(BFM Bourse) - L'éditeur de jeux vidéo a annoncé le décalage de la publication de ses résultats du premier semestre et a demandé la suspension de la cotation de ses actions à compter du vendredi 14 novembre. Euronext a annoncé ce vendredi que cette suspension serait effective.

L'action Ubisoft ne cote pas ce vendredi 14 novembre. Dans un avis, l'opérateur boursier de la place de Paris, Euronext, explique que le titre a été suspendu à la demande de la société "et jusqu'à nouvel avis".

L'éditeur de jeux vidéo avait publié un communiqué la veille dans lequel il indiquait avoir demandé à Euronext de suspendre la cotation de ses actions et de ses obligations à compter de l'ouverture des marchés le 14 novembre 2025 et jusqu’à la diffusion de ses résultats pour le premier semestre 2025-26 dans les prochains jours.

L'éditeur de jeux vidéo Ubisoft a dans le même temps annoncé le décalage de la publication de ses résultats pour le premier semestre 2025-26.

"Ubisoft tiendra le marché informé de la date de reprise de la cotation", expliquait la société dans son communiqué. L'action a reculé de 0,94% à 6,77 euros, à la clôture du jeudi 13 novembre.

Un manque de confiance de la part du marché

"Simple décalage ou annonce majeure à venir ? Si le timing de l’annonce et la suspension de cotation nous font pencher vers la deuxième option, il reste très difficile de spéculer sur la nature de l’annonce à venir", a commenté TP ICAP Midcap, dans une note ce vendredi.

Le "sentiment déjà négatif des investisseurs devrait s'en trouver renforcé", a commenté Allinvest Securities ce vendredi.

Le manque de confiance des investisseurs "intègre notamment des craintes liées à la transformation en cours du groupe et à l'avenir de la licence phare Assassin's Creed, dans un environnement compétitif de plus en plus exigeant (craintes de ventes en-dessous des attentes pour Assassin's Creed et départ de son directeur Marc-Alexis Côté, pilier de la saga)", poursuit le bureau d'études.

Dans une note "preview" publiée lundi, Deutsche s'attendait à ce que la société publie des "net bookings" - le chiffre d'affaires retraité de certains revenus - de 430 millions d'euros, en hausse de 22% sur un an mais inférieurs aux prévisions de la société (d'environ 450 millions d'euros) en raison de performances plus faibles du dernier jeu vidéo de la série Assassin's Creed, "Assassin's Creed Mirage".

"Malgré des débuts apparemment prometteurs, le jeu se serait vendu bien en deçà des attentes, avec seulement 4,3 millions d'exemplaires écoulés depuis son lancement le 25 mars (selon Alinea Insights)", expliquait Deutsche Bank.

"Cela représente un ralentissement important par rapport aux 3 millions d'exemplaires vendus lors de la première semaine (qui étaient clairement liés aux précommandes des fans inconditionnels) et une performance nettement inférieure à celle d''Assassin's Creed Mirage' (5 millions en 3 mois)", poursuivait la banque.

"Le plus décevant est peut-être que, comparé à Ghost of Yotei (une exclusivité PlayStation) qui s'est vendu à 2,5 millions d'exemplaires en trois semaines après sa sortie (octobre 2025), AC Shadows ne se serait vendu qu'à 2,4 millions d'exemplaires (sur PS5) en sept mois, le directeur général affirmant récemment qu'il était devenu le 'jeu que tout le monde aime détester'", soulignait encore Deutsche Bank.

Des résultats mitigés au premier trimestre

Ubisoft avait publié des résultats mitigés pour son premier trimestre de l’exercice 2025-2026 (clos fin juin 2025). Le groupe a enregistré des ventes nettes de 281,6 millions d’euros, en baisse de 2,9 % par rapport à la même période de l’an dernier, et légèrement inférieurs aux attentes internes, qui tablaient autour de 310 millions.

À change constant, la baisse reste limitée (-0,5 %), mais ces chiffres confirment un démarrage d’exercice en demi-teinte, dans un contexte toujours très concurrentiel pour l’industrie du jeu vidéo.

Le trimestre a été marqué par une activité plus faible que prévu sur certaines franchises et par un calendrier de sorties relativement creux avant les grands lancements attendus sur la deuxième partie de l’année fiscale.

Le groupe annonçait poursuivre sa stratégie de recentrage autour de ses marques fortes et d’une meilleure maîtrise des coûts, après plusieurs trimestres de réorganisation interne et de réduction de la dette.

Ubisoft avait aussi confirmé ses prévisions annuelles, telles que dévoilées une première fois en mai dernier , à savoir des "net bookings" (soit le chiffre d'affaires retraité de certains revenus différés), stables sur un an, un résultat opérationnel non-IFRS "proche de l'équilibre", et un flux de trésorerie négatif.

(Julien Marion et Sabrina Sadgui avec Reuters)