(BFM Bourse) - Le géant pétrolier a dévoilé des résultats trimestriels conformes aux attentes et confirme son objectif de production pour l'ensemble de l'année en cours. Le marché sanctionne surtout la franche remontée de la dette nette de Totalenergies sur un an.

Après la major britannique BP, c'est au tour de Totalenergies de présenter ses comptes du premier trimestre dans un contexte de baisse des prix des hydrocarbures.

Le groupe pétrolier a dégagé un résultat net ajusté de 4,19 milliards de dollars au premier trimestre, en baisse de 18% sur un an et en repli de 5% par rapport au trimestre précédent. Il attribue ce repli des résultats "principalement" par "la baisse des prix du pétrole et des marges de raffinage, partiellement compensées par la hausse de la production d'hydrocarbures et des prix du gaz".

Le flux de trésorerie tiré des opérations (ou marge brute d'autofinancement) a chuté de 14% à 6,99 milliards de dollars au premier trimestre, et de 2% par rapport aux trois derniers mois de 2024.

"Totalenergies affiche au premier trimestre des résultats solides, en ligne avec les résultats positifs du quatrième trimestre 2024", a déclaré son Président directeur-général, Patrick Pouyanné, cité dans le communiqué.

Des résultats en ligne mais...

Ces résultats ressortent en ligne avec les attentes. Selon Royal Bank of Canada, le consensus attendait un bénéfice net ajusté de 4,2 milliards de dollars et un flux de trésorerie des opérations de 7,2 milliards de dollars.

La publication livrée par Totalenergies ne fait pourtant pas l’unanimité auprès du marché. L'action abandonne tout de même 3,7% à la Bourse de Paris vers 11h15, accusant la deuxième plus forte baisse du CAC 40 derrière Crédit Agricole.

Car un point bien précis a crispé les investisseurs, et non des moindres puisqu'il s'agit de la dette nette qui a brusquement remonté sur un an. Elle a quasi doublé, passant de 14,21 milliards de dollars au premier trimestre 2024, à 20,10 milliards de dollars à fin mars 2025. Ce qui représente un ratio d'endettement de 14,3% au premier trimestre 2025, en hausse par rapport aux 10,5% au 31 mars 2024.

"La dette nette a augmenté de manière significative par rapport au trimestre précédent pour atteindre 21 milliards de dollars (11,9 milliards de dollars à la fin de 2024), en partie en raison d'une augmentation saisonnière du fonds de roulement, mais bien au-delà de notre estimation de 17,4 milliards de dollars", remarque Royal Bank of Canada.

Des perspectives maintenues

La trajectoire de la dette nette irrite donc les marchés, qui font fi de la confirmation des objectifs et de son programme de retour à l'actionnaire. Côté perspectives, Totalenergies compte toujours augmenter sa production d'hydrocarbures de plus de 3% en 2025, conformément à sa feuille de route dévoilée en fin d'année 2024, et ce, après une progression proche de 4% au premier trimestre.

Pourtant, le contexte de marché sera plus exigeant en 2025 prévient Totalenergies. "Dans un contexte d'incertitudes géopolitiques et macro-économiques à la suite de la mise en place de tarifs douaniers par les Etats-Unis, les perspectives d'évolution de la demande de pétrole sur l'année 2025 sont en baisse alors que les pays de l’OPEP+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés), ont indiqué vouloir poursuivre la trajectoire de remise sur le marché de certaines réductions volontaires de production au deuxième trimestre 2025", explique Totalenergies

"En conséquence, les marchés du pétrole demeurent volatils entre 60 et 70 dollars le baril et les marges de raffinage et pétrochimiques devraient rester déprimées", poursuit la société.

A l'issue de ce trimestre, Totalenergies a aussi confirmé tabler sur des investissements de 17 milliards à 17,5 milliards de dollars cette année, dont 4,5 milliards seront dédiés aux énergies renouvelables.

La société a aussi annoncé qu'elle procéderait à un maximum de 2 milliards de dollars de rachats d'actions au deuxième trimestre, en dépit d'un "environnement en baisse sous les 70 dollars le baril de Brent depuis le début du mois d'avril et un contexte géopolitique et macro-économique incertain".

Toujours sur le plan du retour à l’actionnaire, la major pétrolière prévoit de verser un premier acompte sur dividende de 0,85 euro par action au titre de l'exercice 2025, en hausse de 7,6% par rapport à 2024. Un geste qui témoigne de la confiance de Totalenergies dans ses perspectives, relève Oddo BHF.