. Dans la seule division briquets, le courtier est passé d'une hausse de 2% à un repli de 4,5%. L'intermédiaire financier a aussi réduit sa projection de résultat d'exploitation ajustée de 4% à 342,6 millions d'euros, avec une marge correspondante de 14,8%.
Oddo BHF confirme toutefois son conseil à "surperformance" avec un objectif de cours réduit à 73 euros contre 79 euros.
"Le contexte de consommation aux Etats-Unis pénalise la croissance du groupe mais la génération de flux de trésorerie libre reste préservée et la publication des résultats semestriels fin juillet sera l’occasion pour nous d’apprécier les mesures d’économies de coûts identifiées", avance Oddo BHF. La valorisation de Bic reste par ailleurs faible, explique Oddo BHF, avec une action s'échangeant 10,5 fois le bénéfice attendu en 2025, contre une moyenne historique sur cinq ans à 12.
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