(BFM Bourse) - Le groupe pétrolier a livré des résultats en nette baisse au deuxième trimestre, en raison d'un prix du Brent nettement plus bas que sur la même période de 2024. La dette nette a encore grimpé et l'action recule à la Bourse de Paris.

Plus gros pourvoyeur de bénéfices du CAC 40 l'an passé, avec plus de 15 milliards d'euros, Totalenergies livre à son tour ses résultats du deuxième trimestre.

La major pétrolière a globalement vu ses comptes reculer sous le poids de la chute des cours du baril. Au deuxième trimestre, le prix de vente moyen du Brent s'est établi à 67,9 dollars le baril, contre 85 dollars un an plus tôt. Le prix de vente moyen du Gaz naturel liquéfié (GNL) a, lui, été globalement stable tandis que les marges de raffinage en Europe ont baissé de 21,3%.

"Les marges de raffinage et de pétrochimie font face à des surcapacités structurelles au regard d'une demande qui reste faible", a expliqué l'entreprise.

Au deuxième trimestre, le résultat net consolidé de la société est tombé à 2,69 milliards de dollars contre 3,8 milliards de dollars un an plus tôt, soit une baisse de 29%. Le résultat net ajusté s'est inscrit à 3,58 milliards de dollars contre 4,7 milliards de dollars au deuxième trimestre 2024.

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La dette nette grimpe encore

La marge brute d'autofinancement (ou flux de trésorerie tiré des opérations) s'est par ailleurs établie à 6,6 milliards de dollars en baisse de 15% sur un an.

Selon un consensus Visible Alpha cité par Royal Bank of Canada, le consensus tablait sur un résultat net ajusté de 3,6 milliards de dollars et une marge brute d'autofinancement de 6,6 milliards de dollars.

Point qui avait fait grimacer la Bourse lors de la précédente publication, la dette nette de l'entreprise a encore augmenté à 25,9 milliards de dollars, ce qui représente un ratio d'endettement (la dette nette divisé par le passif total de la société) de 17,9% contre 14,3% à la fin du premier trimestre.

Cette hausse risque encore de mal passer auprès du marché. "Malgré des résultats et des flux de trésorerie conformes aux prévisions pour le trimestre, nous pensons que l'augmentation du ratio d'endettement pèsera sur le sentiment (du marché) aujourd'hui, la dette nette ayant encore augmenté par rapport au trimestre précédent, sous l'effet combiné d'un programme d'investissements organiques important au premier semestre, d'acquisitions nettes de 2 milliards de dollars et d'une nouvelle augmentation du fonds de roulement", écrit Royal Bank of Canada dans une note.

À l'ouverture de la Bourse de Paris ce jeudi 24 juillet, l'action Totalenergies perd 2,3% à la suite de ces annonces.

"À l'avenir, Totalenergies devra rassurer les investisseurs sur le fait que certains de ces facteurs devraient s'inverser au second semestre afin de leur donner confiance dans la viabilité du plan de distribution (aux actionnaires, NDLR"), poursuit Royal Bank of Canada.

Plusieurs analystes notent qu'actuellement Totalenergies ne dégage pas suffisamment de cash pour financer sans s'endetter ses investissements, ses dividendes et son retour à l'actionnaire. C'est ce que pointait Bank of America, la semaine dernière dans une note évaluant le décaissement total à 9 milliards de dollars.

Hausse de la production attendue

Sur l'ensemble du premier semestre, le bénéfice net de Totalenergies s'est inscrit à 6,5 milliards de dollars contre 9,5 milliards de dollars un an plus tôt, en baisse de 31%. Le résultat net ajusté s'est lui établi à 7,8 milliards de dollars contre 9,8 milliards de dollars, en repli de 21%.

Du côté du retour à l'actionnaire, Totalenergies a annoncé la distribution d'un acompte de 85 centimes du dividende attendu au titre de l'exercice 2025 ainsi que des rachats d'actions d'un montant allant jusqu'à 2 milliards de dollars au troisième trimestre. Soit exactement la même distribution qu'au trimestre précédent.

La société a par ailleurs indiqué que la production d'hydrocarbures était attendue en hausse de 3% sur un an au troisième trimestre, en ligne avec sa cible annuelle.

Concernant ses perspectives, la société a confirmé prévoir des investissements nets allant de 17 milliards à 17,5 milliards de dollars mais n'a plus fait référence aux 4,5 milliards dédiés aux énergies bas carbone.