(BFM Bourse) - Les deux groupes de défense surperforment le marché et leur secteur ce lundi 14 juillet après que le président de la République a annoncé 3,5 milliards d'euros de dépenses supplémentaires pour 2026 et 3 milliards d'euros pour 2027.

Thales et Dassault Aviation connaissent, chacun, deux hausses enviables à la Bourse de Paris, ce lundi 14 juillet. Le premier s'adjuge 1,2% en début d'après-midi, signant la deuxième plus forte progression d'un CAC 40 atone (-0,3%). Le second prend 2,1%.

Les deux actions surperforment à la fois le marché et leur secteur, puisque les autres actions européennes de défense connaissent des évolutions plus anonymes. À Francfort, Rheinmetall prend 0,4% tandis qu'à Londres BA Systems gagne 0,5%.

Thales et Dassault Aviation peuvent être soutenus par les annonces du président français, Emmanuel Macron. Le locataire de l'Élysée a indiqué dimanche que 3,5 milliards d'euros de dépenses supplémentaires militaires seraient programmées dans le budget pour 2026 puis à nouveau 3 milliards d'euros en 2027. Le budget de la défense aura doublé en dix ans à cette dernière échéance.

"Une actualisation de la loi de programmation militaire" pour 2024-2030 "sera présentée à l'automne, a déclaré le chef de l’État dans son traditionnel discours aux armées.

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Les deux titres les plus exposés

Par ailleurs, Emmanuel Macron a affirmé"refuser" que cet "effort nouveau et historique" soit financé par "l'endettement". Le chef de l'exécutif a évoqué "plus d'activité et plus de production" pour trouver l'argent nécessaire à ces hausses de dépenses.

Emmanuel Macron a mis en avant "l'effort de toute la nation". "Un effort ponctuel de tous, il faut que nous dépensions plus pour notre défense et que chacun prenne sa part dans cet investissement", a-t-il développé.

Le président de la République a indiqué que des détails seraient livrés mardi par le Premier ministre, François Bayrou, quant aux ressources pour financer ces "effort".

Emmanuel Macron a expliqué que les dépenses supplémentaires serviraient à "combler nos zones de fragilité", évoquant les stocks de munitions, les "armes de saturation et armes de précision", les drones, les "capacités spatiales", mais aussi les "équipements nécessaires au quotidien pour que les opérations soient menées".

Dans une courte note publiée lundi matin, la banque Jefferies calcule que les annonces d'Emmanuel Macron représenteraient une hausse, par rapport à la trajectoire de dépenses incluse dans la loi de programmation militaire actuelle, de 7% en 2026 et de 11% en 2027. "Sur un an cela représenterait une croissance de 13% en 2026 et 11% en 2027", poursuit-elle.

Jefferies attend d'avoir davantage de détails avant de tirer de grandes conclusions sur les actions qu'elle couvre. Toutefois, la banque estime que Thales et Dassault Aviation sont les "potentiels gagnants clef" de ces annonces.

Le premier délivre environ 22% de ses revenus de la défense en France, le second environ 32%, explique Jefferies, qui précise toutefois que cette proportion a évolué de façon importante chez Dassault au cours des dernières années

Un secteur en forme

Jefferies estime aussi que, dans une moindre mesure, Safran, Airbus, Leonardo et Bae Systems pourraient également bénéficier de ces annonces.

Rappelons que le secteur de la défense a le vent en poupe depuis le début de l'année. Thales gagne 83% et se trouve au coude-à-coude avec Société Générale pour signer la plus forte progression du CAC 40 sur l'ensemble de 2025. Dassault Aviation prend lui 56% sur la même période. L'allemand Rheinmetall s'adjuge de son côté 200,7%.

Les groupes de défense ont été propulsés par les multiples annonces de hausses des budgets militaires en Europe. Sous la pression des États-Unis, qui sont désormais bien moins enclins à assurer la sécurité du Vieux Contient, l'Europe a décidé de se réarmer. L'Allemagne a par exemple annoncé des centaines de milliards d'euros d'investissement dans la défense.

En juin, les pays membres de l'Otan se sont engagés à investir 5% par an de leur PIB dans les dépenses de défense d'ici à 2035, contre une précédente cible de 2%.

"Nous estimons que cet objectif de 5% d'ici à 2035 pourrait représenter une augmentation annuelle d'environ 2.000 milliards de dollars des dépenses de défense de l'Otan, soit un taux de croissance annuel moyen d'environ 8% entre 2024 et 2035", calculait Royal Bank of Canada.