(BFM Bourse) - Le secteur décroche un peu ce lundi 29 décembre, après que le président américain s'est montré résolument optimiste à l'issue d'une rencontre avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Cela pourrait presque résumer l'année 2025 du secteur en Bourse. Ce lundi 29 décembre, les groupes européens de défense évoluent sous pression, cédant du terrain alors que le président américain, Donald Trump, a fait part de son optimisme quant à une potentielle résolution de la guerre en Ukraine.
À la Bourse de Paris, Thales abandonne 1,5% en fin de matinée, accusant le repli le plus prononcé du CAC 40, tandis que Dassault recule de 0,8%.
Les replis sont plus marqués à Francfort où Rheinmetall, qui produit des blindés et des missiles, cède 2,4% après avoir perdu 3,2%, tandis que Renk, spécialiste des engrenages pour les chars et les frégates marines, abandonne 1,7% après avoir perdu plus de 2%, quand le groupe d'optronique militaire Hensoldt redonne 2%.
À Londres, BAE Systems perd 1,4% tandis qu'à Milan, l'ex-Finmeccanica Leonardo chute de 3,7%.
Dimanche soir, à l'issue d'une entrevue avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et d'un appel avec le président russe Vladimir Poutine, Donald Trump a déclaré être "très proche" d'un accord sur le plan de paix en Ukraine, selon Reuters.
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Des questions non tranchées
"Ça a été une négociation très difficile", a déclaré le locataire de la Maison Blanche, cité par l'AFP, évoquant de "nombreux progrès". "Je ne veux pas dire quand, mais je pense que nous allons y arriver", a-t-il poursuivi, proposant aussi de venir s'exprimer devant le Parlement ukrainien pour faire avancer son plan de paix.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a lui évoqué de "grandes avancées", soulignant que "90% du plan de paix américain en vingt points" avait été approuvé, avec notamment des garanties de sécurité pour l'Ukraine "approuvées" ou "presque approuvées".
Donald Trump a toutefois concédé, selon Reuters, qu'il subsistait "un ou deux points épineux", notamment le sujet crucial des questions territoriales.
La prudence demeure de mise dans la mesure où le président américain a, par le passé, tenu des propos très optimiste sans que des avancées puissent être concrétisées. Cela a notamment été le cas l'été dernier.
Le président français Emmanuel Macron a de son coté annoncé que les alliés de l'Ukraine se réuniraient à Paris début janvier. Les différents pays évoqueront la finalisation des garanties de sécurité à l'égard de Kiev.
Un grand thème de 2026
Tout au long de 2025, les différentes tentatives de l'administration Trump pour aboutir à la fin du conflit en Ukraine ont provoqué des rodéos boursiers sur la défense européenne. En particulier sur les groupes de cycles courts (missiles, munitions) comme Rheinmetall.
Le sujet constituera encore l'un des grands thèmes de 2026. "Un accord de paix entre l’Ukraine et la Russie pourrait pousser certains pays à réorienter leurs investissements, ce qui pourrait par conséquent impacter les activités à cycle court à l’image des munitions", a expliqué Oddo BHF, début décembre.
"Certes, l’absence de stocks pour la plupart des catégories de munitions garantit un certain volume mais nous pensons que les prix pourraient être plus fortement sous pression compte tenu du quasi doublement visible par rapport à 2021. Dans notre couverture, les sociétés les plus exposées à l’Ukraine sont Rheinmetall, Hensoldt et Renk alors que les titres les plus exposés aux munitions (hors missiles) sont Rheinmetall, BAE Systems et Thales", développe encore le bureau d'études.
"Une désescalade en Ukraine ne compromettrait pas, selon nous, les arguments en faveur de la défense (en Bourse, NDLR), mais en modifierait la texture : les ordres d'urgence s'estomperaient, la surveillance s'intensifierait et la prise de décision ralentirait, renforçant ainsi l'avantage des entreprises qui ont une profondeur stratégique, une diversification géographique et une exposition systémique plutôt qu'un simple effet de levier sur le volume", développait de son côté le bureau d'études indépendant Alphavalue, dans une note publiée le 17 décembre.
Rappelons que le secteur a le vent en poupe depuis le début de l'année, même si sur la seconde partie de 2025, les discussions autour d'une potentielle paix en Ukraine ont freiné leur rallye. Thales gagne 62,35% depuis janvier quand Rheinmetall s'adjuge de son côté 144,9%.
Les groupes de défense ont été propulsés par les multiples annonces de hausses des budgets militaires en Europe. Sous la pression des États-Unis, qui sont désormais bien moins enclins à assurer la sécurité du Vieux continent, l'Europe a décidé de se réarmer. L'Allemagne a par exemple annoncé des centaines de milliards d'euros d'investissements dans la défense.
En juin, les pays membres de l'Otan se sont engagés à investir 5% par an de leur PIB dans les dépenses de défense d'ici à 2035, contre une précédente cible de 2%.
"Nous estimons que cet objectif de 5% d'ici à 2035 pourrait représenter une augmentation annuelle d'environ 2.000 milliards de dollars des dépenses de défense de l'Otan, soit un taux de croissance annuel moyen d'environ 8% entre 2024 et 2035", calculait Royal Bank of Canada.
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