(BFM Bourse) - Déçu des ventes de Ghost Recon Breakpoint, l'éditeur français de jeux vidéo a choisi de décaler non pas un, mais la totalité des jeux qui devaient être lancés sur la suite de l'exercice pour permettre au développeurs de peaufiner leur travail et éviter d'autres déconvenues. De ce fait, Ubisoft renonce à l'essentiel des profits qu'il anticipait pour 2019-2020. Le titre chute de 20%, rappelant à Midcap Partners le précédent de 2013.
Un certain parfum de 2013. Le 16 octobre 2013, l'action Ubisoft s'était effondrée de 26,15% après la "décision difficile" de reporter à l'exercice suivant du lancement de deux des cinq jeux à gros budget (dits "AAA") que le groupe entendait lancer en 2013-2014. Le scénario de ce vendredi est très proche avec une chute du cours de 20,34% à 44,61 euros, le groupe ayant annoncé jeudi soir le report de cette fois trois titres AAA initialement attendus en 2019-2020 (l'exercice du groupe courant d'avril à mars). Or si plusieurs analystes choisissent de dégrader leurs objectifs voire leur recommandation, celui de Midcap Partners n'hésite pas à aller à contre-courant en revendiquant haut et fort son conseil d'achat, assorti d'un objectif de 80 euros (près de 80% au-delà du cours auquel tombe le titre actuellement).
Le groupe contrôlé par la famille Guillemot n'a effectivement "pas fait dans la demi-mesure" en décalant non pas un jeu, mais la totalité du line-up attendu sur le reste de l'exercice -à savoir les titres Gods & Monsters, Rainbow Six: Quarantine et Watch Dogs: Legion- afin de ne pas répéter les erreurs qui viennent d'aboutir aux performances "très décevantes" de Ghost Recon: Breakpoint le (du coup unique) lancement de 2019-2020.
Critiques de la presse et des joueurs
Malgré des avant-signes prometteurs, ce jeu de simulation de commandos a été la cible de critiques de la presse spécialisée et d'une bonne partie des joueurs. "Le groupe souhaite donc remettre à plat son système de validation pour s'assurer de l'excellente réception de ses prochaines sorties", explique Charles-Louis Planade, analyste spécialisé de Midcap Partners.
"Cela semble être une habitude chez Ubisoft, plutôt que de faire une année un peu en dessous, le groupe n'hésite pas à sabrer sa guidance, retrousser ses manches et corriger ce qui n'a pas marché pour réaliser une année fantastique par la suite", observe-t-il. En ce sens, le nouvel avertissement apparaît en de nombreux points identiques à celui d'octobre 2013, qui avait vu le décalage de Watch Dogs et The Crew à l'exercice 2014-2015. Or, à l'époque le titre avait dévissé à un plus bas intraday de 7,55 euros (8,19 euros en clôture)... avant de reprendre 36% à la fin de l'année, et de connaître un essor monumental par la suite (+47,5% de hausse en 2014, 76% en 2015, 27% en 2016, 90% (!) en 2017 et encore près de 10% l'année dernière). Une progression "due à l'extraordinaire parcours de publications financières du groupe jusqu'à aujourd'hui" souligne Midcap Partners.
Ubisoft profitable malgré cet échec
Pour l'analyste, non seulement les fondamentaux du secteur et de l'entreprise sont inchangés, mais qui mieux est, même avec cette année "pourrie" (finalement un seul mauvais jeu sorti), le groupe réussira l'exploit d'être profitable au niveau opérationnel, puisque le résultat opérationnel est tout de même attendu légèrement positif entre 20 et 50 millions d'euros.
Rappelant être passé neutre en début d'année au vu du calendrier des sorties, qui lui semblait trop risqué sur la fin d'exercice, Charles-Louis Planade est récemment repassé à l'achat et confirme donc son conseil en vue d'un objectif de 80 euros, ses projections de moyen/long terme demeurant finalement peu affectées par l'annonce du nouveau profit warning.
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