(CercleFinance.com) - Bercy voyait d'un mauvais oeil les liens d'Henri Proglio avec la Russie, plus exactement avec Rosatom. Le président d'honneur d'EDF siège en effet au conseil d'administration de deux filiales de l'agence publique russe de l'Energie atomique, ce qui aux yeux du gouvernement était incompatible avec une accession à la présidence de Thales. Dans un entretien accordé au Monde, Henri Proglio a finalement annoncé qu'il y renonçait.

Une décision que l'intéressé a qualifié de 'rationnelle' dans l'édition du jour du quotidien. Et de préciser: 'j'avais d'ailleurs refusé une première fois cette proposition avant de l'accepter en décembre dernier, à la demande de la famille Dassault et de son représentant Charles Edelstenne. Depuis, je pensais l'affaire entendue puisque l'État avait réitéré à trois reprises son accord, par la voix de François Hollande, de Manuel Valls et de Jean-Yves Le Drian.'

Manifestement très en colère, Henri Proglio a souhaité qu'on arrête de '(le) prendre pour un guignol, un espion, un goinfre, un traître' et s'est dit excédé par le 'soupçon' et 'l'humiliation'.

S'estimant 'sali depuis des semaines par une campagne alimentée par Berçy', ce proche de Nicolas Sarkozy jette donc l'éponge à la veille de l'Assemblée générale de Thales, laquelle devait approuver sa nomination comme président non exécutif.

Après plusieurs semaines de tractations, Henri Proglio avait été désigné le 23 décembre dernier. 5 mois plus tard, le nom du nouveau président du groupe d'électronique et de défense n'est toujours pas connu.

Le titre cède 2,1% ce mardi à la Bourse de Paris.


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