(BFM Bourse) - La major pétrolière a globalement accusé une baisse de ses résultats l'an passé, en raison de prix de marché moins favorables pour le pétrole et le gaz. La société a toutefois enregistré des comptes supérieurs aux attentes sur le seul quatrième trimestre, grâce aux activités de GNL.

Après avoir enregistré un bénéfice record au titre de 2023, Totalenergies a cette fois vu ses résultats se replier en 2024.

Sur l'ensemble de l'année passée, la major pétrolière française a dégagé un bénéfice net de 15,76 milliards de dollars, soit environ 15,14 milliards de d'euros, traduisant une baisse de 26% sur un an.

Le résultat net ajusté a lui reculé de 21% à 18,26 milliards de dollars tandis que le flux de trésorerie d'exploitation a chuté de 24% à 30,85 milliards de dollars.

Le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, a cité "un environnement de prix moins favorable, avec notamment des marges de raffinage en fort repli, après deux années exceptionnelles" pour expliquer la baisse de ces résultats.

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Bonne performance du GNL en fin d'année

En 2024, le cours moyen du pétrole Brent de mer du Nord s'est établi à 80,8 dollars le baril en repli de 2% tandis que le prix de marché du gaz naturel a baissé de 9%. L'indicateur européen de marché pour la marge de raffinage a, lui, chuté de 44% à 39,5 dollars la tonne.

L'entreprise a par ailleurs ramené son ratio de dette nette sur capitaux propres ("gearing") sous les 10%, à 8,3% à fin décembre 2024, contre 12,9% un an plus tôt.

Sur le seul quatrième trimestre 2024, Totalenergies a, toutefois publié des résultats supérieurs aux attentes. Le résultat net ajusté s'est établi à 4,4 milliards de dollars contre 4,2 milliards de dollars anticipé par les analystes, selon un consensus cité par Royal Bank of Canada.

"Totalenergies a démontré au quatrième trimestre sa capacité à tirer parti de son modèle multi-énergies intégré, bénéficiant, notamment de la bonne performance de ses secteurs integrated LNG et integrated Power sur le trimestre", a expliqué Patrick Pouyanné.

La division de gaz naturel liquéfié ("integrated GNL") a vu son résultat opérationnel net ajusté s'établir à 1,43 milliard de dollars, en repli de 1,7% sur un an, mais en hausse de de 35% par rapport au trimestre précédent et 10% au-dessus des attentes du consensus (1,3 milliard de dollars).

Cette division a été portée par une hausse de la production d'hydrocarbures pour le GNL, par un prix moyen de vente relativement élevé, ainsi que par les résultats des activités de négoces de GNL qui ont bénéficié d'une plus forte volatilité.

Les autres divisions ont publié des performances en ligne avec les attentes. L'exploration production a notamment dégagé un résultat opérationnel ajusté en baisse de 18% sur un an, en raison du net repli des prix du marché du pétrole (le Brent a reculé de 11% sur la période).

Des résultats résilients

La marge brute d'autofinancement s'est par ailleurs inscrite à 7,15 milliards de dollars au quatrième trimestre, en baisse de 15,8% sur un an.

"Totalenergies a fait état de résultats résilients par rapport aux attentes ce trimestre", apprécie Royal Bank of Canada.

Coté perspectives, Totalenergies a indiqué qu'il comptait augmenter sa production d'hydrocarbures de 3% en 2025, en ligne avec ses précédentes indications. Lors de sa journée dédiée aux investisseurs, en octobre dernier, la société avait annoncé viser une croissance d'environ 3% par an dans les hydrocarbures.

La société a également annoncé qu'elle investirait entre 17 milliards et 17,5 milliards de dollars en 2025, avec 4,5 milliards de dollars dédiés aux énergies bas carbone (gaz, électricité).

Point toujours important car très surveillé par le marché chez les groupes pétroliers: le retour à l'actionnaire.

Comme annoncé en octobre dernier, Totalenergies a confirmé envisager de racheter 2 milliards de dollars de ses propres actions par trimestre "dans des conditions de marché raisonnables". La société a aussi annoncé un dividende au titre de l'exercice 2024 de 3,22 euros par action, ce qui traduit une hausse de 7% par rapport à celui de 2023.

"L'engagement sur les rachats d'actions de 8 milliards de dollars (par an, NDLR) et le fait que Totalenergies déclare un ratio d'endettement de 8% devraient apaiser les inquiétudes concernant les niveaux d'endettement, tandis que la croissance annoncée du dividende de Totalenergies a été supérieure à ce que nous avions anticipé", juge Royal Bank of Canada.

À la Bourse de Paris, le marché accueille plutôt bien les comptes annuels de Totalenergies. L'action gagne 1,1% vers 9h20 à la Bourse de Paris, signant la deuxième plus forte hausse du CAC 40.

Lors d'une conférence de presse tenue dans la foulée de la publication des résultats, Patrick Pouyanné a estimé que la taxe sur les rachats d'actions contenue dans le projet de loi de finances pour 2025 représenterait des surcoûts pour le groupe allant de 100 millions à 150 millions d'euros.

Le PDG de Totalenergies a par ailleurs confirmé le projet de la société de transformer son ADR à New York – un certificat de dépôt qui permet aux investisseurs américains de se positionner sur des groupes étrangers – en action.

"Il n'y a pas de double cotation, il n'y a pas un cours indépendant aux États-Unis d'un cours en Europe, c'est la même classe d'actions", a déclaré le dirigeant cité par l'AFP, précisant que "l'action sera cotée en continu de Paris à New York, de 9h du matin à Paris à 22h", heure de clôture de Wall Street.